mardi 28 août 2012

Le Parti Socialiste ne survivra pas à ce quinquennat et Hollande sera le dernier président d'un parti sans projet


François Hollande le dernier président "socialiste"

Il est une contradiction fondamentale de notre époque – largement envisagée par Marcel Gauchet - dont il est complexe de se départir lorsque l'on veut penser l'évolution des sociétés européennes et donc française.
La voici : certes, nous constatons au quotidien, autour de nous, dans la rue, dans la presse, dans nos foyers, que les libertés fondamentales consubstantielles à ce que l'on nomme Démocratie  sont largement garanties et permettent au plus grand nombre d'accéder à l'école, à la sécurité, à la possibilité de travailler et de s'associer, d'avoir accès à la Justice, à la Santé et à des conditions de vie assez dignes...
Et pourtant... cette évidence est contredite par l'organisation des structures socio-économiques et supranationales dont les méfaits idéologiques n'agissent qu'à moyen terme et dont on peut observer qu'ils sont  sans conséquences décisives apparentes sur le quotidien des citoyens, alors même qu'ils hypothèquent à moyen terme toute perspective de changement.

D'où ce cruel paradoxe : bien qu'il soit abusif de déclarer que la démocratie n'existe plus aujourd'hui, on observe dans une indifférence absolue, naïve ou encore complice, que l'emprise des citoyens sur leur quotidien autant que la réelle capacité d'action de leurs représentants politiques, noyés qu'ils sont dans une monde trop ouvert, n'existent plus.
La ratification du Traité européen et du nouveau pacte de stabilité par François Hollande l'illustre encore une fois. Elle n'a posé aucun problème, ni au Journal le Monde, ni au Conseil Constitutionnel. Concrètement, rien n'a changé. La pays reste le même. Et notre drame, c'est bien que rien n'ait changé, alors même que la souveraineté nationale ( seule garante de la protection sociale et du contrôle des élites par le Peuple ) s'est éteinte.
La droite libérale, on la comprend partiellement, n'a rien à perdre directement à la ratification du Pacte : elle veut la réduction des déficits, l'alignement sur la politique allemande, la réduction de la protection sociale... bref, appliquer la politique de Bruxelles, et tant pis s'il faut une fédération pour cela. Symboliquement, il n'y a pourtant aucun doute quant à l'issue du processus : le mépris des identités démocratiques nationales est voué à l'échec, ce qu'a bien compris Nicolas Dupont Aignan.

A Gauche, le désastre est complet. Son fondement, l'Egalité, se trouve attaquée de tous les bords, par l'abandon des outils économiques monétaire, législatif, commercial et dorénavant budgétaire, seuls capables de garantir la redistribution et d'envisager le progrès social en garantissant un rapport de force équitable entre les citoyens et les puissances de l'argent. Le silence est total, au nom de la préservation de l'idéal européen, de l'intégration, de l'amitié entre les Peuples....blabla ; plus à gauche également, la timidité de Jean-Luc Mélenchon sur la question est regrettable ; certes le leader du Front de Gauche a dénoncé le Traité, mais sans vraiment avouer devoir se construire face aux institutions en place qui n'accepteront jamais (dans leur majorité) ni protectionnisme, ni plus d'égalité.


Après 3 mois de pouvoir, le Parti Socialiste a déjà baissé les bras : François Hollande, en bon libéral, n'a eu d'autre choix que de continuer la politique européenne de Nicolas Sarkozy, de pressurer la Grèce et l'Espagne, au mépris de leurs souverainetés, et de celle de son propre Peuple. Au bout du chemin, choisir l'Europe, c'est avaliser la réduction de la qualité de vie en France, au nom de la compétitivité des entreprises.
Car, enfin ! Il faut choisir : la protection sociale a un coût, la réduction du temps de travail, la sécurité également, protections qui entrent forcément en contradiction à terme avec la baisse exigée des impôts et des charges sociales.

Et l'horloge tourne : l'Euro fort, l'absence de tarifs douaniers, la concurrence illimitée entre toutes les Nations d'Europe, entre elles et avec le reste du monde détruit nos modes de vie, nos emplois et des savoirs faire qui une fois disparus mettrons des années à redevenir soutenables si toutefois on se décide à les protéger...

L'idée d'égalité ne mourra jamais, et si le Parti Socialiste en a abandonné la défense de fait, ses partisans, théoriciens ou modestes gens se reporteront naturellement sur le Front de Gauche ou le Front National, qui d'une façon radicalement opposée affichent au cœur de leur programme la défense des plus modestes et des apeurés du déclassement dont le nombre est amené à croître dans les prochains mois et prochaines années.
Que restera-t-il une fois le mariage homosexuel autorisé (question qui dépasse largement le clivage gauche/droite), et la prostitution abolie ? questions entendons-nous, qu'il faut traiter... Et bien, des pauvres, il restera des pauvres.

François Hollande n'avait déjà plus grand pouvoir que celui de faire de la représentation au Conseil Européen ou lors de voyages d'affaire ; il a décidé, dès son arrivée de réduire encore un peu plus ses marges de manœuvre en confiant la surveillance du budget français à des technocrates néolibéraux. Il reste peu de temps : si la crise touche notre pays rapidement, les français observeront qu'on les a engagé dans le silence le plus absolu sur une voie sans retour possible, de l'austérité (réelle cette fois) et de l'appauvrissement à long terme, sous couvert de solidarité entre états et de légitimité démocratique des urnes (chères à Jean-Michel Apathie).

Que la Grèce sorte de l'Euro et entraine avec elle d'autres pays, François Hollande sera discrédité, et le Parti Socialiste avec, le poussant à se recomposer entre fédéralistes et souverainistes autour d'un Jean-Luc Mélenchon, ayant définitivement rompu avec son illusion des prolétariats unis en Europe.
L'abandon de toute critique sérieuse de la société depuis Mitterrand semble avoir atteint un tel degré de compromission, dans la résignation et libéralisation que les conséquences en seront spectaculaires.
Le PS tel que nous le connaissons ne survivra pas à la fin de ce quinquennat ; et Hollande sera le dernier président d'un parti sans projet ni armes autres que son implantation conservatrice et clientéliste.

François Hollande sera le dernier président "socialiste"

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