mardi 28 août 2012

EELV : après avoir sacrifié Eva Joly on saborde le parti


petitesse et décadence des écolos


Il est à peu près certain qu’Eva Joly a été envoyée à l’abattoir. C’était peut-être la dernière à croire à sa mission. Elle ne savait pas qu’elle se devait de couvrir de la plus petite ombre qui soit le score du PS. Choisir Nicolas Hulot aurait été beaucoup plus périlleux, et, pour tout dire, incontrôlable. C’était en perspective un très bon résultat, des troubles assurés avec un PS ouvertement libéral, donc productiviste, et un deuxième tour problématique. Le système avait choisi Hollande, malgré sa préférence évidente pour Sarkozy (lequel était (provisoirement ?) grillé), et c’est pourquoi un Cohn-Bendit a tout fait pour faire mordre la poussière à une Joly dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle n’était pas très calibrée pour susciter l’enthousiasme du Français moyen. Ce qui, rétrospectivement, ne la rend pas, à vrai dire, antipathique, y compris dans ses naïvetés de pucelle de la République, quand elle demande à ce que les troupes, les beaux légionnaires, soient remplacées, sur les Champs Elysées, par les hordes de la « diversité ». Je sais bien qu’une telle idée produit inévitablement chez tout patriote un hérissement de poil bienvenu, mais au moins, cela fait rire, et l’on a tellement d’occasions de pleurer !

« Dany le Rouge », comme disent de moins en moins les journalistes, « Daniel, le caméléon atlantiste », faudrait-il rectifier, a remis la « Effa Choli » à sa place, celle d’une allogène qui n’a rien à faire ici, surtout pas à demander à ce que soit tenu un referendum sur le Pacte de stabilité, lequel doit définitivement enlever tout autonomie à l’Etat français. Qu’elle en organise un en Norvège ! Autrement dit, va te faire voir dans ton pays, chez ta mère ! Pour un peu, il la traitait de sale Nordiste. Demander son avis au peuple ! Encore une preuve du manque de professionnalisme d’Eva. Le roi fainéant Chirac, Gaston Lagaffe épicurien et brouillon, avait déjà mis la patte dans ce satané piège, et l’on a vu, en 2005, ce qu’il en était advenu, malgré toute la pression de la caste europhile française, de l’instituteur au président, en passant par les experts et les médias. La démocratie ? On n’en parle que pour attaquer la Libye ou la Syrie. Sinon, on ne veut voir qu’une seule tête ! Et maintenant, rompez !

Il faut dire que l’enragé soixante-huitard ne se sent pas trop mal dans les habits bien confortables du capitalisme moderne, lequel sait reconnaître les siens. On sait que « Dany » aime l’argent. Il ne remet plus par exemple une partie de ses indemnités d’élu à Ecologie Les Verts. Toujours ça de gagner. Et combien rapporte aussi la villégiature au Conseil d’administration de l’université de Nanterre ? Mais bon, la chair est faible, et Cohn Bendit, qui a déjà fait ses preuves de ce côté-là, est bien placé (si l’on peut dire). Ce qui rend en revanche particulièrement répugnant ce personnage, c’est le mépris agressif dans lequel il tient ses interlocuteurs (souvenons-nous de notre pauvre Bayrou), les accents hautains et haineux de sa grande gueule de tribun de trottoir, sa faconde, l’aisance de celui qui sait qu’il est le maître, qu’il est intouchable, et qu’il évolue dans le libéralisme mondialiste comme un poisson dans l’eau. Quant à l’écologie…

Justement, où en sont les revendications écologistes, hormis celle qui consiste à se laver les dents sans trop faire couler le robinet, comme nous l’enjoignait Voynet, laquelle a été bien récompensée en obtenant une petite place bien chaude au Sénat, en compagnie de Robert Hue et de tous les recyclés de la Ripoublique ? On n’entend peu parler du gaz de schiste et du nucléaire. Il semblerait même que le silence, dans ces affaires, soit d’or.

Cela n’empêche pas Duflot de les faire, ses petites affaires, et de récompenser les copains et les coquins en leur attribuant la médaille, celle de la légion que l’on n’ose plus qualifier d’ « honneur » tellement elle est galvaudée, et à vrai dire salie par certaines poitrines indignes. 

Comment faire oublier ce péché de parvenue, qui fait très mauvais genre parmi des aspirants à la vie champêtre, simple et naïve ? Il est vrai que les thèmes « sociétaux », comme la lutte pour les droits homo ou des sans papier l’ont emporté sur la défense de notre misérable nature, qui en voit de belles ! Notre ministre, bien que la saison du carnaval soit passée, s’est déguisée en Pussy Riot, comme d’autres s’affublent d’un Teeshirt à la Che. Oui, ça fait tendance, et on a l’avantage inestimable de plaire aux pseudo rebelles de studios télé. Evidemment, critiquer Israël, la guerre colonialiste etc. serait une autre paire de manche ! On ne va pas lui demander non plus d’organiser une orgie avec ses camarades du gouvernement au musée du Louvre, ou de se fourguer un morceau de foie gras dans le vagin (pas écolo !). En revanche, s’afficher groupie des Pussy, outre que cela n’oblige pas à une trop grande fatigue intellectuelle (bien qu’il existe derrière ce geste stupide une haine véritable de la Russie résistante), c’est comme ces cocotiers ou cette mer du Sud qu’on place en arrière-plan pour vanter des bagnoles. Une connotation sensorielle et affective qui donne l’impression qu’on en est. Cela fait vendre. De la réclame. Un petit plus sur l’étiquette. Pour faire oublier que ce que l’on doit faire boire au citoyen n’est que de la soupe à la grimace. 

Les écolos : petitesse et décadence ››› Claude Bourrinet ››› voxnr.com

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