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La faiblesse de Sarkozy face à Merkel est à chercher là et pas ailleurs.
On ne donne pas de leçons quand ses banques sont quasiment en faillite.
Le 17 avril, Bloomberg a jeté un pavé dans la mare : «Et si la France quittait l’euro? De plus en plus d'épargnants anticipent ce scénario».
Depuis août 2011, la banque de France a payé près de 90 milliards d’euros aux banques nationales allemandes et hollandaises, cela fait autant de capitaux en moins dans l'économie française. Les sommes gigantesques que la BCE a débloqué pour les banques depuis la crise de l’été 2011 ont été employées à régler des factures au profit des banques allemandes et hollandaises.
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Vu que notre déficit extérieur s'accroit sans cesse, le phénomène a une explication simple : la banque de France injecte plus de liquide chez ses voisins qu’elle n’en reçoit d’eux, puisque nous importons beaucoup et que nous exportons moins.
Jusqu’à la fin août 2011, le phénomène contraire se produisait. La France était bénéficiaire nette des flux de capitaux provenant de ses voisins, dans une Europe où l’Irlande, l’Italie et dans une certaine mesure l’Espagne, perdaient chaque jour une part de leurs liquidités.
Depuis août 2011, la France a rejoint le bataillon des contributeurs, Italie et Espagne en tête, dont les banques centrales inondent les marchés hollandais et allemands de liquidités prêtées à bas prix par la banque centrale européenne. Simplement pour équilibrer la balance commerciale.
Voici la France financièrement réduite au rang de ses voisins méditerranéens, de plus en plus dépossédée de ses avoirs.
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Signe des temps, le 13 avril, les Echos publiaient un article sur l’assurance-vie au Luxembourg. Cette sorte de publi-reportage expliquait patiemment pourquoi le moment était venu de placer son argent sur des comptes au Luxembourg, au lieu de gaspiller son épargne sur des contrats français. Petit à petit, la conviction se fait donc jour que les capitaux ont tout intérêt à quitter la France.
Pendant ce temps là à Versailles...
Encore cela n’est-il rien en comparaison de l’exil du capital humain auquel nous nous préparons. Déjà, tant de matière grise française émigre vers les pays anglo-saxons pour échapper aux pesanteurs aristocratiques de notre société. Un jeune de talent, qui ne sort pas d’une grande école, n’a aucun intérêt objectif à rester en France.
Ce mal français-là, est bien plus grave que le mal financier.