Poutine : "Ils tentent de délégitimer Trump ; ils sont prêts pour un Maïdan à Washington"
Selon le site du Kremlin, Poutine a fini par réagir aux accusations débiles, et a tenu le 17 (sans gros buzz médiatique) des propos peu convenus :
Vous savez, il y a une catégorie de gens qui partent sans dire au revoir, par respect pour la situation qui a évolué, afin de ne pas bouleverser quoi que ce soit. Et puis il y a des gens qui continuent de dire au revoir, mais ne partent pas. Je crois que l’administration sortante appartient à la deuxième catégorie.
Que voyons-nous aux États-Unis ? Nous assistons à la poursuite d’une lutte politique intérieure aiguë malgré le fait que l’élection présidentielle soit terminée et qu’elle ait abouti à la victoire convaincante de M. Trump. Néanmoins, à mon avis, plusieurs objectifs sont poursuivis dans cette lutte. Peut-être y en a-t-il plus, mais certains d’entre eux sont parfaitement évidents.
Le premier est de saper la légitimité du président élu des États-Unis. À ce propos, je tiens à souligner que, délibérément ou non, ces personnes causent d’énormes dommages aux intérêts américains. Tout simplement énormes. L’impression est que, après une séance d'entraînement à Kiev, ils sont maintenant prêts à organiser un Maïdan à Washington pour empêcher Trump de d'accéder au pouvoir.
Le deuxième objectif est de lier les mains du nouveau président alors qu'il s'efforce de remplir les promesses de campagne qu’il a faites au peuple américain, à la fois sur le plan intérieur et à l’étranger. Eh bien, réfléchissez, comment peut-on faire quelque chose pour améliorer les relations russo-américaines si des chiffons rouges tels que l’ingérence de pirates informatiques dans la campagne électorale sont agités ? Alors qu'encore une fois, les pirates informatiques – quels qu’ils soient – ne compilaient rien ; Ils n’ont rien inventé ; Ils ont seulement divulgué des faits. Ou, surtout, si les services spéciaux russes ont des faits compromettants sur le président élu.
Ecoutez, je ne connais pas M. Trump. Je ne l’ai jamais rencontré. Je ne sais pas ce qu’il va faire sur la scène internationale, donc je n’ai aucune raison de l’attaquer ou de le critiquer pour quelque raison que ce soit, ou de le défendre, quoi qu’il arrive. Nous ne demanderons même pas au Comité Nobel de lui décerner un prix Nobel pour les mathématiques, la physique ou tout autre sujet. Je ne dispose d'absolument aucun élément pour cela. Ces « fuites » sont évidemment des faux.
Lorsque M. Trump est venu à Moscou il y a quelques années – je ne me souviens pas exactement quand – il n’était pas un politicien. Nous ignorions ses ambitions politiques. Il était juste un homme d’affaires pour nous, l’un des hommes les plus riches en Amérique. Est-ce que quelqu’un pense que nos services spéciaux sont à la poursuite de chaque milliardaire américain ? Bien sûr que non. C’est n’importe quoi. C’est mon premier point.
Deuxièmement, concernant l’allégation selon laquelle Trump serait arrivé à Moscou et que la première chose qu’il aurait faite aurait été de rencontrer des prostituées moscovites. Tout d’abord, il est adulte et, deuxièmement, il a pendant de nombreuses années sponsorisé des concours de beauté et a eu la chance de rencontrer les plus belles femmes du monde. Pourquoi courrait-il à un hôtel pour rencontrer nos filles à responsabilité sociale limitée ? Bien qu’elles soient, bien sûr, les meilleurs au monde. Mais je doute que Trump succombe à cela.
Enfin, il y a une autre chose à considérer. La prostitution est un phénomène social lamentable. Entre autres choses, les jeunes femmes s’y engagent parce qu’elles ne peuvent pas vivre convenablement autrement. Dans une large mesure, la culpabilité incombe à la société et à l’État.
Les gens qui commandent ce type de falsifications, qui sont maintenant utilisées pour diffamer le président élu des États-Unis et afin de faire avancer leur ambition politique, sont pires que les prostituées. Ils n’ont aucune retenue morale du tout. Soit dit en passant, la Russie est constamment en contact avec de telles personnes, nos adversaires. Le fait que de telles méthodes soient utilisées contre le président élu des États-Unis est certainement sans précédent et n’a jamais eu lieu auparavant. Cela indique le niveau important de déréliction parmi les élites politiques de l’Ouest, y compris les États-Unis.
Mais j’espère sincèrement que le bon sens prévaudra. Cela s’applique aux relations entre les États-Unis et leurs alliés, y compris en Europe. Après tout, c’est l’administration sortante actuelle qui a impliqué de nombreux dirigeants politiques européens dans la lutte politique intérieure des États-Unis. Les problèmes d’aujourd’hui sont le résultat de ces activités.
Je suis persuadé que les grands intérêts mutuels régleront les choses. Bien sûr, il peut y avoir des nuances, et cela pourrait laisser un mauvais arrière-goût, mais finalement les choses se remettront toujours en place. De même, je suis convaincu que nous pourrons finalement revenir à des relations normales d’État à État dans l’intérêt des peuples d’Europe et des peuples de Russie et des États-Unis, ce qui contribuera à faire avancer l'économie dans son ensemble, stabiliser la situation internationale et assurer la sécurité.
Vous noterez que la presse n’a en général pas repris la principale phrase- à mon sens – en titre, s’arrêtant souvent sur le fait qu’il traite de prostitués les créateurs du rapport bidon sur Trump. Et sans sembler comprendre qu’i se foutait de la geuule de nos médias…
Mais revenons au fond.
Alors, exagère-t-il ?
Hmm, qu’a dit Kerry le même jour à Davos ? :
JOHN KERRY: We’ll have injured our own credibility in, conceivably, an irreparable way. Not irreparably. There’s time, and that’s just too dramatic. But we will have done great injury to ourselves. And it will hurt for the endurance of a year, two years, whatever, while the [Trump] administration is there.
[crowd laughs and claps]
que l’administration Trump durera un an ou deux…
Il faut oser.
Après, ils se plaignent qu’il y a du conspirationnisme qui se développe…
Bon, CNN a du coup fait un reportage important : il se passe quoi si Trump se fait assassiner durant son investiture ?
Comme le patron de la CIA (partant) qui a remonté les bretelles de Trump, s’attirant une réponse brutale :
Mais bon, on laissera le mot de la fin à l’ambassadrice américaine à l’ONU, partante mais toujours en poste, qui illustre le naufrage éthique d’une époque :
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