Lors d'une réunion à la Maison Blanche, le président Barack Obama a exhorté le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à attendre le plus longtemps possible que les sanctions contre l' Iran produisent leurs effets, même s'il n'a pas exclu l'option militaire.
L'information officielle sur le contenu spécifique des négociations n'est pas connu précisement parce que les parties ont décidé de renoncer à la publication du communiqué.
Avant la réunion, Benjamin Netanyahu a mis les point sur les "i" avec Barack Obama :
- aux yeux de l'Iran, vous êtes le "grand satan" , et nous le "petit satan", ils ne font aucune différence entre nos deux pays, et ils ont raison : nous sommes inséparables. Tout le monde sait qu' au Moyen-Orient, les Etats-Unis et d'Israël ont toujours présenté un front uni à leurs adversaires.
Netanyahu a souligné que les Israéliens sont capables de se protéger et qu'ils ont le droit de prendre des décisions unilatérales quand leur sécurité est en jeu.
Obama a confirmé le droit d'Israël à l'auto-défense et a renouvellé son engagement envers la sécurité d'Israël qu'il a qualifié de "solide comme un roc".
Par pure coïncidence, quelques heures avant que les pourparlers débutent à Washington, Yukiya Amano à la tête de l'AIEA (agence internationale de l' énergie atomique ) , lors d'une réunion à huis clos de l'agence onusienne a renouvellé les soupçons concernant les objectifs militaires du projet nucléaire de l'Iran.
En Novembre 2011, Téhéran triplé sa production mensuelle d'uranium enrichi à 20 % . Alors que le fonctionnement d'une seule centrale nucléaire nécessite de l'uranium seulement enrichi à 3,5 %
Dans ces circonstances, le calendrier de la question iranienne est une étape clé et controversée.
Selon Israël, le développement nucléaire iranien sera irréversible dans quelques mois , les Etats-Unis contestent cette évaluation. Il ya 10 ans, le renseignement américain affirmait que l'Irak possédait des armes de destruction massive et avait présenté une évaluation sans ambiguïté de la gravité de la situation.
En général, les États-Unis se plaignent du débat public menée en Israël concernant le programme nucléaire de l'Iran et les frappes préventives necessaires pour y mettre un terme. Ces "bruits de bottes" servent les intérêts de l'Iran, car cela entretient l'augmentation des prix du pétrole, dont dépend le financement de son programme nucléaire .
Les Etats-Unis ont déclaré à maintes reprises que l'Iran n'en est pas encore au stade de la confection d'armes nucléaires.
Cependant, Américains et Israéliens ont des manières différentes d'évaluer la volonté de Téhéran de produire les premiers échantillons servant à produire une bombe atomique.
Washington estime que tant que l'Iran ne possède pas "incontestablement" des armes nucléaires, il n'y a pas de chats à fouetter, et que l' excitation médiatique concernant des éventuelles opérations militaires doit retomber. Du moins pour l'instant.
Barack Obama ne croit pas que toutes les sanctions économiques et les efforts diplomatiques visant à forcer Téhéran à abandonner ses ambitions nucléaires, soient entièrement épuisées.
Selon Obama, une fenêtre de négociations propices à la résolution pacifique du différend nucléaire avec Téhéran, est toujours d' actualité.
Selon le président des États-Unis, c'est préférable pour tout le monde, y compris Israël.
Certes, Obama a réitéré que sa politique, ce n'est pas une politique d'endiguement comme pendant la guerre froide, mais une politique visant à empêcher l'Iran d'acquérir l'arme atomique.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et Ehud Barak, le ministre de la Défense sont du même avis : les ayatollahs de Téhéran, rèvent d'anéantir l'Etat juif, qu'ils apellent l' "entité sioniste". Pour Tel Aviv, le «point de non retour" est déja dépassé. En d'autres termes, les Iraniens maitrisent la technologie de production des bombes atomiques.
Israël pense que si les iraniens passent à la prochaine étape, qui consiste à produire et transporter des armes nucléaires par leurs propres moyens, alors l' attaque de l'Etat juif serait imminente.
Selon l'analyste israélien Hirsh Goodman : «Aujourd'hui, les perroquets du zoo de Téhéran récitent leur mantra favori, rempli de haine envers Israël. Depuis Adolf Hitler, jamais le peuple juif n' a été confronté à une telle menace. "
Un autre danger menace la région. Selon le colonel Yaniv Rochow, qui a longtemps travaillé au département de recherche du ministère de la Défense d'Israël, le monde sunnite ne restera pas longtemps les bras croisés, pendant que les ayatollahs chiites de l'Iran obtiennent l' arme nucléaire.
- L'Arabie saoudite, qui se considère comme le centre spirituel de l'Islam, n'abandonnera pas sans combat, son leadership régional à l'Iran chiite
Riyad, pourrait devenir le leader d'une nucléarisation des sunnites du Moyen orient. C'est une perspective très dangereuse.
Il est significatif que lors de la visite du gouvernement israélien à Washington, le problème palestinien n'a jamais été abordé. Si des armes nucléaires venaient à se retrouver entre les mains des dirigeants de l'Iran, la question du processus de paix israélo-palestinien serait relégué au second plan. Le problème le plus urgent pour Washington , c'est d'empêcher la guerre nucléaire, qui pourrait commencer dans la région du Moyen-Orient.
En fait, le gouvernement israélien a déjà décidé d'attaquer l'Iran au cas où des progrès significatifs soient constatés à propos de son programme nucléaire.
Le différend entre Obama et Netanyahu porte sur le prix à payer en cas d'attaque contre les installations nucléaires iraniennes. Washington a mis en garde Israel sur les conséquences graves sur l' économie mondiale qu'entrainerait une guerre contre l' Iran, un krach boursier est redouté en cas de fermeture du célèbre détroit d' Ormuz.
Trois plans d'attaque
Tsahal a élaboré un plan stratégique et a déjà effectué la formation appropriée de son personnel en vue d'une frappe aérienne préventive contre les installations nucléaires iraniennes.
F-4D Phantom II de l'IIAF sur la base
aérienne de Shiraz, 16 avril 1974.
Une attaque aérienne sur l'Iran necessiterai au moins 125 avions capables de voler en territoire ennemi, se ravaitailler en vol pour ètre capable de neutraliser les MiG-29 de l'Iran , les Su-24 Su-25 de fabrication soviétique, et les F-4 américains, achetés par le shah entre 1974 et 1976.
L'attaque aérienne israélienne aurait pour but de détruire d'abord les batteries de missiles qui défendent les installations nucléaires, et ensuite, de détruire les installations nucléaires.
Le gros des forces de l' aviation israélienne se compose principalement de petits chasseurs F-15E, F-16I et F-16C, conçus davantage pour protéger l'espace aérien d 'Israel, ou attaquer les petits pays voisins. Le défi pour Israel consiste à ravitailler ses aéronefs en vol, à utiliser des bombes anti- bunkers ultra modernes, sinon les installations nucléaires iraniennes pourraient survivr eà l' attaque, ce qui serait catastrophique militairement et diplomatiquement.
Concernant ce dernier point, l'armée américaine possède une charge de 13 tonnes, la GBU57 , connu sous le nom de "Penetrator Ordnance Massive" , spécialement conçue pour contrer les menaces hypothétiques de l'Iran ou de la Corée du Nord.
Selon certaines estimations, les Américains ont livré plus de 55 de ces bombes à Israël. Mais il n'est pas à exclure que les pilotes israéliens devront renouveller leur vague d'attaque plusieurs fois, parce que le degré de résistance des ouvrages souterrains iraniens est encore assez méconnu.
Mark Fitzpatrick, un expert de l'Iran à l'Institut d'études stratégiques de Londres, a noté à cet égard que l'usine d'enrichissement d'uranium de Natanz se trouve sous plusieurs couches de roche et de béton. Selon les experts, cette instalaltion peut être détruite :
"le premier raid de bombardements précis creusera, dans un premier temps, des cratères ; le deuxième raid consistera à larguer des bombes au fond des cratères."
Par ailleurs, en réponse au menaces du Pentagone au sujet d' une attaque massive contre les sites nucléaires iraniens, les savants de la République islamique ont affirmé avoir créé un "superbeton" qui résistera aux "superbombes" des Etats Unis.
De la poudre de silice et des fibres spéciales transformeraient le béton en un matériau d'un nouveau type de style "super-résistant". Un tel matériau serait capable de protéger les installations nucléaires souterraines des bombardements et des tirs de missiles.
Ce "super-béton" est fabriqué sur la base d'une "formule secrete iranienne" , et n'aurait pas d'égal dans le monde, ce qui représente un casse-tête supplémentaire pour les startèges de Washington.
Les stratèges israéliens envisagent au moins trois itinéraires possibles pour attaquer l'Iran :
1 - au nord en passant par la Turquie en contournant la Syrie par le sud à travers le territoire de la Jordanie et de l'Arabie saoudite, ce qui déclencherait une "grande guerre" entre Riyad (sunnite) et Téhéran ( chiites).
2 - La voie centrale, qui est le plus approprié, étant la plus courte et la plus sûre - elle passe par la Jordanie, et par l'Irak - un pays qui n'a plus de défense.
3 - Est également possible, un raid aérien d' Israel à partir d'un pays tiers. Les États-Unis, par exemple, pourrait "préter" leur base d' Al Udeid, (au Qatar) ou celle de Diego Garcia (dans l'océan Indien). Plusieurs stratèges israéliens seraient pour des tirs de roquettes à partir de la Géorgie ou de l'Arménie. Cependant, cette troisième option "par pays tiers" est jugée peu probable. Plusieurs sources tout à fait respectable au Moyen-Orient, ont rapporté que l'Arabie saoudite est prête mettre à disposition de l'aviation israélienne son espace aérien, désireuse qu' Israel détruise les installations nucléaires de l'Iran.
Selon les experts, le plus grand obstacle à un bombardement de l'Iran - "c'est que l' OTAN ne pourra pas bénéficier de l' effet de surprise» - ce qui pourrait causer une réaction en chaîne. L'Iran pourrait répliquer en lançant ses missiles balistiques "Shahab-3", qui peut atteindre des cibles dans un rayon de 1300 à 2000 km et, par conséquent, viser directement Israël, qui répliquerait alors avec ses missiles "Jericho-3".
La première ligne de défense d' Israel contre une éventuelle contre-attaque iranienne se ferait gràce à des drones tels que le "Heron-2", qui attaqueraient le territoire de la République islamique d'Iran en détruisant les lanceurs. Dès le début de l'attaque, Israël activera le système de défense anti-missiles «Arrow» , créeant ainsi un bouclier antimissile suceptible d' intercepter les missiles ennemis.
Les frappes aériennes devront être coordonnées avec le renseignement militaire via des systèmes satellitaires, en mesure de fournir aux différents pilotes des informations détaillées du champ de bataille en temps réel.
Il ne fait aucun doute que Téhéran prépare depuis longtemps un plan d'attaque contre l'Etat juif , mais a aussi considérablement prefectionné son système de protection de ses installations nucléaires contre une attaque surprise israélienne. La préparation au combat de l'Armée iranienne a progressé en qualité et en professionnalisme seon les observateurs avisés, et en particulier ses unités d'élite comme les Gardiens de La Révolution.
- Les dépenses militaires de l'Iran représentent seulement 2,5 % de son PIB.
Mais nous ne devons pas nous tromper. Téhéran a la force et les moyens de lancer des satellites militaires et de fournir à son armée des armes modernes, elle dispose d' un arsenal impressionnant de missiles balistiques de technologie avancée.
Israël n'aurait jamais mis à l'ordre du jour la question d'une attaque contre les installations nucléaires iraniennes si elle ne s'estimait pas sous la menace réelle d'un autre Holocauste.
Le chroniqueur du journal israélien "Haaretz" Ben Aluf, écrivait que lors des récentes négociations avec Obama à Washington, Netanyahou a insisté sur le fait que "le danger mortel vient d'Iran. Tous les arguments contre une frappe préventive, nous rapellent les tristes heures du ghetto de Varsovie, d' Auschwitz et de Treblinka.
Le nombre de missiles qui pourraient s'abattre sur les villes israéliennes, l'augmentation des prix du pétrole ou le coût économiques ne représentent rien face au risque que l' Holocauste se répète".
Il n'est pas à exclure que Jérusalem décide d'attaquer seule les installations nucléaires de l'Iran , sans attendre le feu vert de Washington.
Mais dans ce cas, Netanyahu et les autorités militaires israéliennes pourraient atteindre le "point de non retour".
Avec le déclenchement des hostilités contre l'Iran, l'organisation radicale chiite libanaise, "Hezbollah" et le Hamas palestinien rentreraient certainement dans le conflit.
Dans le meilleur des cas, le programme nucléaire de Téhéran sera ramené de trois à cinq ans en arrière. Mais commencerai alors un nouveau type de conflit dit "asymétrique".
Scénario également probable et terrible à la fois : les frappes aériennes sur les installations nucléaires iraniennes serviraient d'étincelles pour une guerre totale à l'échelle régionale dans laquelle le Pakistan (le seul pays musulman doté d'un arsenal d'armes nucléaires et de missiles de très longues portée) serait entrainé à son tour . Il serait alors impossible de prévoir les conséquences d'un tel conflit.