Les banques espagnoles et leur taux de créances douteuses, comprenez actifs pourris ou toxiques, données rélélatrices de la faiblesse de leur bilan est au plus haut depuis 1994.
La Banque d'Espagne a publié l' état des banques espagnoles dont tous les acteurs de la sphère économique savaient depuis deux ans quoi en penser.
C'est un nouveau record depuis 1994, selon les chiffres publiés ce mercredi 18 avril.
Les créances douteuses - principalement des crédits immobiliers susceptibles de ne pas être remboursés - s'élevaient à 143,815 milliards d'euros en février, soit 8,15 % du total des créances, contre 7,91 % en janvier et 7,61 % en décembre.
Le secteur bancaire espagnol est l'une des sources d'inquiétudes des marchés, car il est fragilisé depuis l'éclatement de la bulle immobilière, en 2008 : son taux de créances douteuses, qui n'était que de 3,37 % à la fin de 2008, s'est fortement détérioré depuis le début de la crise.
NOUVEAU PLAN D'ASSAINISSEMENT
Pour tenter de le "nettoyer", la Banque d'Espagne a approuvé mardi un nouveau plan d'assainissement, qui prévoit 29 milliards d'euros de provisions supplémentaires et 15,6 milliards d'euros de plus en 2012 pour renforcer le capital principal des banques.
Ces sommes s'ajoutent aux 9,2 milliards d'euros déjà mis de côté en 2011, soit un total de 53,8 milliards d'euros, comme prévu dans la réforme du secteur adoptée le 3 février par le gouvernement.
Les nouvelles provisions devront être financées par les profits des banques et par des émissions d'actions, même si la banque centrale n'a pas écarté que l'Etat participe et que certaines entités puissent "demander les aides prévues au FROB", (Fondo de reestructuración ordenada bancaria, le fonds public spécial d'aide au secteur). Cette réforme doit être appliquée d'ici à un an, deux en cas de fusion.
Les actifs considérés comme "problématiques" - car à la valeur incertaine - représentaient au total 176 milliards d'euros en juin 2011, un chiffre qui a sûrement grimpé depuis. Les nouvelles statistiques sur ce sujet seront connues en avril.
Cela nous rappelle la crise des subprime aux États-Unis en 2008 dont l’éclatement de la bulle immobilière fut à l’origine d'un crack mondial.
A cette situation financière difficilement tenable pour les banques Espagnoles il faut ajouter l’entrée en récession du pays au premier trimestre 2012.
Afin de noircir un peu le tableau, nous pouvons également souligner que le taux de chômage en Espagne est le plus élevé d’Europe (22 % et plus de 50 % chez les jeunes).
Ces quelques précisions vous aideront à comprendre pourquoi l’Espagne, en dépit d’un endettement plus faible que la moyenne Européenne, est sous les projecteurs des marchés.
L’Avenir s’assombrit en Espagne et ce n’est pas l’expropriation de la filiale argentine du pétrolier Espagnol Ropsol qui rassurera les espagnols…