mardi 23 août 2016

La mobilisation contre Uber se poursuit

La mobilisation contre Uber se poursuit




Refus de la concurrence déloyale et du moins-disant social

A défaut de posséder des véhicules ou d'employer des chauffeurs, Uber fait d'importants investissements judiciaires, tant l'entreprise sait jouer des failles de nos législations et affronte des initiatives réglementaires locales. En France, après la dérisoire interdiction du service Pop, c'est l'URSAAF, qui l'attaque pour travail dissimulé. Etonnament pour certains, cela est venu un an après une initiative similaire en Californie où des collectifs de chauffeurs demandaient à être requalifiés comme salariés de l'entreprise. A défaut d'être riche de l'argent qu'elle génère, Uber est immensément riche du soutien des marchés, ce qui lui avait alors permis de leur offrir la bagatelle de 100 millions de dollars pour acheter les contestataireset ainsi éviter toute remise en cause de son modèle d'affaire aux actifs si légers.


Ce qui est intéressant, c'est de constater que la contestation des modes de fonctionnement d'Uber & co n'est pas isolée à la Hongrie, qui a bouté l'entreprise hors du pays, mais a également lieu dans les temples de l'ultralibéralisme et du laisser-faire, outre-Manche comme outre-Atlantique. Ceci montre que le modèle d'affaires de ces entreprises est loin d'être anodin et pose des questions cruciales sur l'organisation de nos sociétés. En revanche, il est malheureux de constater que cette contestation vient plutôt de l'administration, chez nous comme ailleurs, alors que leur importance justifierait sans aucun doute une prise de parole plus politique, ce qui explique mes nombreux papiers consacrés au sujet. Même l'Asie est assez timide, Uber ayant quitté la Chine contre la prise de 20% dans le leader local.


Ce qui est frappant aussi, c'est de constater le relatif laisser-faire de notre pays, pourtant toujours présenté comme si résistant au changement, par rapport aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni, face à des entreprises qui bouleversent l'organisation de nos sociétés. Et si, contrairement aux fables ultralibérales, la France manquait au contraire de résistance face à tous ces changements ?

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