L'effarant débat sur la baisse des impôts des entreprises
Alors qu'aux Etats-Unis, on débat de hausses très importantes du salaire minimum et même parfois d'une plus progressivité de l'impôt sur le revenu, nos pays européens sont perdus dans une logique régressive. Nouvel exemple avec les demandes du Medef et la situation britannique. Austérité en bas, champagne en haut La situation est d'autant plus effarante que dans tous nos pays européens, les inégalités ne cessent de progresser, les rémunérations des grands patrons continuent de créer des polémiques, et les profits des grandes entreprises continuent à battre des records. Bref, la situation de notre côté de l'Atlantique semble très proche de celle des Etats-Unis. Du coup, le débat devrait aller dans le même sens, d'autant plus que nos pays affrontent encore un taux de chômage considérable. Mais non. On peut imaginer que parce que nous n'avons pas encore atteint les extrêmes étasuniens, il n'y a toujours pas de vraie prise de conscience citoyenne pouvant déboucher sur une issue politique. Au contraire, la situation semble même se dégrader tant on constate l'évolution du débat public dans nos pays. Mieux, après des années d'austérité, où les salaires minimums ont été mis sous pression, où les dépenses publiques, profitant au plus grand nombre, et où bien des impôts ont progressé, le débat sur la baisse des impôts des entreprises se poursuit. En France, cela est d'autant plus effarant que la majorité en place vient de les réduire de 50 milliards. Mais Pierre Gattaz n'hésite pas à réclamer 90 milliards de baisse de plus et une réduction de l'impôt sur les sociétés à 22%, contre 33%. Parallèlement, la Grande-Bretagne vient de faire savoir qu'elle envisageait une baisse de son impôt sur les sociétés à 15%, après plusieurs baisses, dans un geste destiné à rassurer les entreprises qui pourraient être troublées par le référendum du 23 juin, prélude à une sortie du pays de l'Union Européenne. Quelle drôle d'époque vivons-nous, où ces grandes entreprises, qui n'ont jamais été aussi bien, parviennent à demander et obtenir toujours plus, aggravant les déséquilibres de nos sociétés, qui n'en ont pourtant pas besoin. Malheureusement, le climat actuel semble avoir effacé la possibilité d'un tel débat. |
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