samedi 14 février 2015

Comment La Guerre Civile En Ukraine Pourrait Devenir Nucléaire



 Si une guerre conventionnelle se déclarait entre la Russie et l’OTAN, un des deux camps devrait à moment donné s’avouer vaincu. La Russie a un avantage numérique indéniable près de l’Ukraine, mais son armée est composée principalement de conscrits et elle est mal équipée en comparaison de l’armée occidentale. Le camp qui sentirait qu’il est en train de perdre devrait décider s’il vaut mieux perdre la guerre ou utiliser des armes nucléaires tactiques. En cas d’échec, Moscou se retrouverait avec une présence ennemie à ses portes tandis que Washington devrait accepter l’effondrement de l’OTAN, son plus important allié. Devant une telle perspective, l’utilisation de "seulement" une de ses deux têtes nucléaires tactiques pourrait sembler raisonnable - surtout considérant que la doctrine et les capacités nucléaires des deux camps le permettent.

Commandement défectueux. Les armes nucléaires stratégiques comme les missiles balistiques intercontinentaux sont étroitement contrôlées par les membres les plus haut gradés de l’armée en Russie comme aux Etats-Unis, ce qui rend leur déclenchement non autorisé ou accidentel pratiquement impossible. Mais ce n’est pas tout à fait le cas des armes nucléaires non stratégiques qui à moment donné d’une processus d’escalade doivent être confiées au contrôle de commandants locaux si elles doivent être de quelque utilité. La politique étasunienne envisage même de permettre à ses alliés de lancer des têtes nucléaires sur des cibles ennemies. Moscou ne fait sans doute pas autant confiance à ses alliés mais comme il a davantage d’armes nucléaires tactiques dans davantage d’endroits, il y a encore plus de chances qu’un commandant russe local ait la possibilité d’utiliser la première arme nucléaire dans le chaos de la bataille. La doctrine russe permet l’usage d’armes nucléaires en cas d’agression conventionnelle menaçant la patrie et les obstacles aux initiatives locales sautent souvent une fois que les hostilités ont commencé.
Quand on considère tout les éléments qui, en temps de guerre, vont à l’encontre de la retenue - un renseignement médiocre, des communications confuses, des revers militaires, un commandement dégradé et quantités d’autres choses - il semble raisonnable de penser qu’une confrontation militaire entre l’OTAN et la Russe puisse devenir incontrôlable et qu’à force d’escalade on en arrive à utiliser l’arme nucléaire. Et parce que l’Ukraine est si proche du coeur de la Russie (environ 350 km de Moscou) Dieu seul sait ce qui se passerait une fois si le "pare-feu" nucléaire sautait. Tous ces termes - pare-feu, échelles d’escalade, dissuasion élargie - ont été créés pendant la Guerre Froide pour établir différents scénarios possibles de guerre en Europe. Alors, puisque le regain de tensions permet de craindre une guerre en Ukraine (ou dans une autre nation anciennement soviétique) il est peut-être temps de renouer avec la manière de penser de l’époque de la Guerre Froide.


 Il ne s’agit pas d’alarmisme mais d’analyse factuelle. l’UE/OTAN et particulièrement leurs médias sont (ou étaient jusqu’ici) plongés dans un inquiétant déni nucléaire.
http://lafourmirouge.blogspot.be/2014/03/ukraine-quand-loccident-joue-... (30-03-14)
un autre texte de defensa abonde dans ce sens en le confirmant par des éventements réels :
http://www.dedefensa.org/article-qui_a_peur_du_nucl_aire__25_04_2014.html
Ce qui n’est pas le cas des russes qui envoient des signaux clairs :
http://fr.ria.ru/defense/20140424/201052213.html
http://fr.ria.ru/defense/20140414/200965968.html
Ou de certaines quand elles se lâchent :
" - "Qu’allons nous faire des huit millions de Russes qui restent sur le territoire de l’Ukraine ? Ce sont des pestiférés", se demande Choufritch.
- "Putain, il faut les fusiller avec des armes nucléaires", répond Timochenko, selon l’enregistrement.
Dans une partie de la conversation dont elle ne conteste pas l’authenticité, Timochenko dit qu’elle va "utiliser tous ses contacts, soulever le monde entier, pour qu’il ne reste de la Russie pas même un champ brûlé". (Le Figaro)
Sans oublier le " and, you know, Fuck the EU." de Victoria Nuland qui n’était pas "atomique" mais reste révélateur.
Quand on mesure le degré d’irresponsabilité de nos "dirigeants" un dérapage n’est pas alarmiste mais malheureusement réaliste. Tout aussi inquiétant que la démobilisation de la gauche et/ou des mouvements contre la guerre et les armes nucléaires.
Il ne s’agit pas de jouer à se faire peur mais de mesurer l’enjeu pour agir et mobiliser en conséquent.



Le danger nucléaire en Ukraine c’est également  les 15 réacteurs éparpillés sur le territoire de ce pays désormais gravement déstabilisé, autant politiquement qu’économiquement... Restrictions budgétaires, chaos décisionnel et administratif allant avec, sans oublier actions commando et autres combats à proximité ou dans les installations, laissent imaginer toutes sortes de calamités à venir si la situation - ce qui est prévisible - venait à s’agraver...

http://www.forbes.com/sites/lorenthompson/2014/04/24/four-ways-the-ukraine-crisis-could-escalate-to-use-of-nuclear-weapons/

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