jeudi 25 octobre 2012

Valérie Trierweiler muselée pour sauver François Hollande



Fallait-il museler Valerie Trierweiler ?

AGNES MAILLARD   »Voilà l’objet du délit : un peu moins de 140 caractères sur le réseau social où tout le monde balance un peu tout et n’importe quoi. Franchement, c’est un non-événement absolu. Mais ce qui l’est moins, ce sont les réactions immédiates sur le réseau, des cris d’indignation, des accusations de règlements de comptes, de faute politique grave, d’absence d’un très hypothétique devoir de réserve et j’en passe. »…
Pourquoi ai-je décidé de republier ici cet article d’Agnes ? Parce que je crois qu’obnubilé par les circonstances politiques et les émotions partisanes, Quidam Lambda n’a pas pris conscience du problème social FONDAMENTAL qu’il soulève quant a la place de la femme dans la société politique… et la société tout court.  Donc, une deuxième chance… ) Votre éditeur
Voilà donc une femme indépendante, autonome, qui lie sa vie avec un homme politique. Elle n’est pas la première, elle ne sera pas la dernière. Tant que François Hollande avait une envergure de flanc au caramel, tout le monde s’en foutait un peu de la nana avec laquelle il s’envoyait en l’air et de mon point de vue, c’est très bien comme cela et cela aurait pu continuer longtemps. Mais voilà, un troussage de domestique plus tard, et François est propulsé dans une campagne présidentielle à laquelle il n’osait même plus rêver le matin en se rasant, face au type le plus détesté de la Véme République. Et même comme ça, il passe juste, mais il passe et nous voilà avec un couple non marié à l’Élysée, ce qui est effectivement un grand changement, juste après le premier bébé présidentiel. C’est dire si on aime le changement, quand même, hein !
J’ai déjà dit que la personnalisation outrancière de la vie politique me sort d’autant plus par les trous de nez qu’elle débouche nécessairement sur sa pipolisation, c’est-à-dire le siphonnage de tout débat d’idées ou de société au profit d’une hystérie incantatoire autour de la personnalité — réelle ou supposée — du personnel politique. Autrement dit, c’est la condition indépassable pour pouvoir remplir du papier et des tuyaux multimédias par un fatras de déclarations sans aucune espèce d’importance pour noyer le poisson politique et masquer le fait que tout ce petit monde avance sans projet de société, sans marge de manœuvre et n’est qu’un troupeau d’exécutants à la solde d’instances décisionnaires non démocratiques. En gros, ça nous occupe, nous distrait et ne nous mène nulle part.
Donc, tout comme je me contrefoutais de Sarko, ses tics, ses vannes de pompier pyromane et son Sarkoshow vain et pitoyable, je me bats les steaks de Hollande, de sa photo sous-ex, de son régime (de sa diète, comme disent nos cousins d’outre-Atlantique à l’accent charmant), ses costards et sa prétendue simplicité (cela s’appelle juste du marketing politique ou comment on vous a fourgué la normalité de ce type comme argument de vente pour le job de Président) et encore plus de sa gonzesse. Ce qui m’intéresse, comme toujours, ce sont les actes, les décisions politiques et pour l’instant, de ce point de vue là, c’est loin d’être la fête du slip ; de vagues promesses et de la réforme conditionnelle qui ne remettent absolument rien en question des désastres sociaux de l’équipe Sarko, qui se contentent de petites opérations cosmétiques à la marge. Sur les retraites, par exemple, où l’on modifie quelques dispositions périphériques sans toucher à l’essentiel, ce qui revient à prendre acte du recul définitif de l’âge légal de la retraite.
Donc, on imagine à quel point j’ai été à la fois étonnée et indifférente quant au brouhaha médiatique vain qui a entouré l’arrivée de la copine du monsieur de l’Élysée. Je m’en fous. Je me fous d’ailleurs complètement qu’elle continue à exercer son métier de journaliste. Tout comme tout le monde se fout généralement de savoir que la majorité des organes de presse grand public de ce pays appartiennent à des amis intimes de l’ex-président. En terme d’influence, d’impartialité et de déontologie, je ne vois pas trop pourquoi la femme qui couche avec un homme politique est moins légitime pour continuer à bosser dans la presse que le gars qui est parrain du fils du président. À moins que la sujétion idéologique passe plus par les fluides sexuels que par les flux financiers, ce dont je doute fort.
Donc, passons encore ces tristes affaires où l’on considère par défaut qu’une femme journaliste perd forcément son indépendance d’esprit dans le lit d’un homme politique, alors que la relation inverse n’est jamais évoquée, à croire qu’il n’existe pas de femmes en politique ou que les hommes sont biologiquement immunisés contre la sujétion sexuelle ou financière. Et venons-en donc au vif du sujet : la place de la femme.
Parce qu’en gros, tout est là : la femme, cet éternel faire-valoir de l’homme public, cette assistante dévouée, image de marque de son seigneur et maître auquel elle doit soumettre son indépendance, qu’elle soit financière ou idéologique.
Ce que l’on reproche, dans un premier temps, à la copine du président, c’est d’avoir exprimé publiquement (enfin, pas pendant une conférence de presse, mais sur son compte Twitter) sa préférence pour un candidat. Ce qu’elle a parfaitement le droit de faire, il me semble, non ? De toute manière, en terme de conneries diverses et variées postées sur les réseaux sociaux, la dernière législature nous avait habitués à du grand n’importe quoi et à quelques belles saillies bouffonnes. Bref, on s’en fout. Pendant ce temps, ce qui est important, c’est le bordel en Grèce et en Espagne, le discours de l’Officiel devant le Conseil Économique et Social où il annonce grosso modo que la purge pourra commencer dès la fin de la pantalonnade électorale législative, ce genre de chose.
Mais voilà, ce qui intéresse le landerneau, c’est que la copine du Président n’a pas su rester à sa place, celle de la bonne potiche dont on peut détailler à longueur d’éditoriaux insipides et vains les efforts de toilette. Ce qui intéresse le microcosme politicomédiatique, c’est de casser de la femelle récalcitrante et en tant que féministe, ça finit par m’intéresser aussi. Et voilà comment je me suis retrouvée à défendre la copine du Président sur Twitter alors même que sa vie et son œuvre m’indiffèrent profondément. Parce que soudain, devant la violence des réactions, il m’est apparu que ce qu’elle venait de transgresser, c’est cet ordre bien établi qui, sous des discours paritaires de façade, entend bien verrouiller encore quelques bonnes décades la place des nanas loin de la sphère publique, loin des places stratégiques où tout se décide, sauf dans l’ombre du monsieur, sauf dans le jeu des confidences sur l’oreiller, toujours dans la bonne vieille époque des Putains de la République et des pourvoyeuses discrètes d’enfants cachés. La femme de l’homme public n’a pas le droit d’avoir ses opinions propres et sa liberté d’expression s’arrête là où commence le plan marketing du conjoint tout-puissant. Je rappelle que la question de la dépendance idéologique des femmes à leurs maris avait été la principale raison qui avait permis aux vieux cons cacochymes de repousser tant et plus le droit de vote des femmes. Les femmes n’ayant que l’opinion de leur mari et maître, leur donner un bulletin de vote revenait à permettre à l’homme marié de voter deux fois.
Ne rigolez pas, c’est encore tout frais, cette histoire de suffragettes et les préjugés sexistes qu’elle sous-tendait, comme cette stupide affaire de tweet le souligne.
Que les attaques contre la nana du président soient essentiellement sexistes ne fait pour moi aucun doute, comme en témoigne la nature des critiques qui lui sont faites. Mais plutôt que de m’épuiser à draguer les boues sordides du web encombrées depuis hier de propos inintéressants au possible, je vais juste porter à votre connaissance le malheureux papier pondu par un ennemi de classe que j’apprécie tout de même parfois et par ailleurs (les fautes sont d’origine).
Par Samuel, mardi 12 juin 2012
Valérie Treiweiler vient de commettre une énorme faute politique. Un merveilleux cadeau pour l’opposition, des ennuis à répétition pour François Hollande, avec un processus de réaction en chaîne, car on voir mal Ségolène rester les bras ballants avec un truc pareil, alors qu’elle lutte pour sa survie politique. Et le tout au pire moment, entre les deux tours des législatives…
Je rappelle l’objet de l’ÉnÔrme faute politique de la dame : un tweet de soutien pour un candidat socialo aux législatives. À la limite, si elle avait annoncé qu’elle soutenait un candidat FN, j’aurais compris que cela provoque quelques remous dans le marigot, tout en rappelant qu’elle aurait parfaitement le droit de ne pas du tout penser comme son mec. Quant à l’idée même de faute politique sur Twitter, j’invite tout un chacun d’aller se payer quelques bons fous rires sur les comptes de notre ancienne équipe gouvernementale : il y a là quelques bonnes pépites du genre.
Il est évident que Valérie règle ses comptes privés avec Ségolène.
Ceci est une assertion sortie du slip du narrateur. Il faut d’ailleurs toujours se méfier des évidences !
La nouvelle femme qui flingue l’ex, un grand classique. Que Ségolène Royal et Valérie Trierweiler s’expliquent vigoureusement, voire en viennent physiquement aux mains dans un cadre purement privé, c’est leur affaire.
Donc, en guise d’analyse, on passe directement en mode cliché, avec option crêpage de chignons. Parce que bien sûr, tout ce que les femelles savent faire dans la vie, c’est se battre pour le mâle dominant.
Mais que la vie privée du président et de sa famille aient des répercussions politiques, c’est autre chose. Cela révèle au grand jour ce que certains savaient, c’est que la situation « familiale » et notamment conjugale de François Hollande est compliquée.
Ce qui a des répercussions politiques, ce n’est pas la vie privée du président, c’est le fait que les journalistes se soient emballés sur ce petit os à ronger. Quant à dire que le président a une vie compliquée, cela implique qu’il transgresse la normalité nuptiale telle qu’elle est pensée par le commentateur, alors même que les couples en union libre et les familles recomposées sont devenus la norme dans notre société. Non, Hollande n’a pas une vie familiale compliquée, pour le coup, il en a même eu carrément bien banale et comme la plupart des adultes de notre pays, il gère sa polygamie verticale, autrement dit, ses ex.
Visiblement, il aime les harpies dominatrices.
Mais où serais-je allée pêcher l’idée de cette polémique est sexiste, hein ?
Chacun ses goûts et le SM, entre adultes consentants, n’est pas illégal. On voit ici, indirectement, la psychologie profonde de François Hollande, et on se demande s’il est vraiment taillé dans l’étoffe dont on fait les grands présidents (trop tard de toute façon…).
Je vous la résume avec mes mots à moi, pour que les choses soient bien claires pour tout le monde : un mec qui ne domine pas son gynécée, en gros, c’est qu’il n’a pas assez de couilles pour diriger un pays. Vous pouvez tenter de trouver une autre idée cachée dans cette fine analyse du père Authueil qui a déjà été nettement moins lamentable que ça.
En deuxième lecture, on comprend aussi qu’on n’est pas prêts d’avoir des femmes aux postes à responsabilités, postes à cojones !
Et en plus, il semble incapable d’empêcher les deux femmes de sa vie de se crêper le chignon en public.
Mais puisqu’on vous dit que le règlement de compte contre Valérie Treiweiler n’est pas sexiste !
Si en tant que président de la République, il n’a pas l’autorité pour empêcher sa compagne de sortir des trucs pareils en plein entre-deux-tours d’une élection cruciale, c’est grave et inquiétant pour la suite. A chaque visite officielle, on pourrait courir le risque de voir Valérie Trierweiler envoyer son verre à la figure de la femme d’un chef d’Etat étranger, ou quitter brusquement une manifestation officielle en claquant la porte…
En fait, c’est plutôt l’idée qu’en tant que mec, il devrait avoir autorité pour museler sa gonzesse, comme au bon vieux temps où les femmes juraient obéissance le jour de leur mariage. Voilà, ça c’est dans l’ordre des choses. Après, en tant que président, je ne pense pas qu’il ait une quelconque autorité pour empêcher quiconque d’exercer la liberté d’expression dans notre pays !
Une femme qui s’exprime ! C’est donc forcément une hystérique instable qui ne sait pas tenir son rang et qui va lui faire honte devant tout le monde. Elle n’a pas d’opinion, elle n’a pas de cerveau, elle est juste capable de réactions émotionnelles incontrôlables. C’est donc bien une femelle !
Deuxième problème majeur : la « première dame » fait de la politique. Et elle n’a pas attendu longtemps ! Pourtant, l’histoire très récente comme très ancienne montre bien qu’il n’est jamais bon que la femme du chef, que ce soit la légitime ou la favorite, exerce une quelconque influence sur la conduite des affaires du pays.
La copine du président n’est rien de spécial. Même si elle était sa femme, d’ailleurs. Cette manie de mêler les conjointes à l’apparat officiel a un relent monarchique que j’ai toujours trouvé nauséabond. Les femmes de présidents doivent parler chiffons, cuisine, couture et faire gentiment la charité pour montrer qu’elles ont du cœur. Elles sont donc bien des faire-valoir. Et n’ont pas le droit coutumier d’avoir une vie intellectuelle, professionnelle ou politique propre. On se souvient d’une certaine princesse qui s’était rebellée contre son statut de plante verte et qui l’avait assez cher payé. En gros, la place de la femme est bien la question centrale de cette histoire. Qui se préoccupe de la place de monsieur Merkel ?
Valérie Trierweiler vient d’envoyer un message que même Cécilia Sarkzoy n’aurait pas osé envoyer. Après ça, on va lui prêter une influence décisive, voir sa patte dans des nominations, des renvois, des choix politiques. Elle aura beau démentir, le mal est fait, elle a ouvert la boite de Pandore.
Ce qui est certain aussi, c’est que je ne comprends pas le cabinet élyséen de la nana du président. Après oui, il y a des chances qu’il parle boutique avec elle, tout comme il doit aussi en parler avec ses potes, sa famille, ses proches.
Pour François Hollande, c’est une épine dans le pied pendant 5 ans. Comme si l’exemple de son prédécesseur n’avait pas suffi…
Très immédiatement, François Hollande est devant un énorme problème. Il va devoir, publiquement, remettre de l’ordre dans sa vie privée.
Remettre de l’ordre dans sa vie privée… je vous laisse bien lire et bien savourer ses mots. Une femme qui pense et qui s’exprime, c’est forcément le bordel, l’anarchie, c’est la perte du contrôle de l’homme….
Ce n’est jamais agréable, mais quand en plus c’est dans l’urgence, quand tout part en vrille entre les deux tours d’une élection, c’est horrible. En plus, trancher entre les deux femmes est quelque chose devant lequel il a sans doute toujours reculé et fuit (comme tout homme normalement constitué). Il va également devoir gérer la fureur du fan-club de Ségolène. Et si par malheur pour Hollande, Ségolène est élue députée et dans la foulée présidente de l’Assemblée nationale, ça va être l’horreur s’il n’a pas purgé le problème. Déjà qu’elle est ingérable en temps normal, si en plus elle a un compte très personnel à régler, Ségolène Royal va être infecte.
Ah ben oui, une femme qui réglerait de supposés comptes personnels, c’est forcément infecte. Alors qu’un homme, c’est rationnel, c’est propre, c’est civilisé et ça ne pense jamais avec ses gonades !
Madame Trierweiler, au nom de toute l’opposition, merci de tout coeur !
Samuel, au nom du mouvement féministe entier, je te remercie pour cette belle saillie !

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