Pointant le risque d’un conflit armé, le ministre anglais du Commerce Vincent Cable, a évoqué ce week-end des conséquences « absolument incalculables » pour le Vieux continent en cas de faillite de la monnaie unique. Des propos qui se situent dans le sillage de ceux de Christine Lagarde, qui a jugé la semaine dernière que la dette des pays riches avoisinait les niveaux atteints « en temps de guerre ».
Il tire la sonnette d’alarme. Alors que la semaine dernière, tous les dirigeants européens se sont félicités de l’attribution du Nobel de la paix à l’UE, Vincent Cable, lui, nage à contre-courant. Dans un discours au Cheltenham Literature Festival ce dimanche, le ministre britannique du commerce a jugé que les conséquences d’une faillite de l’euro seraient « absolument incalculables » pour le Vieux continent. A l’en croire, il n’y aurait aucune « garantie automatique » qu’un tel événement ne dégénère pas en conflit armé.
Le ministre n’y est pas allé de main morte. Il a renchéri : « Nous avons tendance à l’oublier, mais le projet européen a été bâti pour sauver l’Europe du nationalisme extrémiste et des conflits » a-t-il rappelé, arguant que c’était un des principaux enseignements à tirer de l’attribution du Nobel de la paix à l’UE.
Ce n’est certes pas la première fois qu’un haut responsable tient des propos alarmistes concernant l’éventualité d’une chute de l’euro. Mais alors que les négociations pataugent toujours concernant la résolution de la crise grecque, ce type d’intervention apparaît de plus en plus fréquente. Lundi, Joseph Stiglitz, a tenu des propos en ce sens. Dans les colonnes du quotidien allemand Handelsblatt, le Nobel d’économie 2001 a estimé que « l’euro et la politique de sauvetage de l’euro » n’étaient « pas bon pour la paix ». Sur ce point, l’économiste affirme que « la division entre Etats mais aussi à l’intérieur des Etats » fait notamment le miel « des courants extrémistes et nationalistes ». Et s’il salue le fait que l’Union européenne a décroché le Nobel, il rappelle que « l’UE n’est pas la même chose que la zone euro ».
Enfin, mercredi dernier, c’est Christine Lagarde, au nom du FMI qu’elle dirige, qui a fait part des mêmes préoccupations. Mais de manière indirecte : « le plus grand obstacle [à la croissance] sera sans doute l’immense héritage légué par la dette publique qui atteint maintenant en moyenne 110% du PIB dans les pays développés, quasiment un niveau de temps de guerre », a-t-elle déclaré à Tokyo lors de l’Assemblée FMI-Banque mondiale.
Le climat actuel et ces interventions rappellent ce pavé dans la mare, jeté il y a presque un an par le ministre polonais des Finances Jacek Rostowski, dont le pays assurait alors la présidente tournante de l’UE. Devant le Parlement européen de Strasbourg, il avait alors jugé que l’Europe était « en danger ».
« Si la zone euro se fissure, l’Union européenne ne sera pas capable de survivre, avec toutes les conséquences que l’on peut imaginer », a-t-il déclaré. Devant les députés, il a alors raconté s’être entretenu avec un ami banquier, qui lui a fait part de sa peur d’une « guerre au cours des dix prochaines années. Une guerre ! Mesdames, messieurs, ce sont les termes qu’il a employés. »
Sources : La Tribune / Le Journal du Siècle
1 commentaire:
Une guerre ? Mais qui contre qui ? Je verrais plutôt un soulèvement des peuples contre leurs dirigeants. Eclairez-moi !
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