mardi 5 juin 2012

La Grèce s'enfonce un peu plus dans le Chaos




La crise financière devenue l' euro en crise s'est focalisé sur la dette grecque.
La Grèce en crise , c'est bien plus terrifiant vu à travers ses conséquences humaines que comptables.




Alors que l'attention de l’Europe s’est plutôt concentrée sur l'Espagne ces derniers jours, le candidat au poste de Premier ministre grec pour les élections du 17 Juin, Alexis Tsipras, a présenté son programme aux Grecs, en leur promettant qu’il est possible de redresser le pays sans les faire souffrir. 


Son parti  Syriza a annoncé vendredi que s’il est élu, il remettra en cause la politique d’austérité imposée par l’Europe, et de cesser en particulier les coupes sur les salaires du secteur public et les pensions. Les économies budgétaires seront plutôt recherchées dans les contrats exagérément dispendieux que l’Etat aurait conclus. En outre, il prévoit de nationaliser les banques, et des pans entiers de l’économie grecque (le secteur de l’énergie, le secteur de la défense, des télécommunications, les chemins de fer…), d’endiguer la fuite des capitaux avec des mesures de contrôle (ce qu'aucun gouvernement grec n'a jamais réussi), de créer une taxation spécifique sur l’industrie du tourisme ainsi que sur les compagnies de navigation, et de négocier un moratoire de paiement avec l’Union Européenne.


Cependant, un florilège des articles de l'édition de samedi du journal grec Ekathimerini montre que l’isolement du pays est de plus en plus grand :


- Les pharmaciens refusent désormais de donner les médicaments dont ils ont besoin aux bénéficiaires de l’EOPYY, l’organisme de sécurité sociale, parce que cet organisme ne parvient plus à les rembourser. A fin mars, déjà 272 millions d’euros de dettes s’étaient ajoutées aux 540 millions d’euros en retard de paiement depuis 2011.


- L'association des fournisseurs de médicaments a cessé la fourniture de médicaments à six grands hôpitaux d’Athènes et ils réclament le paiement de 150 millions de dettes.


- Le gouvernement intérimaire tente par tous les moyens de trouver 300 millions d’euros nécessaires pour couvrir les factures d'électricité en retard de paiement afin d'éviter que la compagnie électrique turque Botas et le géant russe Gazprom ne coupent l'alimentation du pays dès le 15 Juin.


- Deux prostituées polonaises ont été arrêtés à Athènes, et des tests médicaux ont révélé qu'elles étaient contaminées par le virus du VIH. Depuis le début de cette année, 35 prostituées ont été testées séropositives dans la capitale grecque.


- Cette semaine, cinq immigrés (deux Polonais, un Pakistanais, un Bengali et un Albanais) ont été poignardés à Athènes par des hommes qui portaient des casques de moto. Les crimes sont attribués à des sympathisants du parti néo-nazi de l'Aube Dorée. Personne n'a été arrêté.


- L'association des cynophiles a déposé une plainte au parquet d’Athènes et a publié quatre photos qui montrent des restes de chiens qui indiquent qu’ils ont été consommés. On soupçonne que des étrangers tuent des chiens pour revendre leur viande.


- 41,6 milliards d’euros d’échéances de prêts sont en retard de paiement de plus de 90 jours à la Banque de Grèce. Cela correspond à environ 16% du total des prêts.


- Après Euler Hermes, c’est au tour d’Atradius, la seconde compagnie d’assurance-crédit, à décider de cesser de couvrir les exportations de marchandises à destination de la Grèce.


- L'Association grecque des hôteliers s'attend cette année à une baisse de 2 millions du nombre de touristes par rapport à l'an dernier, en raison des mauvaises nouvelles sur la Grèce diffusées dans les médias du monde entier. Des offres de dernière minute, et de grandes remises seront consenties pour essayer d’inverser cette tendance.


- L'indice grec des ventes de détail a atteint 69,6 en mars 2012, le pire résultat depuis 2000. La base de l'indice (100) remonte à l'année 2005. Le commerce de détail a reculé de 15,1% en mars en moyenne par rapport au mois de mars de l’année dernière. Les Grecs économisent en particulier sur les denrées alimentaires (- 11,4%), le carburant (- 18,4%) et les produits pharmaceutiques (- 10,5%).


source:express.be