lundi 26 mars 2012

Dette qui explose et chômage record : l' Espagne au bord du gouffre grec



La dette nationale de l' Espagne au quatrième trimestre 2011 a atteint 68,5% du PIB soit 735 milliards d' euro . Auparavant, elle était de 66%, à la fin du quatrième trimestre 2010 - 
 En 2007, le déficit se situant à 36,2% du PIB, faisait de l' Espagne l'exemple à suivre en zone euro.




La dette espagnole a augmenté sans interruption depuis le premier trimestre 2008, quand le pays ne pouvait plus se permettre d'emprunter dans d'aussi bonnes conditions qu'avant la crise : après presque une décennie de croissance économique rapide dégageant régulièrement des excédent budgétaires le retournement de situation est plus que traumatisant pour Madrid.
La dettes cumuléé des 17 régions semi-autonomes s'est envolé de 17,2% l'an dernier. La dette la plus élevée est celle de Catalogne, la région riche du nord dont la capitale est Barcelone. La situation est très préoccupante: à la fin de 2011, la dette totale des régions a augmenté de 140,1 milliards d'euros, soit 13,1% du PIB de l' Espagne. 


Les régions d'Espagne jouissent d'un degré élevé d'autonomie ce qui soulève des préoccupations sur les marchés financiers. Les investisseurs craignent que les detes régionales mettent en péril la réduction du déficit budgétaire du gouvernement central. Mais les région ne sont pas entièrement à blâmer. Les finances de Madrid se sont également fortement détériorées en 2011 et la dette publique a atteint 52,1% du PIB à la fin de l'année contre 46,4% un an plus tôt.


Madrid aujourd'hui fait beaucoup d'efforts pour réduire les dépenses afin d'éviter une crise de la dette. Le gouvernement a accepté de ramener son déficit budgétaire annuel à 6% du PIB en 2011, mais cet objectif (promis à Bruxelles) a été raté , le déficit 2011 se situant à 8,51% du PIB. 


La dette publique de l'Espagne est beaucoup plus faible que la moyenne de l'UE (84,7% pour l' ensemble de la zone euro au troisième trimestre de 2011), mais le coût d'emprunt sur ​​le marché a augmenté en raison des perspectives négatives du marché immobilier. 
Le rendement des obligations espagnoles à dix ans a augmenté de 5,165 à 5,176% par an.
Pour l'instant c'est gérable, mais le taux se situe à la limite du soutenable.


En termes de valeur absolue, la dette espagnole est trois fois plus importante que celle de la Grèce. Une situation similaire à l'Italie (où la dette représente plus de 2000 milliards de dollars). 
En Espagne, la population est quatre fois plus nombreuse que la celle de la Grèce, et le taux de chômage encore plus élevé, en termes relatifs. Toute protestations d'ampleur dans de telles conditions seraient désastreuses.


Toutefois, la situation n'est pas totalement désespérée : La confiance des investisseurs en l' Espagne reste à un niveau relativement élevée, comme en témoignent les faibles revenus des valeurs mobilières et le faible coût des CDS adossés à sa dette souveraine (assurances de crédit sur le défaut). Actuellement l'Espagne, comme les autres pays de la zone euro ont adopté des politiques visant à réduire radicalement les dépenses , dans ces conditions, la croissance de la dette publique est inévitable à moyen terme.


Sur les marchés règne actuellement une légère accalmie. 
Mais c'est le calme avant une nouvelle tempête. Les candidats les plus probables à un scénario "à la grecque" sont le Portugal et l'Italie. 
A ne pas oublier le cas de la France, dont l'endettement structurel régulier depuis 1974 laisse augurer des lendemains plus que difficiles.


source : expert.ru