jeudi 25 novembre 2021

« Maison commune » rassemble la macronie pour les législatives

Par Laurent Sailly. « Ensemble citoyens ! » sera officiellement lancé le 29 novembre avec un meeting à la Maison de la Mutualité à Paris, cinq mois avant l’élection présidentielle de 2022, selon une source parlementaire rapportée par Franceinfo mardi 23 novembre, confirmant une information de BFM TV. C’est à l’hôtel de Lassay, résidence parisienne du président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, qu’une dizaine de dirigeants des principaux courants qui composent la majorité avait rendez-vous pour diner, mercredi 17 novembre dernier. Autour de l’hôte de la soirée, on pouvait trouver l’ancien Premier ministre Édouard Philippe (Horizon), François Bayrou président du MoDem, le chef de file des députés LaREM Christophe Castaner, François Patriat le président du groupe macroniste au Sénat, ou encore Olivier Becht qui dirige le groupe Agir au Palais-Bourbon. Après plusieurs semaines de réunion, il s’agissait de valider le nom du mouvement qui les réunira en vue des proches échéances électorales, présidentielles et législatives. Il faudra plus de 4 heures de discussion pour que les dirigeants de la majorité présidentielle s’entendent pour lancer un nouveau mouvement, « Ensemble citoyens », avec un objectif en tête : afficher un seul candidat par circonscription pour les prochaines législatives. Mais cet accord ne doit pas cacher les réticences d’Édouard Philippe. Un objectif commun : les législatives de 2022 Pour les dirigeants de la majorité présidentielle, il ne fait aucun doute d’une part qu’Emmanuel Macron sera candidat à sa propre succession et, d’autre part qu’il sera réélu. Les différentes composantes de la majorité – LREM, MoDem, Horizons, Agir, Terres de progrès, En Commun – ont trouvé un terrain d’entente autour de trois accords fondamentaux. Le premier paraît une évidence : le soutien entier à Emmanuel Macron pour l’élection présidentielle de 2022. Les deux autres laissent entrevoir la faiblesse du mouvement et des inquiétudes évidentes au sujet des résultats des législatives. D’abord, la « maison commune » n’est pas un nouveau parti. Un participant au diner du 17 novembre résume : C’est plus qu’une bannière commune, mais ce n’est pas non plus un parti unique dans lequel chacun se fondrait. Selon un ministre proche d’Édouard Philippe : C’est une bannière, juste une bannière, et chacun restera chez soi. Aussi est-il laissé la possibilité aux différents partis qui composeront « Ensemble citoyens ! » de mettre en place des coopérations renforcées (ce qui semblerait devoir être le cas entre LREM et MoDem) voire des fusions (Horizons et Agir seraient sur cette voie). Il ne faut pas être un analyste politique expérimenté pour imaginer en 2022 une réélection massive des députés LaREM sortants. Même avec la dynamique d’une éventuelle réélection d’Emmanuel Macron liée à l’inversion du calendrier électoral, les projections semblent, au mieux, donner une majorité relative à la majorité présidentielle au Palais Bourbon. Aussi, afin d’éviter les combats fraternels, l’accord prévoit un candidat commun dans toutes les circonscriptions pour les élections législatives, avec une instance chargée d’harmoniser les choix des uns et des autres. Le combat des chefs d’Ensemble Citoyens La maison commune sera-t-elle capable de résister aux egos ? Un quadriumvirat –  Richard Ferrand, François Bayrou, Édouard Philippe et Jean Castex – dirigera la nouvelle structure de façon collégiale. Pourtant, et depuis Philippe I le torchon brûle entre le Havrais et le Béarnais. D’un côté, François Bayrou craint que son parti ne soit lésé lors de l’attribution de circonscriptions gagnables au profit de l’ancien Premier ministre. Le maire de Pau estime « avoir été très loyal au président pendant tout le quinquennat », confiait un député centriste auprès de BFMTV.com en octobre dernier. De l’autre, le maire du Havre « se voit comme celui qui va peser dans le prochain quinquennat par le biais d’un futur groupe à l’Assemblée. Il fait très attention à ce que Bayrou ne récolte pas trop d’attention… et de députés à la fin », expliquait à BFMTV.com un député de l’aile droite de la majorité. Et déjà un couac chez Ensemble Citoyens La soirée lors de laquelle ces partis jetteront les bases de cette association se tiendra à la Maison de la Mutualité à Paris, le lundi 29 novembre. Pourtant, initialement, le bureau exécutif de LaREM avait fixé la date du 28 novembre, et d’ailleurs, la Maison de la Mutualité avait retenu cette date. Mais il semblerait qu’Édouard Philippe (dont c’est la date anniversaire) n’a pas été consulté. Or l’ancien Premier ministre a longtemps été réticent à la création de cette maison commune tout en rappelant son soutien indéfectible au président de la République. Mais pour les cadres LaREM, le temps presse. En effet, la cinquième vague de l’épidémie de la Covid-19 semble reprendre et côté politique, la droite républicaine occupe le terrain avec ses primaires. Afin de ne pas froisser les susceptibilités et face à ce timing serré, on apprend ce mardi matin que la cérémonie officielle était reportée d’une journée, soit au 29 novembre. Après des mois de tractations, Emmanuel Macron a désormais une majorité formellement réunie derrière lui. Il ne reste donc plus qu’une seule inconnue : la date de son entrée en campagne officielle. Ces articles pourraient vous intéresser: Édouard Philippe veut sa part du gâteau Que reste-t-il de la « deuxième gauche » ? Les « réformes » d’Emmanuel Macron entre étatisme et écologisme Européennes : RN et LREM dominent en France mais s’isolent en Europe
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