dimanche 5 mars 2017

L’argent caché de nos députés...

L'argent caché de nos députés...

Article en deux parties, la suite demain ; )

REVELATIONS. Des épouses, des frères, des enfants employés comme assistants parlementaires, des enveloppes de frais opaques, des conflits d'intérêts potentiels… Malgré la répétition des scandales, les députés demeurent les enfants gâtés de la République. Les abus continuent.

C'est une commission spéciale "chargée de vérifier et d'apurer les comptes de l'Assemblée nationale". En principe, les quinze parlementaires qui la composent devraient veiller au bon usage des indemnités représentatives de frais de mandat (IRFM) et autres "crédits collaborateurs versés aux élus de la nation", édicter des règles pour chaque type de dépenses et éplucher, le cas échéant, les justificatifs fournis par les parlementaires… Hélas, dans la vraie vie, rien de tout cela ne se produit.

6000 euros d’argent de poche et autres privilèges des parlementaires

"La commission de vérification des comptes ne se réunit qu’une fois par an et trois députés seulement sont présents", se désole René Dosière. Grand défenseur de la morale en politique, longtemps membre de la fameuse commission, le député de l’Aisne a vaillamment tenté d’animer la brigade des "contrôleurs de gestion" du palais Bourbon. En vain.

"Nous avons voulu étudier le régime des frais de mandat dans différents parlements étrangers. La mise au point du questionnaire que nous voulions adresser à nos homologues allemands, britanniques ou américains a pris quatre ans. Et les courriers de demande d’informations ne sont jamais partis…, confie-t-il. Après l’affaire Fillon, j’espère que l’on pourra remettre tout cela en marche. Il est parfaitement possible pour un député de rendre compte de ses dépenses, pour ma part, je l’ai fait sur mon site internet !"

Il y a urgence, en effet. Il faut relire le terrible aveu du candidat des Républicains au tout début du "Penelopegate" :

"Je suis un vieux parlementaire, depuis 1981. J’ai peut-être pris plus de temps que d’autres à prendre la mesure de la défiance que ça [faire travailler sa famille, NDLR] suscitait chez les Français."

Les mentalités ont changé, mais pas celles de nos élus. Au nom d’une supposée "séparation des pouvoirs", qui n’a jamais autorisé à transgresser la loi, les parlementaires refusent tout contrôle de leurs dépenses. Et du coup, comme le démontre encore une fois notre enquête, les dérives et les abus sont réels et fréquents.

Penelope Fillon n’est qu’un cas parmi des dizaines d’autres : les emplois familiaux pullulent à l’Assemblée comme au Sénat.

Un élu : "Mon assistante a épousé mon fils, je n'allais pas la virer pour ça"

Quant aux lucratives activités de conseil de François Fillon, elles ne sont pas davantage un exemple isolé. "L'Obs" publie cette semaine le palmarès des dix élus gagnant plus de 100.000 euros par an au service d’intérêts privés. Un vrai business.

Ces élus salariés dans le privé : "Mes clients ne sont pas vos affaires"

Violette Lazard, Caroline Michel et Vincent Monnier

Source : Tempsreel.nouvelobs.com

 

 

Information complémentaire :

Crashdebug.fr : Livre : Du goudron et des plumes (Philippe Pascot)

 

 

 

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