mercredi 14 décembre 2016

D’autres visions sur la libération d’une partie d’Alep-Est : “Une vraie bonne nouvelle !”

D'autres visions sur la libération d'une partie d'Alep-Est : "Une vraie bonne nouvelle !"

D’autres regards, proches de la vision du gouvernement, pour mieux comprendre la guerre de l’information qui se joue.

Bien entendu, il faut rester très prudents, et prendre ces témoignages avec un grand recul – la manipulation est partout…

La plupart du temps la vérité est au milieu des propagandes des 2 camps…

On remarquera le joli billet de l’humoriste Nicole Ferroni, qui prend beaucoup plus de recul que la quasi totalité des journalistes militants :

Source : Youtube, Sputnik France, 29-11-2016

Interview : Ksénia Lukyanova
Montage, prise de son et mixage: Jb Deucher

Source : Youtube, 29-11-2016

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Source : Youtube, 04-12-2016

Je me doutais qu’un jour je dérangerais certaines personnes, je publie une réponse donc à un article honteux écrit pour me faire taire, dégommer le travail que l’on se tue à faire ici et essayer de décrédibiliser les témoignages humains que je transmets ainsi que la situation ici. Dans un sens c’est drôle en prenant du recul car tellement vide, mais je tiens à rectifier ceci pour ceux qui vivent ici et affrontent la guerre pour de vrai, pas derrière un clavier. Le titre de cet article est tragique à souhait: Pierre le Corf, dans l'enfer de la propagande du régime de Bachar al Assad Article original lien, recopié et réponse https://medium.com/…/un-enfant-nécrirait-pas-mieux-8ac25b41…
Comme je raconte des choses au quotidien de ma vie d’humanitaire qui n’appuient pas la position de personnes qui veulent voir cette guerre continuer, ce gouvernement être détruit, etc. certaines personnes n’hésitent pas à mentir se rendant compte que mon témoignage à du sens et apporte des lumières. De l'art de décontextualiser et de mobiliser des complotistes en herbe, un article qui ne ressemble pas plus à un article qu'à une sorte de règlement de comptes, probablement parce que j'ai bloqué l'auteure de mes réseaux sociaux, fatigué de ses commentaires à la limite du harcèlement
Le fait que je vive à l’Ouest doit donner des sueurs à quelques personnes. Ici les gens souffrent terriblement et cette guerre est une horreur. D'un coté comme de l'autre, sous les roquettes / missiles ou sous les bombes des avions. Pour moi les civils d'Alep font 1, je suis neutre politiquement et religieusement, il n'y a pas de raison qu'il en soit autrement, la situation est assez difficile comme ça ici. Je ne détiens aucune vérité sur la Syrie, la guerre etc mais je vis ici et je raconte, pour ça je ne manquerais jamais de dénoncer les attaques non pas rebelles mais terroristes ici qui tuent tous les jours à Alep Ouest, je ne dis pas qu’il y a tout noir ou tout blanc mais les morceaux de gens que l’on ramasse ici, ils meurent pour une raison que je dénoncerais sans relâche.
Petite perte de temps mais histoire de me prémunir des mauvaises intentions à l’avenir et donner une réponse une bonne fois pour toute si ces personnes ou d’autres venaient à vouloir continuer à me prendre pour cible alors que je ne suis qu’un humanitaire ici et que rien ne me rattache à un quelconque parti / gouvernement, ce parce que je vois des choses que je ne devrais peut-être pas voir ni transmettre. J’ai envoyé un message à l’auteure pour essayer de comprendre sa passion pour moi mais elle ne répond plus, ça change. Prenez du recul sur ce qu’ils écrivent, je n’ai pas plus de temps à accorder à ce genre d’enfantillages, il y a assez à faire ici mais si vous voulez me clouer le bec c’est pas gagné. Merci à tous We are superheroes

Source : Youtube, 04-12-2016

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Source : Youtube, 20-11-2016

“Pierre Le Corf, bloggeur français, n'a pas mâché ses mots pour décrire la menace terroriste croissante à Alep, qui favorise la détérioration de la situation humanitaire. Témoin oculaire des faits, il se montre également peu confiant à l'égard des informations relayées par plusieurs médias ces derniers temps.Français résident à Alep et travaillant dans l’humanitaire, Pierre Le Corf, sans se soucier des prises de positions des médias et des hommes politiques, a livré un nouveau témoignage sur sa page Facebook sur le fléau de la guerre qui règne au quotidien dans cette ville syrienne « depuis cinq ans déjà ».

« Des tirs de mortiers et de roquettes, qui tombent ici à l’ouest de la ville, se mélangent aux combats à l’est et dans le ciel. Les terroristes nous tirent dessus en ce moment (juste là, l’une des roquettes a tué sept enfants sur une école), essayant en même temps de détruire les avions, qui bombardent leurs positons armées et protègent ou, du moins, limitent les attaques sur les 1,2 million de civils ici. Quand les avions s’en vont, même pour peu de temps, les roquettes et mortiers pleuvent ici. Ne me prenez pas à défaut. Je ne suis pas là pour faire de la politique ou lancer des débats. Je parle de ce que je vois depuis tant de mois, de ce que j’entends de ceux, qui se sont échappés même récemment des zones contrôlées par les fronts islamiques (et non rebelles comme on les appelle en Occident), des familles entières ayant la chance d’être en vie entre les snipers et les mines anti-personnel », a raconté Pierre Le Corf, ajoutant que le prix à payer pour sortir est de 300 dollars et que personne ne peut se l’offrir ou partir dans des conditions très limitées.

Selon lui, les drapeaux noirs des terroristes font légion à Alep, et la guerre se montre toujours meurtrière, car ces derniers continuent de tuer.

Cependant, le Alep d’aujourd’hui n’a pourtant rien à voir avec l’image de « ville morte » promue par divers médias. « Des centaines de milliers de gens vivent ici », surtout quand il s’agit de la partie ouest, d’après M. Le Corf. En outre, « ces gens vivent comme des fantômes ». Plusieurs civils ont été tués par des balles perdues, notamment des balles explosives des snipers terroristes. Les autres ont été abattus lorsqu’ils essayaient de fuir via les couloirs humanitaires. De plus, certains civils sont utilisés comme boucliers humains lors des bombardements. « Parce que si les civils restent dans la ville, ils limitent les frappes aériennes ». Les quartiers est d’Alep sont une tout autre chose et se trouvent sous contrôle des « terroristes point barre », qui veulent envahir la moitié ouest où il n’y a pas de militaires, sauf des « checkpoints » et que des civils. Pierre Le Corf souligne que l’armée syrienne et ses alliés, dont la Russie, n’effectuent des frappes que contre la partie est d’Alep en proie aux terroristes, sans oublier « des tirs retour » de ces derniers. « Ma mission c’est l’humain, je prie pour chaque homme, femme et enfant qui ne porte pas une arme mais je tiens à souligner qu’elle n’est pas meurtrière à cause d’une guerre, puisque cette guerre est une mascarade, mais à cause d’idéologies ici et d’intérêts extérieurs qui insufflent la mort et des moyens de l’insuffler au quotidien en Syrie, détruisant son histoire, sa vie et l’espoir de tous ceux qui y vivent. Pardon de parler tant, ce n’est pas forcément clair… mais vous devez comprendre ce qui se passe au-delà de ce que racontent les médias qui sont parfois malveillants, parfois paresseux, vous devez comprendre que vous en êtes les relais », a poursuivi Pierre Le Corf, empli de tristesse pour les gens qui trouvent la mort « gratuitement » dans cette guerre « insensée ». Pour ce Français, certains hommes politiques ont déjà « condamné la Syrie. Et ces gens-là sont des victimes de cet enfermement de la Syrie sur elle-même ». Pierre Le Corf a notamment fondé à ses propres frais l’ONG We are superheroes (Nous sommes des superhéros) afin d’aider la population civile locale à survivre dans des conditions de conflit armé.”

Source : Youtube, 20-11-2016

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ONU : Une journaliste démonte en deux minutes la rhétorique des médias principaux sur la Syrie

Eva Bartlett est une journaliste et activiste canadienne :

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Scènes de liesse et d’euphorie dans les rues d’Alep alors que la libération est «imminente»

Source : Russia Today, 12-12-2016

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Après plus de cinq ans de guerre, et alors même que la libération de la ville n’a pas encore été officiellement proclamée, la foule est descendue dans les rues d’Alep pour manifester sa joie et son soulagement.

De nombreux Syriens sont descendus dans les rues d’Alep ce lundi 12 décembre pour célébrer la libération de la ville, qui devrait être officiellement annoncée par l’armée syrienne de manière «imminente» selon plusieurs agences de presse. Plusieurs témoins ont partagé sur les réseaux sociaux des images montrant l’euphorie de la population, après plus de cinq ans de guerre ayant laissé la majeure partie de la ville en ruine.

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«L’armée a commencé l’assaut du dernier bastion terroriste dans le quartier de Salaheddine», a indiqué une source proche de l’armée syrienne à l’agence russe RIA Novosti. «Les terroristes résistent, tentant d’utiliser des mortiers. Cependant, la libération complète d’Alep devrait être achevée bientôt», a poursuivi cette source militaire.

La correspondante de RT à Alep rapporte que «la rue est en folie». Les habitants de la ville célèbrent la libération quasi-totale de la cité avec des coups de feu en l’air, des chants et des slogans de soutien à Bashar el-Assad et à l’armée syrienne. Selon elle, les bombardements se poursuivraient tout de même dans certains quartiers de la ville.

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Plus tôt dans la journée du lundi 12 décembre, le ministre de la Défense russe avait annoncé que plus de 13 000 civils avaient été sauvés de l’emprise des rebelles dans l’est d’Alep au cours des dernières 24 heures. En outre, plus de 700 combattants rebelles ont remis leurs armes et se sont rendus à l’armée syrienne, toujours selon le ministre, tandis que des ingénieurs russes continuent à déminer les zones reconquises.

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La bataille d’Alep est depuis longtemps considérée comme un enjeu crucial du conflit syrien : après des succès considérables ces derniers jours, l’armée syrienne est parvenue à circonscrire les rebelles dans un quartier isolé de la ville. Le gouvernement syrien, une fois Alep officiellement reprise aux rebelles, contrôlera alors les cinq principales villes du pays.

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Alors que Washington presse depuis plusieurs jours Moscou d’instaurer un cessez-le-feu immédiat à Alep, la Russie a proposé de reporter une telle trêve à quelques jours, affirmant qu’un arrêt soudain des combats permettrait aux terroristes de récupérer les territoires repris par l’armée – un compromis balayé par les Etats-Unis.

Source : Russia Today, 12-12-2016

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Rappels

Qui est Pierre Le Corf, humanitaire breton basé à Alep?

Source : France 3 région, Emilie Colin

Pierre Le Corf a 27 ans, originaire du Morbihan, il a tout quitté il y a deux ans et demi pour mener un tour du monde solidaire. Depuis huit mois, il est installé à Alep et vit au quotidien avec ses habitants. Il essaie d’apporter son soutien, une mission non sans risque. 

© Pierre Le Corf Pierre Le Corf (à gauche) et une petite fille syrienne, à Alep en octobre 2016. Il explique cette photo en disant que la plupart des enfants sur place parlent de leur ancienne maison, leur chambre qu'ils rêvent de retrouver.

© Pierre Le Corf Pierre Le Corf (à gauche) et une petite fille syrienne, à Alep en octobre 2016. Il explique cette photo en disant que la plupart des enfants sur place parlent de leur ancienne maison, leur chambre qu’ils rêvent de retrouver.

Cela fait huit mois qu’il est installé à Alep (zone ouest) en Syrie et qu’il veut apporter son aide à la population. Pierre Le Corf a 27 ans, il serait le seul français établi sur place depuis aussi longtemps. Fils d’ostréiculteurs et originaire du Morbihan, il a tout quitté, tout vendu il y a 3 ans, pour fonder son association We are superheroes et se lancer dans un tour du monde solidaire. Joint par téléphone lundi, il explique son parcours, et son envie de rester en Syrie, tant qu’il pourra.

ALEP, “L’UNE DES PLUS GRANDES COMMUNAUTÉS MARGINALISÉES DU MONDE, DES FANTÔMES QUI ESSAIENT DE SURVIVRE ET DE CROIRE EN DEMAIN”

“J'y suis arrivé il y a 8 mois à travers une autre ONG qui était touchée par les actions que je menais dans d'autres pays. Au départ, mon projet (We are superheroes) c'était de donner du sens à l'histoire des gens et de transmettre leur savoir, en tant qu'expérience de vie. Au fur et à mesure le programme s'est mis en place sur des zones de génocide, de gangs. Cela a touché beaucoup de gens. Cette ONG a voulu encourager le travail que je faisais et m'a proposé de venir en Syrie pour continuer.

Je ne pensais pas rester trop longtemps. Je suis arrivé en passant par Damas. En arrivant à Alep, j'ai découvert des gens extraordinaires, une situation qui dépassait de très très loin ce que les médias racontaient à son propos et j'ai eu envie de rester. Du coup c'est ce que j'ai fait pour à la fois transmettre ce qui se passe ici, et aussi créer des programmes qui puissent véritablement aider les gens.”

AGIR AU QUOTIDIEN

Pierre Le Corf s’est fixé plusieurs missions notamment celle de pouvoir fournir des trousses de premiers soins. Il finance lui même ces projets, “une grosse responsabilité” qui l’amène désormais à lancer des collectes de fond pour pouvoir continuer. Il raconte son quotidien.

“Il n’y a pas de journée type ici parce que la guerre change tout tout le temps. Il y a des jours où des gens que vous aimez se font tuer par une roquette, donc vous allez voir où c'est tombé, vous allez rencontrer la famille à l'hôpital, vous allez essayer de trouver des solutions pour l’aider.”

RESTER ?

“Beaucoup de gens sont inquiets autour de moi. Je ne prends jamais de risques immodérés, après évidemment les roquettes et les mortiers tombent là où ils tombent. Ne pas porter de gilet pare-balles ? C'est une vrai volonté, il n'y pas d'intérêt à porter un gilet pare-balles dans un endroit où les gens n'en ont pas. Pourquoi moi j'aurais le droit d'en porter un et pas eux ?”

WE ARE SUPERHEROS : PARTIR ET DONNER À VOIR LES AUTRES

“We are superheroes c’était il y a deux ans et demi. Je devais être au plus près de la réalité. Je viens d’une famille très modeste, sans vraiment beaucoup de moyens. Je suis parti très tôt de chez moi. J'ai grandi dans un environnement compliqué. Au fur et à mesure des années, j'ai fini par plus ou moins réussir, par vivre correctement même, en montant des projets d'entreprise. Mais au bout d'un moment, je ne me reconnaissais plus vraiment. Ayant grandi dans ces environnements-là, j'ai toujours été auprès de gens qui avaient besoin d'aide. J'ai moi-même grandi avec des gens qui ont été capables de me tendre la main. Du coup j'ai décidé de me reconcentrer sur ce qui importait le plus, à savoir ceux dont on parlait le moins. J'ai eu envie d'arriver à découvrir le monde non pas comme on me le racontait mais comme il l'était réellement et ne pas me limiter à la France sur ma perception de l'être humain.”

A VOIR,  LE REPORTAGE DE FRANCE 2

Source : France 3 région, Emilie Colin

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À Alep, un Français “donne une voix à ceux qui n'en ont pas”

Source : France 24,  04/05/2016

© Pierre Le Corf | Pierre Le Corf, à Alep en Syrie, avec des enfants Syriens :

© Pierre Le Corf | Pierre Le Corf, à Alep en Syrie, avec des enfants Syriens : “Je les appelle les invincibles, on leur a volé leur enfance.”

Pierre Le Corf est français. Depuis trois semaines, cet homme de 27 ans se trouve à Alep en Syrie, une ville en proie à des violents bombardements. Il partage le quotidien des habitants de la zone tenue par le régime et livre leurs témoignages.

“Je suis là pour donner une voix à ceux qui n'en ont pas”, martèle Pierre Le Corf depuis Alep, grande ville du nord de la Syrie, sur laquelle s'abat une pluie de bombes depuis une dizaine de jours. Alors que les derniers habitants de la ville cherchent à fuir par n'importe quel moyen, lui refuse de partir, au grand dam de certains de ses proches. Pourtant rien ne prédestinait le jeune Français de 27 ans à se trouver au cœur du conflit syrien. Et sur son front le plus dangereux.

Début 2015, le jeune homme originaire de Bretagne lance une organisation, “We are surperheros”. L'idée est simple : faire le tour du monde et dresser des portraits de gens lambda, rencontrés au fil de sa route. “Car je crois que chacun a une histoire”, soutient-il, convaincu qu'on s'enrichit de la rencontre de l'autre. Son aventure le mène sur les cinq continents, souvent à la rencontre de personnes défavorisées. Le voyage de Pierre Le Corf n'a pas toujours été sans danger.

Conscient de susciter l'inquiétude – voire la désapprobation – en se rendant dans un pays où la guerre a déjà tué plus de 270 000 personnes, il justifie sa démarche. “J'ai vécu de nombreux mois dans des zones vraiment très difficiles, peut-être tout autant que la Syrie, mais au contexte différent”, argumente-t-il. “Je n'ai pas la prétention de changer le monde, mais les gens qui vivent en condition de guerre ont besoin de sentir qu'ils ne sont pas oubliés. J'espère partager avec vous leurs histoires et leur apporter de l'espoir. C'est ma petite goutte d'eau”, explique le jeune homme à France 24.

La ville d'Alep est divisée depuis fin 2012 en deux parties : l'Est est tenu par les rebelles, l'Ouest par le régime. L'est de la ville a été régulièrement pilonné par l'aviation syrienne, et, depuis février dernier, par les Russes également. Les rebelles, eux, ripostent par des tirs de roquette, de mortiers et de bombonnes de gaz bourrées d'explosifs sur la partie de la ville tenue par le régime. Depuis que les violences ont gagné la métropole du Nord, les Alépins ont fui la ville par milliers, souvent vers la Turquie ou vers l'étranger.

Pierre Le Corf se trouve pour sa part du côté de la ville tenu par le régime de Bachar al-Assad. Il raconte sur les réseaux sociaux le quotidien qui s'offre à ses yeux et surtout les histoires des Syriens qu'il rencontre, qui vivent depuis le 24 avril sous un déluge de feu d’une intensité jusqu’alors inédite dans cette partie de la ville.

Les Alépins font preuve d'une “résilience incroyable”

Si l'on s'en tient à la couverture médiatique du conflit, force est de reconnaître que la menace jihadiste, les bombardements, et l'image d'une ville en ruines tiennent le haut de l'affiche. “On ne parle jamais des enfants qui continuent d’aller à l'école, des milliers de commerçants qui ouvrent chaque jour leurs échoppes et des familles qui doivent continuer à vivre, parce qu’à Alep, la vie continue face à la guerre”, témoigne-t-il. “Le quotidien de ces gens est riche et mérite d'être partagé”.

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Des histoires particulières et la réalité du quotidien, c'est ce que Pierre Le Corf veut partager. Ainsi, mardi 3 mai, il se trouvait avec une famille dans le quartier de Zahraa, dans le nord-ouest de la ville, ciblé par les tirs rebelles. Ils lui ont raconté que la principale raison pour laquelle les Syriens envoyaient leur fils à l'étranger à n'importe quel prix était le service militaire. “En Syrie, si une famille n'a qu'un fils, il est exempté du service militaire. S'ils en ont au moins deux, ils doivent obligatoirement le faire et se retrouveront au front”, raconte-t-il. Quelques jours auparavant, Pierre Le Corf se trouvait à Cheikh Maqsoud, un quartier peuplé majoritairement de Kurdes. Il y a rencontré une jeune femme, dont l'époux a rejoint les rangs de l'organisation État islamique (EI) en emmenant ses deux enfants.

Les personnes rencontrées au fil des jours racontent leur quotidien au jeune breton. “Ce qui pèse particulièrement sur les Syriens que j'ai rencontrés à Alep, ce sont surtout les pénuries d'eau, d'électricité, et le coût exorbitant de la vie. Pour vous donner une idée, un kilo de pomme de terre, qui coûtait 15 livres avant la guerre, en coûte aujourd'hui 300 [un peu plus d’un euro selon le taux de change actuel]”, raconte-t-il. “Ils me disent aussi ce qu'est la souffrance de perdre sa maison et tous ses biens. Car 75 % des personnes qui vivent aujourd’hui à Alep sont des déplacés : avant la guerre, ils habitaient dans des villages alentours ou dans d'autres endroits de Syrie. Ils vivent maintenant dans des carcasses d'immeubles ou sous des tentes. Souvent, ces personnes vivaient très bien auparavant et se retrouvent dans des sortes de bidonvilles”.

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En les côtoyant au quotidien, il s'est également rendu compte à quel point “la guerre ronge en eux l'espoir, et plus encore, elle ronge l'envie de vivre”. Malgré tout cela, les Alépins “font preuve d'une résilience incroyable : ils semblent s'être habitués à la situation et continuent à vivre. Par exemple, en allant au travail, tu ramasses un blessé ou un corps. Tu le mets dans une voiture qui l'emmènera à l'hôpital et puis tu continues ton chemin vers ton travail”. Dans un conflit aussi complexe que celui qui fait rage en Syrie, où les acteurs locaux, régionaux et internationaux se sont multipliés et jouent chacun leur propre partition, difficile de faire la part des choses sur le plan politique. Alors Pierre Le Corf insiste : “Je ne parle que de ce que je vois, de ce que j'entends. […] Je suis ici un observateur totalement neutre”.

Source : France 24,  04/05/2016

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France 2 et Alep – ou comment manipuler l'information

Source : Gérard Luçon, 09-10-2016

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Pierre le Corf a été l'objet d'un reportage sur France 2 malheureusement (et sans que cela ne me surprenne) ses propos et son action ont été détournés pour cause de propagande anti-syrienne et pro-djihadistes (ou terroristes), on a volontairement mélangé les quartiers et laissé croire que les “gentils” sont les “méchants”, et réciproquement ….. notre presse est décidément de plus en plus lamentable !!! Ce qui était un contre-pouvoir est devenu un outil de propagande, subventionné et servile …

Voici le lien pour le reportage

http://www.francetvinfo.fr/monde/revolte-en-syrie/video-syrie-dans-alep-un-francais-a-decide-daider-les-populations-bombardees_1857681.html

Et voici une petite mise au point, très saine, faite par ce Monsieur :

„De Pierre le Corf :
Merci pour vos message sur ma modeste action We are superheroes via le JT de FR2

… mais je voudrais compléter aux côtés de mon ami le Dr Nabil Antaki, que c’est tous les jours que des gens meurent ici du terrorisme, j’ai perdu des familles, des enfants, des connaissances, j’ai vu trop de gens mourir et ca continuera demain quand je me réveillerais, quand chacun se réveillera.
Je suis neutre ici en tant qu’humanitaire, mais je suis contre la barbarie et le fanatisme. Ceux que vous appelez rebelles n’existent pas autour d’Alep, ici ce ne sont que des drapeaux noirs tout autour de la ville, ceux de Al-Nusra, même drapeau que Daesh. Balles, mortiers, roquettes, bonbonnes de gaz remplies de clous et j’en passe. Ils arrachent la tête des prisonniers et civils qui refusent de se soumettre à la charia. La majorité d’entre eux sont Afghans, Tchétchènes, Irakiens etc, ne sont pas Syriens, ils souhaitent créer un état Islamique (Oui Daesh aussi = concurrents)

Ils apportent la mort et s’en nourrissent. En tirant sur les civils et en s’installant dans des villes et périphéries qu’ils prennent par la force, s’installant au milieu des civils, infrastructures (hôpitaux, écoles ou ils installent de l’armement) les prenants directement et indirectement en otage, puis tirant à l’arme lourde sur les civils de l’autre côté. Les avions défendent Alep de ces tirs et de ceux qui les provoquent, des civils meurent de l’autre côté à cause de cette présence terroriste. Cerise sur le gateau, des “White Helmets” qui viennent se précipiter pour secourir les civils touchés (ces derniers sont en majorité des combatants djihadistes de Al-Nosra, aussi noms rebelles en Occident) et utilisent les morts et blessés pour créer une communication béton contre le gouvernement Syrien et le peuple qui paye le prix dans le grand tableau de pertes et profits. Une chose que m’a dit un homme qui vivait avec Nusra m’a marqué “c’est drôle, on n’a pas de provisions mais toutes les semaines des armes neuves”.

Regardez ce drapeau noir qui flotte sur la butte, très peu de personnes oseront publier ça ici ou même prendre une photo, mais c’est ce que vous trouverez autour d’Alep, j’ai pris cette photo aujourd’hui depuis une ligne de front avec une famille, un sniper tirait sur notre bâtiment. Faites vos propres recherches sur Al-Nusra (récemment renommé Front Fatah al-Cham ou armée libre), sur leurs actions et identité, vous vous y reconnaissez ? Je n’ai rien à gagner à vous dire tout ça, 99,9% des gens qui parlent de cette guerre aujourd’hui ne sont jamais venu ici en temps de guerre. Je suis humanitaire, je fais de mon mieux pour aider les gens, je fais juste de mon mieux et je ne veux pas vous dire quoi penser, mais je ne peux plus supporter de voir tant de gens mourir pour des mensonges qui arrangent tout le monde, jamais une guerre n’aura jamais fait couler autant de sang et d’encre grace aux technologies sociales, de l’encre et des mots qui tuent, soyez en conscient. Je vois ce qui se passe au quotidien, j’ai rencontré des dizaines de familles qui sont de ce côté après s’être échappés et affronte le même quotidien. Oui on ne peut pas fermer les yeux sur ceux qui meurent à l’Est, je prie pour eux même si la plupart d’entre eux qui sont restés croient au djihad, je prie pour que les enfants en particulier puissent échapper à cette guerre et se reconstruire par eux-même. S’il vous plaît, je sais que beaucoup de médias tentent de conditionner vos visions de ce conflit, mais prenez plus de recul, ça peut sauver des vies.

Disons que c’est une reflexion à voix haute mais si le monde est suffisamment fou pour se reconnaître en le Front Front Fatah al-Cham, je préfère encore rester là ou je suis et mourir." (Fin du texte de Monsieur Le Corf)

Pendant ce temps, en Irak, et sans que notre presse ne nous en informe ….

http://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/forces-speciales-francaises-blesses-en-irak-111583?utm_source=facebook&utm_medium=social&utm_content=divers&utm_campaign=share

et à l’ONU on présente des photos de Gaza en lieu et place de Alep …

http://observers.france24.com/fr/20161006-intox-compte-twitter-france-onu-diffuse-photo-alep-prise-gaza-desinformation&nbsp ;

P.-S. la caricature jointe date de 1958 …

Source : Gérard Luçon, 09-10-2016

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