mercredi 14 décembre 2016

ALEP. Comme à Grozny, la stratégie russe est simple : c’est la destruction totale

ALEP. Comme à Grozny, la stratégie russe est simple : c'est la destruction totale

Pour l’Histoire, une master class “Propagande de guerre”…

Rappel du principe n° 1 : rester très prudent tant qu’on ne vous aura pas montré des preuves convaincantes des accusations avancées.

Source : Le Nouvel Obs, Renaud Février, 13-12-2016

Alep en passe de tomber, les témoins dénoncent des massacres

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La fin dans l’horreur ? Alors qu’Alep est sur le point de tomber totalement aux mains du régime, après quatre semaines d’une offensive dévastatrice contre les rebelles, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon s’est alarmé des informations y faisant état d’atrocités récentes contre des civils.

Des propos qui diffèrent largement des images officielles de la télévision d’Etat, montrant des scènes de liesse à Alep. Sur ces images, on voit des gens crier “Allah, Syrie et Bachar” et brandir des portraits de Bachar al-Assad et des drapeaux syriens. Il s’agirait en réalité de scènes filmées du côté ouest d’Alep, aux mains du régime. Une zone où des tirs de célébration ont été entendus par des journalistes de l’AFP.

Massacres de civils

A l’est de la ville, la situation serait autrement plus atroce. De nombreux témoins ont ainsi fait part de massacres de civils, notamment à l’arme blanche.

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OB : la source d’information du XXIe siècle : TWITTER !!!! 100 % crédible

“Les forces du régime sont en train d’exécuter par balles des civils dans le quartier de Ferdous dans les secteurs assiégés d’Alep”, affirme auprès de RFI un autre habitant d’Alep, militant de l’opposition à Bachar al-Assad.

“Parmi ces civils, il y a des femmes et des enfants. Les civils sont pris au piège. Ils subissent les bombardements et sont dans le viseur des tireurs embusqués. Ils sont en train de commettre un génocide. Ils tirent sur tout ce qui bouge et ne font aucune distinction entre un adulte et un enfant.

OB : Si “le témoin” le dit…

Des familles s’entassent dans les rues de ce qu’il reste encore des quartiers d’Alep-Est contrôlés par l’opposition. Et il y a aussi des dizaines de tirs d’obus. Les aviations russe et syrienne sont omniprésentes au-dessus de nos têtes… C’est la fin ici dans la zone assiégée.”

D’autres témoignages font également état de civils brûlés vifs.

OB : bizarre, aucun empalement ?

L’ONU affirme de son côté que les forces syriennes pro-gouvernementales ont tué au moins 82 civils, dont des femmes et des enfants, dans des quartiers d’Alep-Est.

Lors d’une conférence de presse à Genève, le porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, Rupert Colville, a indiqué que ces victimes, parmi lesquelles figuraient 11 femmes et 13 enfants, avaient été tuées “probablement au cours des dernières 48 heures” dans quatre différents quartiers d’Alep.

OB : je rappelle

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Mais enfin ce n’est pas parce qu’on ne sait rien qu’on va se taire…

Des adieux déchirants

Les derniers messages des témoins présents sur place, notamment la jeune Bana, ressemblent à de déchirants adieux.

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“La bataille d’Alep touche à sa fin”, a affirmé à l’AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). De leur ancien bastion d’Alep-Est qu’ils contrôlaient depuis 2012, les insurgés ne tiendraient plus que deux principaux quartiers, Soukkari et Al-Machad, en plus d’une poignée de petits secteurs.

Dans le quartier d’Al-Machad, toujours sous contrôle rebelle, des témoins ont affirmé à l’AFP que de nombreux civils s’entassaient dans un même secteur faute d’abris. Des femmes et des enfants dorment dans la rue adossés à leurs valises. Les gens ont faim et sont à la recherche de pain, selon ces témoins.

Renaud Février

Source : Le Nouvel Obs, Renaud Février, 13-12-2016

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La propagande en chef du Monde – BHL inside ?

Alep, tombeau du droit international, de l'ONU, du minimum de décence et d'humanité

OB : C’est tout ?

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Editorial. Bachar Al-Assad, la Russie et l'Iran sont les grands vainqueurs de la bataille d'Alep. Détruite, la ville risque d'être l'objet d'une sordide épuration politico-confessionnelle.

Editorial du « Monde ».

L'ordre poutino-assadien règne à Alep. Le principal fief de la rébellion était, mardi 13 décembre, en passe de tomber sous les coups de boutoir des avions russes et syriens, le déluge d'obus de l'armée ainsi que les assauts des multiples milices chiites – des Libanais du Hezbollah aux Afghans en passant par les Irakiens – encadrées par des officiers iraniens et russes. Jamais l'armée syrienne n'aurait pu, seule, venir à bout des insurgés d'Alep, qui ont ­contrôlé la moitié orientale de la ville pendant plus de quatre années.

OB : Sérieusement ? Ils veulent nous faire croire que des “rebelles” arrivent à repousser l’armée de leur pays sans aide extérieure ?

Cette victoire n'est pas seulement celle, incontestable, de Vladimir Poutine, elle est celle de la République islamique d'Iran, qui poursuit une politique d'implantation dans le monde arabe lourde de conséquences et de tensions à venir.

OB alors que l’Arabie Saoudite = Paix et Dmocratie

Bachar Al-Assad est l'autre grand vainqueur d'Alep. Nul n'imaginait, il y a un an et demi seulement, qu'il puisse reprendre l'initiative sur le terrain militaire. Nul n'imaginait même, cet été, alors que le siège du réduit insurgé débutait, que le sort d'Alep serait scellé en moins de six mois. Mais de quelle victoire s'agit-il ?

Une ville dévastée

Si Moscou et Téhéran se moquent d'établir leur férule sur un champ de ruines, le régime, lui, récupère une ville exsangue. Ce qui fut, il n'y a pas si longtemps, la capitale économique de la Syrie n'est plus qu'un cimetière dévasté et déserté. Les quartiers ouest, régulièrement bombardés par les ­rebelles, restent quasi intacts, mais la zone industrielle d'Alep l'industrieuse, pillée par la rébellion, n'est plus – tout comme les vieux souks, brûlés dans les combats.

Les faubourgs populaires sont vides et l'on se demande qui va reconstruire Alep, tant le régime est plus soucieux de chasser la majorité sunnite, suspecte de sympathie pour les rebelles, que de convier les réfugiés à revenir au pays. Alep risque de subir le sort d'Homs, dont les quartiers détruits restent désertés et où l'on incite des ré­fugiés afghans chiites venus d'Iran à venir s'installer pour prendre la place des ­Syriens qui ont fui la guerre. La chute d'Alep, qui ne s'est accompagnée d'aucun plan de protection des civils, va être suivie d'une épu­ration politico-confessionnelle du type de celles observées dans les années 1990 en ex-Yougoslavie. Déjà, on parle de camps de regroupement pour les femmes et les enfants, et de disparitions en masse des hommes de moins de 40 ans. Terrible réminiscence.

Les Occidentaux en spectateurs effarés

Mais alors que l'enjeu de sécurité – sans même parler de morale – est aussi grand qu'en ex-Yougoslavie pour les Occidentaux, ceux-ci sont restés, cette fois-ci, spectateurs effarés du drame.

Sérieusement, il faudrait qu’ils lisent leur journal…

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“Spectateur” donc… – les armes livrées ne tuant jamais de civils, on est bien d’accord…

Alep aura été l'un des tombeaux du droit international, de l'ONU, du minimum de décence et d'humanité. La grande majorité des habitants d'Alep-Est ont vécu (et péri) sous les bombes, dans les privations et à la merci des exactions de la rébellion, plutôt que de subir la torture et la dictature du régime Assad. C'est dire ce qui attend les survivants et l'ampleur du rejet du régime syrien dans une bonne partie de la population.

Tout comme la chute de Srebrenica a été un tournant dans la guerre de Yougoslavie, la dernière ignominie qui a fini par réveiller la communauté internationale, celle d'Alep marquera un tournant aussi. Mais il n'y a rien de bon à en attendre. Et ceux qui jugent utile de s'en accommoder risquent de subir pendant longtemps les conséquences de l'ordre ignominieux qui vient de triompher à Alep.

Source : Le Monde, 13/12/2016

Moi, ils me font de la peine ces gens là…

Tout comme les lecteurs, qui vivent au pays de Peter Pan dans leur tête…

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ALEP. Comme à Grozny, la stratégie russe est simple : c’est la destruction totale

Source : Le Nouvel Obs, Jean-Baptiste Naudet, 13-12-2016

Dans la Vieille ville d'Alep, le 8 décembre 2016. (GEORGE OURFALIAN/AFP)

Dans la Vieille ville d’Alep, le 8 décembre 2016. (GEORGE OURFALIAN/AFP)

À quelques “détails” près (les Russes appellent cela des “variants”, comme aux échecs), la stratégie militaire de Moscou à Alep et en Syrie en général découle de la doctrine militaire soviétique qui plonge elle même ses racines dans le premier grand conflit moderne : la première guerre mondiale.

Pour faire simple, comme à Verdun puis à Stalingrad ou à Berlin, on écrase d’abord l’adversaire, – quelque soit le prix humain -, sous une pluie de bombes et d’obus, sous des “orages d’acier” superbement décrits par l’écrivain allemand Ernst Jünger, avant de lancer l’infanterie à l’assaut terrestre pour le “nettoyage” final.

Certes, après avoir réduit durant la guerre de Tchétchénie Grozny en ruines à l’artillerie et l’aviation par ces bombardements massifs et aveugles dans les années 1990, en Syrie, 20 ans plus tard, les Russes font mine de mener une guerre 2.0, “high tech”, un conflit du 21e siècle. Moscou a déployé quelque 36 avions-bombardiers et une vingtaine d’hélicoptères d’attaque, parfois de dernière génération, qui effectueraient, en moyenne, une quarantaine de sorties par jour pour un coût de quelque 4 millions de dollars par jour. La Russie a aussi envoyé des conseillers militaires sur le terrain.

OB : Ce n’est pas au Vietnam ou en Irak qu’on aura vu ça…

De bonnes vieilles bombes soviétiques

Certains experts s’émerveillent. Ils soulignent que le conflit syrien montre à quel point la modernisation à marche forcée de l’armée russe, entreprise par Vladimir Poutine, est un succès. Ils en veulent notamment pour preuve les tirs de missiles de croisière “Kaliber” (à 1,2 million de dollars pièce), lancés sur les rebelles en Syrie depuis la flotte russe de la Mer Caspienne (le jour de l’anniversaire de Poutine). Mais ils oublient de préciser qu’il semble que la plupart de ces missiles aient manqué leurs cibles, quatre d’entre eux atterrissant même en… Iran !

Même si la Russie se vante de mener en Syrie une guerre de haute précision, techniquement au moins équivalente à une campagne américaine, dans la réalité très peu d’armes de haute valeur sont utilisées. Imitant les Etats-Unis, la Russie a diffusé des images vidéos et satellites de ses frappes aériennes soi-disant “chirurgicales”, mené une campagne sur Twitter et Facebook.

Mais si l’on excepte les frappes de missiles de croisière, la plupart des projectiles lâchés en Syrie par les Russes sont de bonnes vieilles bombes soviétiques, non-guidées, dont Moscou possède d’immenses stocks. A part pour les photos de propagande diffusées dans la presse, la Russie ne disposerait que de très peu de bombes guidées au laser ou par satellite (système Glonass, le GPS russe), selon des sources militaires russes. Et, selon ces mêmes sources, beaucoup de ces bombes “intelligentes” seraient de plus défectueuses.

Bombardement massif et indiscriminé

A Moscou même, le Centre d’analyse de stratégie et de tactiques, un think thank russe, a lui critiqué ouvertement la Russie pour son échec “étrange et inacceptable” concernant le développement des bombes guidées au laser et des missiles air-sol de précision ainsi que les systèmes de guidage.

De fait, la stratégie russe repose plus sur l’usage de la terreur globale, la destruction totale par le bombardement massif et indiscriminé que sur l’élimination ciblée de l’ennemi. Bien entendu, à Alep aujourd’hui comme à Grozny hier, cette stratégie aveugle entraîne de fortes pertes civiles, qui laissent le Kremlin relativement indifférent. Comme vient de le dire benoîtement le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, au sujet de ces morts innocents : “C’est la guerre”. Accusée de crimes de guerre, voire de crimes contre l’humanité,  la Russie se sent forte de son impunité. Non seulement elle n’a pas signé le Statut de Rome de la Cour pénale internationale, mais elle est en mesure de bloquer toute saisine de cette Cour par son droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU.

Cependant pour contrer les protestations, calmer l’indignation des Occidentaux face aux massacres commis à Alep et ailleurs en SyrieMoscou fait parfois la concession d’accorder un cessez-le-feu. En y ajoutant un marché de dupe. Après avoir acculé la population civile et les combattants dans un réduit, la Russie propose, outre un cessez-le-feu, l’ouverture de corridors humanitaires pour évacuer la population civile.

Quant aux combattants, ils sont invités soit à rendre les armes, soit à être évacuer vers un autre territoire rebelle. Cette variante à l’écrasement total a un double avantage : non seulement elle fait cesser les accusations de massacres mais elle permet de s’emparer du terrain en évitant les lourdes pertes causée par une ultime résistance désespérée.

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Source : Le Nouvel Obs, Jean-Baptiste Naudet, 13-12-2016

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Rappel :

Le bilan était jusqu’à présent d’au moins 413 civils tués à Alep-Est depuis le début de l’offensive du régime le 15 novembre, selon l’OSDH.

Les insurgés répliquent en envoyant des tirs de roquettes vers les quartiers gouvernementaux, où au moins 139 civils ont péri depuis le début de l’opération.
Pour comparer :
La Normandie a été une des régions françaises les plus durement éprouvées par la Seconde Guerre mondiale. CaenSaint-LôLe Havre, sont des champs de ruinesn. 3. De nombreux villages ont été rasés. L’âpreté et la durée des combats, l’utilisation massive des bombardements aériens par les Alliés pour déloger les troupes allemandes de leurs positions retranchées et couper les voies de communication vont faire de nombreuses victimes civiles. Le bilan, estimé à plus de 50 000 victimes civiles normandes, dont 20 000 dans le Calvados, 9 890 en Seine-Maritime, 14 800 dans la Manche, 4 200 dans l’Orne et un peu moins de 3 000 dans l’Eure15, est revu à la baisse à la suite d’un recensement précis réalisé dans les années 1990 qui aboutit au chiffre de 20 000 victimes, dont 8 000 dans le Calvados, 4 850 en Seine-Maritime, 4 000 dans la Manche, 2 200 dans l’Orne et 900 dans l’Eure16. Des centaines de milliers de sans-abri ne seront pas relogés avant plusieurs années et la majorité des infrastructures est détruite. Henri Amouroux dans son ouvrage La Grande histoire des Français sous l’Occupation, apporte sa vision sur les séquelles de la bataille de Normandie17 :
« Pour beaucoup de Français, aujourd’hui, les morts de la Libération ont péri dans les maquis, dans les prisons allemandes, dans les camps, dans les rang de la 2e D.B. ou dans ceux de l’armée de De Lattre. Les Français, ceux de Normandie surtout, longtemps sous le feu, lorsqu’ils n’étaient pas pris entre deux feux, n’occupent qu’une modeste place dans l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Leurs souffrances et les horreurs des camps, ont été effacées par les joies de la Libération. Et l’image de la grasse, de la riante Normandie, l’a toujours emporté sur la réalité de la Normandie assassinée. »

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Alep, Fillon… Ce qu’il faut retenir du discours de Cazeneuve

Source : Le Nouvel Obs, 13-12-2016

Le Premier ministre Bernard Cazeneuve, lors de son discours de politique générale, à l'Assemblée, le 13 décembre. (PATRICK KOVARIK / AFP)

Le Premier ministre Bernard Cazeneuve, lors de son discours de politique générale, à l’Assemblée, le 13 décembre. (PATRICK KOVARIK / AFP)

Dans un discours de politique générale offensif, le nouveau Premier ministre a défendu pied à pied le bilan du quinquennat. Et dénoncé le programme libéral du candidat de la droite François Fillon.

Les “massacres” d’Alep

Le Premier ministre a commencé par dénoncer les “innombrables atrocités” et les “massacres” commis par le régime syrien contre des civils à Alep “avec l’appui” de la Russie. Et menacé :

“Ceux qui les ont perpétrés auront à rendre compte, devant la communauté internationale, des crimes dont ils sont les auteurs.”

“Ces atrocités, qui peuvent être constitutives de crimes de guerre, voire de crimes contre l’humanité, sont accomplies avec un cynisme et une cruauté inouïs”, a ensuite fustigé le nouveau Premier ministre.

OB : SÉ-RI-EU-SE-MENT ?

“Jamais nous n’accepterons, au nom d’un prétendu réalisme, de nous allier aujourd’hui avec les responsables du martyre d’Alep.”

Façon à peine voilée de pointer le candidat de la droite François Fillon, favorable à un rapprochement avec Moscou sur le dossier syrien.

cch

Source : Le Nouvel Obs, 13-12-2016

Bref, encore une déchéance diplomatique, qui entraine la France de “Puissance moyenne” vers “Puissance ridicule et négligeable”…

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Tout en finesse :
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