mercredi 23 novembre 2016

Japon. Un tsunami qui rappelle Fukushima

Japon. Un tsunami qui rappelle Fukushima

   La situation s'est calmée depuis hier 21h, mais je vous assure que cette nuit c'était tendu. On n'avait aucune nouvelle de la situation à l'usine de Fuklushima...

Les côtes de Fukushima ont été frappées le 22 novembre par le plus fort tsunami depuis mars 2011. Aucun
incident grave n’a été détecté dans les complexes nucléaires. Mais ces secousses rappellent que les centrales
nucléaires ont une épée de Damoclès au-dessus d’elles.

La terre a encore tremblé mardi 22 novembre au petit matin : l’Agence japonaise de météorologie (AJM) a enregistré un séisme de magnitude 7,4 sur l’échelle de Richter à 70 km au large des côtes de Fukushima à 5 h 59, heure locale. L’épicentre se trouvait à environ 25 km de profondeur, ce qui est relativement peu profond et qui a augmenté le risque d’un raz de marée conséquent.

Ton pressant et particulièrement ferme

L’AJM a craint que la vague puisse atteindre une hauteur de plus de 3 mètres à Fukushima. En 2011, l’AJM avait donné la même estimation, mais la vague avait finalement atteint plus de 40 mètres. Cette fois-ci, l’AJM et les organes de presse étaient bien préparés, et les leçons de 2011 ont bien été prises en compte.

“L’AJM a émis l’alerte au tsunami immédiatement, et la chaîne officielle NHK ainsi que toutes les autres antennes ont appelé à ‘se rappeler du 11 mars 2011 et à évacuer immédiatement pour sauver nos vies’, et ce, sur un ton insistant et particulièrement ferme”, relate le Tokyo Shimbun.  

La vague a remonté le fleuve Sunaoshi, à Miyagi. Vidéo filmée par un pompier du quartier.

Aucun incident grave n’a été détecté dans les installations nucléaires des régions concernées, mais la pompe du système de refroidissement de la piscine du réacteur numéro 3 de la centrale de Fukushima Daini s’est mise à l’arrêt durant quatre-vingt-dix minutes. Cela aurait été causé par un système d’arrêt automatique selon Tepco, la compagnie d’électricité. La  piscine en question contient 2544 barres de combustibles usagés et fait partie du deuxième complexe de Fukushima qui a été inondé en 2011, mais a été sauvé par les générateurs de secours, contrairement au premier complexe Daiichi, qui a explosé. “Cependant, Tepco a dû s’excuser d’avoir mis plus d’une heure à annoncer l’arrêt de la pompe”, rapporte la chaîne TBS.
 
Fukushima : enquête sur un crime d’Etat
 
“En vérifiant les installations, un plongeur envoyé par Tepco a découvert un trou dans le mur de la chambre de suppression du réacteur numéro 2 de Daini. De 9,5 mm et de 3,7 mm de profondeur, celui-ci serait dû à la rouille et pourrait poser des problèmes de sûreté. Tepco a annoncé qu’il prendrait des mesures immédiates”, relate le quotidien régional Fukushima Minyu.

 Tepco connaissait le risque de tsunami

Cette fois-ci, la plus haute vague, mesurée au port de Sendai, atteignait 1,40 m. Près des centrales Daiichi et Daini, une vague de 1 m a été détectée. “Il s’agit du plus fort tsunami qui frappe les côtes de Fukushima depuis celui qui a provoqué l’accident nucléaire de mars 2011”, écrit le Mainichi Shimbun.

L’ordre d’évacuer a été donné à six départements au total, et 10.000 personnes auraient dû chercher un refuge, selon l’agence Kyodo.

Un risque sismique encore élevé

“Il pourrait s’agir d’une réplique du séisme de magnitude 9 de 2011. Depuis,  nous avons enregistré quasiment chaque année dans cette région un séisme d’une magnitude supérieure à 7. Plus de cinq ans après, bien que l’activité sismique se soit relativement calmée, elle reste importante. Durant une semaine au moins, on ne pourra pas négliger le risque que d’autres séismes de cette ampleur frappent cette région”, explique Koji Nakamura, sismologue de l’AJM.

A ce stade, aucun décès n’a été recensé, mais 12 personnes auraient été blessées pendant l’évacuation.

 

Ysana Takino

 

Source : Courrierinternational.com

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