Londres démontre que l'UE est mortelle
Dans quelques jours, les britanniques voteront pour dire s'ils souhaitent rester, ou non, dans l'UE. L'issue de ce vote semble très incertaine, certains sondages annonçant la victoire du Brexit, d'autres du Bremain. Mais quelqu'en soit le résultat, cette consultation en dit long sur l'UE, mais aussi sur nous. De la démocratie et du projet européen La première chose qui frappe avec ce référendum d'abord, c'est le fait qu'il est clair que le résultat décidera de l'avenir du pays dans le projet européen. Si les britanniques venaient à dire « non », alors le pays quittera l'UE, sans que la moindre remise en cause du vote populaire ne soit possible. Bien sûr, certains y voient une raison de se méfier de ces consultations populaires, dont l'issue peut ne pas aller dans le sens de ces élites qui se méfient parfois des référendums. Mais cela montre une belle vitalité démocratique outre-Manche, une conception toute gaullienne de la vie publique, sans ignorer la part de manœuvres politiciennes deririère le choix du Premier Ministre. Et cela contraste avec les précédents de référendums bafoués par des dirigeants sans guère de scrupules démocratiques, comme en 2005. Mais ce que démontre également ce référendum, c'est que ce projet européen est bel et bien mortel, qu'il peut être rejeté démocratiquement et que des citoyens peuvent choisir d'en sortir. Ce précédent, qu'il soit conclu par un Brexit ou Bremain, pèsera lourd à l'avenir, car il sera difficile aux autres pays de refuser aux citoyens le choix que les britanniques ont eu. Il y a fort à parier que d'autres votes suivront celui du 23 juin. Autant d'occasion de quitter l'Union Européenne… Et la première sortie a toutes les chances de constituer un exemple qui sera suivi par d'autres. D'où les multiples plans et contorsions diplomatiques européennes autour de la Grèce, les eurobéats sachant bien que l'ouverture de la boîte de Pandore de la sortie de l'euro aurait des chances de constituer un précédent à suivre… Bien sûr, bien des citoyens ont l'impression que l'Union Européenne est là pour durer et ne se posent même pas la question de sa possible disparition. Pourtant, ce projet européen n'a même pas un siècle, et le projet actuel à peine une vingtaine d'années si on considère que c'est le traité de Maastricht qui en est le cœur. Et le cas britannique démontre que son espérance de vie ne dépassera sans doute pas celle des hommes et que ce projet s'éteindra dans les prochaines années. Bien sûr, les tenants de l'UE jouent sur la peur pour gagner les votes en brandissant des prévisions souvent aussi biaisées que ridicules sur les conséquences d'une sortie de l'UE, démontrant la vacuité des arguments pour le maintien. Mais ce faisant, ils deviennent le miroir inversé de leurs adversaires qu'ils préfèrent… L'UE est une forme de dégénérescence de nos démocraties européennes, le produit des guerres mondiales et d'une vision post-démocratique, post-nationale uniformisatrice, bureaucratique et ultralibérale du monde. Tôt ou tard, les peuples européens l'enterreront. Aux britanniques de tirer les premiers ! |
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