jeudi 9 juin 2016

Les Suisses votent contre le revenu de base

Les Suisses votent contre le revenu de base




Vrai progrès sociétal ou décomposition de la société ?

Difficile d'interpréter clairement ce que pourrait représenter l'instauration d'un revenu universel, dit aussi de base, dans nos sociétés. En Suisse, la proposition rejettée par plus de trois quarts des électeurs évoquait une somme mensuelle importante de 2500 francs suisses par adulte, plus de 2200 euros (et 650 pour les mineurs). Cela aurait nécessité plus de 200 milliards, soit 25 de plus que toutes les aides et assurances sociales du pays. Mais certains partisans de la mesure évoquaient la possibilité de la financer par la mise en place d'une taxe sur les transactions électroniques (0,2% aurait été suffisant pour financer le projet). Mais le montant très important du projet explique sans doute en bonne partie le refus des Suisses, dont la majorité ont sans doute rejeté le coût et les conséquences du projet.

Cette mesure peut paraître à la fois très sociale, dans la mesure où elle pourrait fournir un filet de sécurité à l'ensemble de la société. Mais elle est également parfois populaire dans les milieux très libéraux, à la fois pour la simplification radicale qu'elle pourrait apporter au système social, en fusionnant l'ensemble des aides dans le revenu universel, qui plus est, en laissant chaque personne en faire ce qu'elle veut. Mais ce faisant, ce revenu universel peut aussi poser problème car, en rebattant les cartes de la solidarité nationale pour en égaliser ce que l'Etat donne aux citoyens, cela revient à prendre à ceux qui ont le plus besoin de la solidarité nationale pour le donner à ce qui en ont le plus besoin. Les actifs et les bien portant y gagneraient fortement au détriment des malades, les retraités ou les chômeurs.


Bien sûr, le revenu universel peut mettre fin à une pauvreté difficilement acceptable dans nos sociétés, ainsi qu'à la menace d'un déclassement social complet. Mais il peut aussi être un pseudo égalitarisme cachant un refus de solidarité surtout individualiste. Difficile de conclure donc.

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