dimanche 26 juin 2016

Brexit : l’Allemagne refuse plus d’intégration de la zone euro

Brexit : l'Allemagne refuse plus d'intégration de la zone euro

Sur ce coup-là, on doit une fière chandelle à Merkel…

Source : Romaric Godin, La Tribune, 24/06/2016

Selon le Handelsblatt qui s’est procuré un “plan secret” du gouvernement allemand, Berlin voudrait faire un exemple du cas britannique pour décourager les autres pays tentés par la sortie, dont la France. Mais l’Allemagne refusera tout approfondissement de la zone euro, ne voulant pas entendre parler d’une plus grande solidarité financière

Angela Merkel l’a dit ce vendredi 24 juin : le vote britannique en faveur du Brexit est une « rupture » dans le processus d’intégration européen. Selon le Handelsblatt, le quotidien des affaires allemand, les services du ministère fédéral des Finances ont déjà préparé une feuille de route pour définir la « stratégie allemande » de gestion du Brexit. Un document de huit pages qui dresse quelques idées clé et devraient en décevoir certains.

Quel statut pour le Royaume-Uni ?

D’abord, le traitement du Royaume-Uni. Les services de Wolfgang Schäuble veulent « proposer des négociations constructives » à Londres avec comme objectif un « accord d’association ». Le Royaume-Uni ne serait pas dans l’Espace économique européen, comme la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein, mais aurait un statut plus particulier, entre celui de la Suisse et de l’Ukraine qui devra être défini plus précisément. L’avantage de ce statut serait de permettre un accès au marché unique européen limité. « Il ne faut pas offrir d’automatisme dans l’accès au marché unique », indique la note. Autrement dit, les relations seront libres là où les deux parties trouveront un intérêt partagés et Londres ne pourra pas « choisir » son accès.

Le but de ce choix est d’éviter l’effet « d’imitation » qu’une sortie facilitée créerait, selon le document. « La mesure et l’ampleur de l’effet d’imitation seront proportionnels au traitement du Royaume-Uni », indique le texte qui explicite les pays menacés, selon le ministère allemand par l’envie de quitter l’UE : la France, l’Autriche, la Finlande, les Pays-Bas et la Hongrie. Rien de vraiment neuf de ce point de vue : le problème de l’UE désormais est de trouver un équilibre entre sa tentation de faire un exemple et celui de protéger l’unité de l’union. Un élément n’est cependant pas pris en compte : si ce traitement “dur” de Londres provoque une vraie crise financière, Berlin pourra-t-il maintenir sa position ?

Pas plus d’intégration en zone euro

L’élément le plus important de ce texte est la position allemande sur la future réforme de l’UE. Les services de la Wilhelmstrasse, siège du ministère des Finances, mettent en garde contre le danger que France et Italie « utilisent après le Brexit l’incertitude pour demander plus de solidarité », par exemple par la mise en place d’une garantie commune des dépôts au niveau de la zone euro. Ceci conduirait, selon le texte, à plus de « socialisation des dettes » dans la zone euro et serait rejeter par les opinions publiques d’Europe du nord.

Le projet central de “l’Europe” : faire porter par les citoyens les conséquences des bêtises des banques…

Berlin trace donc ses conditions à une plus grande intégration de la zone euro : un changement de traités pour « renforcer le contrôle sur la politique financière et économique », bref une mise sous tutelle européenne des budgets nationaux. Logiquement, les services de la Wilhelmstrasse s’attendent donc à ce qu’il n’y ait pas de « grands accords sur le sujet ». En résumé : l’Allemagne n’entend pas s’engager dans une zone euro plus intégrée. Rien d’étonnant à cela à un an des élections françaises et allemandes. La réponse européenne au Brexit ne devrait donc se faire que par une tentative d’impressionner ceux qui seraient tentés de suivre l’exemple britannique et non par un nouveau projet européen.

Source : Romaric Godin, La Tribune, 24/06/2016

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Brexit : Hollande et Merkel s’affrontent déjà

Le « Divorce » du Royaume-Uni avec la famille européenne est « douloureux ». En déplacement vendredi à Colmar, François Hollande n’a pas eu de mal à filer la métaphore sur le Brexit. Et assurer qu’il veut rassembler « ceux qui restent ». En replaçant la France au cœur du dispositif européen. Quitte à prendre quelque distance avec la chancelière Angela Merkel qui n’a jamais vraiment cru à une victoire des « brexiters ».

A l’Elysée, on planche sur ce scénario depuis des semaines. Car, pour Hollande, le Brexit est une occasion de bousculer les rapports de force au sein de l’Union européenne (UE) et de prendre l’initiative. Selon nos informations, une réunion des sociaux-démocrates européens se tiendra à Paris en fin de semaine prochaine, en présence notamment de l’Italien Matteo Renzi, qui dînait déjà hier soir avec le président à l’Elysée. François Hollande avait reçu dans l’après-midi les chefs de parti du pays. Les coups de fil avec les dirigeants européens n’ont pas cessé hier et continueront d’ici au sommet européen de mardi et mercredi.

Des alliances semblent déjà se former au sein de l’UE. Avec un premier désaccord : quand couper le cordon avec le Royaume-Uni ? Là où la chancelière appelle au calme et à la modération quant aux modalités de rupture avec son allié libéral et partenaire économique de poids, Hollande plaide pour une séparation rapide. « Il faut agir vite et bien pour ne pas donner le sentiment que l’UE est molle. Sinon, cela pose des problèmes démocratiques. Le vote doit être respecté », décrypte un proche du président.

« Les conséquences sont extrêmement graves », dramatise le chef de l’Etat, qui veut mettre les Britanniques devant leurs responsabilités. Et adresser un message clair aux partis populistes europhobes qui, à l’instar du FN, rêvent d’imiter les Britanniques. « Quand on prend une décision, il faut en assumer les conséquences. C’est une opération vérité pour tous ceux qui appellent tout le temps à sortir de l’Europe », insiste-t-on à l’Elysée. Une opération vérité pour Hollande aussi, qui a là une occasion de tenir un de ses engagements de campagne, et de « réorienter la construction européenne ».

Source : Le Parisien

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"Pas besoin d'être trop durs" lors des négociations (Angela Merkel)

Angela Merkel a choisi de calmer le jeu, suite aux déclarations inamicales de certains responsables européens vis à vis du choix des Britanniques de quitter l'UE. La chancelière allemande s'est notamment montrée plus conciliante que son homologue français, qui avait réclamé la veille que le Brexit soit "rapidement appliqué".

"J'ai le sentiment qu'il ne faut pas essayer de faire peur pendant les négociations sur la séparation. Nous sommes tristes des résultats du vote d'hier, mais ce n'est pas une raison pour être trop durs lors des négociations. Elles doivent se dérouler dans les règles", a affirmé la chancelière devant la presse.

Déclarations opposées des ministres des Affaires étrangères des six pays fondateurs de l'UE réunis dans la matinée, également à Berlin. Pas question à leurs yeux d'attendre octobre et la nomination d'un nouveau Premier ministre britannique, pour que Londres applique l'article 50 du Traité de Lisbonne, qui lancera la procédure de sortie.

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Brexit : divergence de points de vue entre Merkel et les sociaux-démocrates

Sur le Brexit, en Allemagne, les positions à adopter face à Londres et les changements institutionnels ou programmatiques pour l’Union européenne traduisent des points de vue différents entre Angela Merkel et ses alliés sociaux-démocrates au sein de la grande coalition droite-gauche au pouvoir.

Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut

Angela Merkel ne veut pas de réponses rapides et simples. Fidèle à elle-même, la chancelière privilégie une analyse sereine de la situation à des effets d’annonce. Et celle qui a perdu un allié auquel elle tient ne veut pas, après le référendum britannique, mettre Londres sous pression. Cela ne doit pas durer une éternité, c’est vrai, mais nous ne devons pas être obnubilés par les délais et rester en bons termes, a déclaré Angela Merkel.

Des propos qui tranchent avec ceux des ministres des Affaires étrangères des pays fondateurs de l’Union européenne réunis au même moment à Berlin qui, eux, souhaitent que les négociations sur le Brexit commencent le plus vite possible. Une position défendue par le chef de la diplomatie allemande, le social-démocrate Frank-Walter Steinmeier.

Son parti, le SPD, plaide dans un texte intitulé « Refonder l’Europe » pour des réformes institutionnelles profondes, dont Angela Merkel ne veut pas. Les critiques contre la politique d’austérité en Europe égratignent au passage la ligne de la chancelière, figure emblématique de ces positions. Et le plaidoyer pour une Europe à différentes vitesses, avec des groupes d’Etat allant de l’avant sur certains thèmes, contredit les premières déclarations d’Angela Merkel vendredi évoquant des réponses des 27 pays européens.

Source : RFI

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Merkel ne veut pas précipiter la sortie de la GB

HERMANNSWERDER, Allemagne, 25 juin (Reuters) – La Grande-Bretagne ne doit pas se précipiter pour entamer la procédure de sa sortie de l’Union européenne, a estimé samedi la chancelière allemande Angela Merkel, souhaitant laisser une marge de manoeuvre aux autorités britanniques après le référendum de jeudi.

“Tout à fait franchement, il ne faudrait pas que cela prenne des années, c’est vrai, mais je ne vais pas militer pour un calendrier serré”, a dit la dirigeante allemande devant la presse lors d’une réunion de son parti, la CDU, près de Berlin.

“Les négociations doivent se tenir dans un bon climat de coopération”, a commenté la dirigeante allemande”, ajoutant que la Grande-Bretagne “restera un partenaire proche avec lequel nous sommes liés économiquement”.

Cette position de la chancelière allemande intervient alors que les ministres des Affaires étrangères des six pays fondateurs de la communauté européenne ont appelé samedi à entamer la procédure de séparation sans tarder.

“Nous attendons maintenant du gouvernement du Royaume-Uni qu’il fasse preuve de clarté et qu’il mette cette décision en application dès que possible”, indique un communiqué commun de la réunion.

Il appartient à la Grande-Bretagne de mettre en mouvement la procédure de sortie de l’Union européenne en invoquant notamment l’article 50 du traité européen de Lisbonne.

Il semble toutefois que les Britanniques souhaitent avancer sans précipitation. Le chef de file du “Leave”, Matthew Elliott, a estimé samedi que son pays devait d’abord entamer des négociations informelles sur un cadre complet fixant les futures relations avec l’UE avant d’invoquer l’article 50.

Source : Reuters

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C’est beau le respect des élections…

Admirez ici non seulement l’article, mais la liste à droite des “plus populaires”…

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