samedi 30 avril 2016

Croissance : du mieux réel, mais temporaire et déséquilibré

Croissance : du mieux réel, mais temporaire et déséquilibré

Décidément, la sortie de Hollande affirmant que cela va mieux était bien calculée... En quinze jours, nous avons enregistré un contrat record d'argument, la plus forte baisse mensuelle du chômage depuis 15 ans et maintenant, un bon niveau de croissance au premier trimestre. Même s'il y a du vrai derrière ces chiffres, il faut souligner qu'ils présentent de nombreuses limites.



Plus de croissance, tout aussi déséquilibrée

Bien sûr, les chiffres de l'INSEE sont positifs, et confirment les prévisions de croissance du gouvernement pour l'année 2016, l'acquis de croissance pour l'année étant déjà de 1%, les trois derniers trimestres étant dans le rythme des prévisions de Bercy. Mieux, pour le troisième trimestre consécutif, les investissements des entreprises accélèrent. Enfin, ce trimestre a vu, logiquement, une légère baisse des stocks, après les fortes hausses de la deuxième moitié d'année 2015. C'est la consommation qui a permis cette embellie, ce que les économistes expliquent par les gains de pouvoir d'achat obtenus par la baisse du prix du pétrole, et, dans une certaine mesure par le léger desserrement de la pression fiscale et des taux d'intérêts. En outre, on peut anticiper que le contexte restera positif sur l'année.

Malgré tout, il faut prendre ces chiffres avec recul, même si cette embellie est bienvenue pour tous ceux à qui elle va profiter. D'abord, il ne faut pas oublier que notre balance commerciale continue à contribuer de manière négative à notre croissance. Ensuite, on peut craindre que ce léger regain de croissance ne soit justement très léger. Bien sûr, mieux vaut avoir 1,5% de croissance qu'1% ou même 0,5%, mais on peut craindre que cela ne permette pas une forte baisse du chômage. En outre, avec tous les déséquilibres de notre économie, on peut craindre que cela ne soit que temporaire, jusqu'à ce que la prochaine bulle éclate, favorisée par les taux au plus bas. Enfin, il faut tout de même rappeler que notre croissance tend à être très inégale depuis quelques décennies, ce qui la relativise.

Les derniers chiffres, comme l'a bien analysé Jacques Sapir, sont grandement à relativiser, d'autant plus que les circonstances sont très favorables à plusieurs titres. Et le mieux reste très limité et révèle que bien des problèmes de notre économie ne sont pas réglés. Néanmoins, il faut bien reconnaître qu'il y a quand même un mieux, qui ne sera peut être pas neutre pour 2017.

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