vendredi 15 avril 2016

Assez ! Assez !

Assez ! Assez !

Assez, assez ! Mais quand donc le pouvoir va-t-il se rendre compte que nous en avons plus qu'assez ? Discours, dépôts de gerbes, plaques commémoratives, minutes de silence, Marseillaise, visages décomposés, embrassades émouvantes, re-discours, re-dépôts de gerbes, re-plaques… Cela fait des semaines maintenant que nous vivons sous la dictature de « l'esprit du 11 janvier », de l'Union sacrée et bidon, de la Fraternité forcée et factice.

Quand ce n'est pas Charlie-Hebdo, c'est le Bataclan et quand ce n'est pas le Bataclan ce sont les vingt ans de la mort de Mitterrand. Et tout est bon. Jusqu'à cette pauvre gamine d'une police municipale de banlieue qui se trouvait simplement au mauvais endroit au mauvais moment, abattue par hasard au coin d'une rue par un terroriste et dont on fait une héroïne nationale sous prétexte sans doute, il est vrai, qu'elle était martiniquaise.

Ce régime qui depuis trois ans et demi était celui de la médiocrité, de tous les atermoiements, de toutes les volte-face et de tous les échecs est devenu celui de toutes les pleurnicheries, de tous les gémissements, de toutes les larmes de crocodile.

Hollande a trouvé la combine. Au lieu de continuer à nous raconter qu'il voyait le bout du tunnel, que les signaux passaient au vert et que la croissance était déjà là sans que nous nous en soyons aperçus, il prend sa plus belle gueule de bouffi triste et tente de nous faire croire que nous sommes tous unis, comme un seul homme, derrière lui, pour sauver la démocratie, la République et même la France, en allant bientôt, en file indienne, vers les bureaux de vote pour glisser dans l'urne un petit bulletin à son nom.

Et, naturellement, personne ne bronche, personne n'ose dire « Assez ! Trop, c'est trop ».

On peut se servir de bien des choses pour tromper le peuple et rouler les électeurs dans la farine, on peut leur raconter toutes les balivernes (et Hollande et les siens sont des maitres en la matière) mais on n'a pas le droit de brandir des cadavres comme des trophées, de faire croire que ces dizaines de morts qui n'ont plus la parole sont des militants ralliés à la cause présidentielle et que ceux qui les pleurent acclament en même temps un chef d'Etat discrédité (ne serait-ce que par les chiffres du chômage), un Premier ministre déconsidéré (ne serait-ce que par ses sorties à répétition sur la France multi-machin à laquelle il ne comprend rien).

On ne saura jamais pour qui votaient les 130 morts du 13 novembre dernier dont use et abuse Hollande. Mais c'étaient des jeunes pris au hasard de la rue. Or on sait que maintenant les jeunes votent très souvent pour le Front National. Autant dire qu'un bon nombre d'entre eux doivent se retourner dans leur tombe en entendant Hollande se les approprier pour vendre sa petite salade à la sauce frelatée.

Quand donc quelqu'un va-t-il avoir le courage (et l'honnêteté) de nous dire que les attentats de janvier et de novembre ont été, à l'évidence, la preuve de l'incapacité de l'Etat à nous défendre en face d'ennemis nous ayant déclaré la troisième guerre mondiale et que toutes les manifestations populaires qui s'en sont suivies ont été la démonstration éclatante du gigantesque ras-le-bol des Français (de souche ou non) devant la politique à la toute petite semaine de nos gouvernants –toutes couleurs confondues- pour faire face à « l'invasion » (le mot est de Giscard, en 1976, il y a 40 ans) qui nous submerge avec ses mollahs, ses imams, son Coran et son djihad ?

Cette foule qui hurle qu'elle veut défendre la laïcité, la démocratie, la République et la France n'est sûrement pas, contrairement à ce qu'on nous racontait ce matin encore place de la République, celle qui aspire à une France multiculturelle. Car entre, d'un coté, la laïcité, la démocratie, la République et la France et, d'une autre coté, l'Islam, il va bien falloir finir par choisir. L'Islam soi-disant « à la française » qu'on enseigne dans nos mosquées n'est ni laïc, ni démocratique, ni républicain. Ce qui fait qu'il n'est guère français.

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