A droite comme à gauche, la pourriture gagne
La double vie de Claude Guéant...
Claude Guéant marchand d'art ? Vendeur de tableaux ? On connaissait jusque là sa brillante carrière politique, ses fonctions de directeur de cabinet, de ministre des Finances, et de ministre de l'intérieur dans le gouvernement de N. Sarkozy mais on ignorait qu'il était aussi amateur d'art...
Des juges s’interrogent, selon Le Canard enchaîné, sur le versement de plus de 500.000 euros depuis l’étranger sur un compte de Claude Guéant, qui proviendraient de la vente de deux tableaux d'un peintre hollandais.
L’hebdomadaire satirique révèle que les enquêteurs avaient découvert ces versements d’argent à la faveur d’une perquisition en février dans le cadre de l’enquête, alors conduite par le parquet de Paris, sur les accusations de financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy.
Claude Guéant a expliqué avoir cédé « un bien » acquis il y a « une vingtaine d’années », à "un avocat étranger", sans certificat d'exportation... deux oeuvres du peintre hollandais Andries van Eertvelt du XVIIème siècle dont les toiles côtent autour de 40 000 euros (cherchez l'erreur). Il affirme pouvoir apporter la preuve de ces transactions : « Au moment des perquisitions j’ai dit, je l’ai fait inscrire au procès verbal, que j’avais les justificatifs. »
Un demi million d'euros ! Coquette somme qui surgit là dans les comptes de Claude Guéant ... A-t-elle été déclarée au fisc ?
Autre problème : Claude Guéant aurait aussi acquitté de nombreuses factures en liquide, en fait des "primes de cabinet dont il avait bénéficié au ministère de l'Intérieur quand il y officiait".
Interrogé à ce sujet Claude Guéant reconnaît que ces primes n'ont pas été déclarées et rajoute quand on lui pose la question : "on peut dire que ce n'est pas normal, en effet " !
Décidément, on constate encore qu'un homme politique flirte avec l'illégalité et le monde de l'argent.
Bien sûr, Claude Guéant a le droit de vendre deux tableaux qui lui appartiennent mais il est pour le moins curieux que ces sommes aient été cachées et ne soient révélées qu'à l'occasion d'une perquisition et d'une enquête.
Il est aussi tout à fait anormal que Claude Guéant n'ait pas déclaré des primes conséquentes qui lui ont été versées : alors que tous les français sont mis à contribution en période de crise, on constate encore que des hommes politiques fortunés peuvent, eux, échapper à l'impôt.
La double vie de Claude Guéant peut-elle encore nous surprendre dans un monde où les affaires se multiplient, où les hommes politiques sont compromis dans des évasions fiscales, des détournements d'argent ?
Où sont les certificats d'exportation ?
Cependant, comme le souligne avec justesse la Tribune de l'Art dans un article daté de ce mercredi, Claude Guéant ayant déclaré avoir « vendu ces tableaux à un avocat étranger », une question légale doit être soulevée : les démarches administratives liées à l'export de ces tableaux ont-elles été correctement remplies ? En effet, l'export d'un tableau de plus de 150.000€ de valeur en dehors du territoire français suppose l'obtention d'un certificat d'exportation de la part du Ministère de la Culture.
L'affaire prend alors un tour fort simple : ou bien Claude Guéant a bien vendu ses deux tableaux, et dans ce cas, la production des deux certificats devrait établir sa bonne foi. Ou bien il ne peut présenter ces deux certificats et dans ce cas, il est soit coupable d'avoir menti, l'explication fournie n'étant pas correcte, soit d'avoir omis les démarches pour l'obtention de ces certificats ce qui le rendrait coupable d’exportation illégale de trésors nationaux.
Cette dernière infraction pourrait lui coûter deux années d'emprisonnement et une amende de 450.000€ (selon l'article L114-1 du code du patrimoine).
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