vendredi 22 février 2013

L 'Euro menacée par une petite île à peine plus grande que la Corse

Chypre : les Européens vont payer pour sauver les mafias russes et les exilés fiscaux?


La stabilité de l'Union Européenne est menacée par une petite île à peine plus grande que la Corse. Les contribuables européens vont donc, selon toute vraisemblance, devoir raquer pour sauver... un paradis fiscal qui gagne son argent en blanchissant l'argent de la mafia russe (et des exilés fiscaux) !
L'UE aide Chypre : paradis fiscal mafia russe
Chypre est une des plus petites économies de la zone euro, avec Malte et la Lettonie. Le pays ne représente que 0,002% de la population de l'Union Européenne et 0,2% de son produit intérieur brut (PIB). L'essentiel de son PIB est issu du secteur financier. Et pour cause : la petite île affiche un taux d'imposition des sociétés de 10%, le plus bas d'Europe, les plus-values ne sont pas fiscalisées, pas plus que les dividendes, y compris ceux versés par les filiales chypriotes à leur maison-mère. Côté fiscalité des revenus, les taux sont très faibles, et il n'existe pas d'impôt sur la fortune ni sur les successions.
Un véritable paradis capitalistique... et bancaire
Car les banques chypriotes ne sont quasiment pas supervisées. Il faut dire que Chypre a une longue tradition de secret fiscal derrière elle. En 2001, des comptes bancaires secrets de l'ancien dictateur serbe Slobodan Milosevic ont été (malencontreusement ?) découverts. Et un rapport des services secrets allemands, divulgué en novembre 2012, a officiellement levé le voile : le pays est le paradis fiscal préféré des mafias des anciennes républiques soviétiques (et une destination privilégiée pour les exilés fiscaux européens et russes, n'en déplaise à notre Depardiou national) ! Un réseau de blanchiment à grande échelle impliquant les Seychelles, Andorre et Chypre a d'ailleurs été récemment démantelé par l'Espagne.
Une île qui touche le fond
Petit rappel, parmi les principales raisons de l'effondrement financier et économique actuel, citons :
- le secteur bancaire dont les dérives ont engendré la crise financière de 2008 et amplifient la crise économique actuelle,
- les paradis fiscaux qui privent les États de centaines de milliards de revenus.
Chypre, en tant que représentant émérite du Bankoustan, cumule allègrement les deux qualités : un petit paradis fiscal dont le secteur bancaire est hors de contrôle. Selon le FMI, les banques chypriotes seraient exposées à hauteur de 152 milliards d’euros dans la dette grecque... soit huit fois le PIB du pays ! Et le pays demande officiellement l'aide financière de l'Europe. Qui va s'empresser de lui ouvrir grand les bras, puisque, au dire de Jean-Claude Juncker, président de l’Eurogroupe : "Chypre est un problème plus grave que la Grèce". Et le Boss du Mécanisme européen de stabilité (MES) vient de confirmer : "Chypre est systémique [...] En cas de dérapage, il y a un risque de contagion".
Conclusion en trois points :
- En 2004, l'Union Européenne a intégré un paradis fiscal en toute connaissance de cause
- La stabilité de l'immense Union Européenne est menacée par une petite île à peine plus grande que la Corse
- Les contribuables européens vont donc banquer pour sauver... un paradis fiscal qui gagne son argent en attirant les exilés fiscaux européens et en blanchissant l'argent sale de la mafia russe !
"Qui prête à rire, n'est pas sûr d'être remboursé", disait Raymond Devos. Ce qui est évidemment faux... dans le monde financier !
(Article publié sur le site "Les mots ont un sens")

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