lundi 24 décembre 2012

Les Allemands antisémites : L'ultime argument pour qu'ils payent

Les Allemands, secrètement antisémites ?


Tuvia Tenenbom, directeur du Théâtre juif de New York, aime provoquer et le prouve avec sa dernière bombe : un livre, publié par l’un des éditeurs les plus en vue d’Allemagne, dans lequel il soutient que le pays est encore secrètement antisémite. Un livre défendant l’idée que la plupart des Allemands méprisent profondément les Juifs malgré – ou à cause de – 70 ans d’expiation de l’Holocauste.
L’ouvrage a suscité l’intérêt fiévreux des médias allemands. Certains, pour parler de l’auteur, évoquent Woody Allen, Michael Moore, et surtout Sacha Baron Cohen avec son personnage satirique Borat, pour sa capacité à susciter des réactions étonnamment violentes chez des personnes apparemment civilisées. Tuvia Tenenbom, né à Tel-Aviv en 1957, a voyagé plusieurs semaines à travers l’Allemagne pendant l’été 2010 et a rencontré célébrités, gérants de magasin, professeurs et étudiants, militants d’extrême gauche ou néo-nazis.
« Huit sur dix » voilà la proportion d’Allemands qui expriment « de manière latente ou inconsciente » des convictions antisémites, a-t-il expliqué à des journalistes à Berlin.
Pour Tuvia Tenenbom, l’antisémitisme se définit comme le fait de croire que les Juifs détiennent un pouvoir disproportionné, qu’ils sont obsédés par l’argent et qu’Israël est seul ou en tout cas principalement responsable du conflit avec les Palestiniens. Et il n’a pas fallu longtemps pour faire « tomber le masque » aux Allemands, affirme-t-il. « Si je vous appelle et dis : madame, que pensez-vous des Juifs ?, vous allez dire : oh ils sont sympas, ce sont de bonnes personnes » dit-il. « Mais si vous parlez à des gens, avec une bière, du vin, un petit peu de schnaps, une autre bière, ou quoi que ce soit d’autre qu’ils apprécient, alors il y a autre chose qui sort : ces horribles Juifs qui contrôlent ce pays » ajoute-t-il.
Pour ce fils de survivants de l’Holocauste qui écrit également dans des journaux allemands, italiens et israéliens, l’Allemagne n’est certes pas le seul pays d’Europe à avoir un problème avec les Juifs, mais, selon lui, son histoire en fait une exception. « Il y a 70 ans, l’Allemagne est le pays qui est allé le plus loin dans l’antisémitisme » affirme-t-il.


Petit brûlot sans importance

Ce livre écrit par un Juif américain semble révéler une manière typiquement américaine de poser le problème qu'il prétend dénoncer. Définition très extensive de l'antisémitisme, importance excessive accordée à l'appartenance confessionnelle, morale binaire et violemment contrastée essentiellement fondée sur le rejet de l'autre, conclusions à l'emporte-pièces formulées après avoir rencontré deux ou trois dizaines de personnes tout au plus en Allemagne... Pas de doute, ce n'est pas une étude de sociologue que nous avons entre les mains ! Par contre, les ingrédients du pamphlet sont tous là. Encore un livre qu'il est urgent de laisser soigneusement rangé dans les rayonnages et sur les tables des librairies...


Victimes un jour...

Le lobby du souffre douleur n'a pas fini de vivre. Hier, c'était la Suisse, aujourd'hui l'Allemagne. A qui le tour demain ? La Pologne ? La Hongrie ? La France ? Tenenbom s'est il soucié une seule seconde de l'image qu'Israël donne au monde depuis l'assemblée des Nations Unies ? Est il allé voir ce que la guerre ratée d'Israël contre le Liban en août 2006 a pu offrir de haine et de rancoeur au peuple multiconfessionnel libanais ? Tenenbom regarde t-il ce que les USA ont pu faire de positif ces 30 dernières années pour forcer Palestiniens et Israéliens à apaiser un conflit qui n'en finira jamais ? Il est toujours facile de reprocher aux Allemands 70 ans après les maux dont souffrent les Juifs aujourd'hui. Facile. Très facile.

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