source : Choisir | Le blog des consommateurs avertis
Livret A : refuge… à haut risque ?
Valentin Petkantchin, chercheur à l’Institut économique Molinari, met en garde contre le succès rencontré actuellement par le Livret A. En ces temps où les placements non réglementés des banques semblent de plus en plus incertains, le Livret A fait figure de rassurant refuge sans risque : n’est-il pas garanti par l’Etat ? Mais voilà, de nos jours ce genre de garantie n’est plus synonyme de fiabilité absolue…
Gros succès cet été pour le Livret A
Au cours de l’été, le Livret A a enregistré plus de 2 milliards d’euros en juillet de nouveaux dépôts. Les sommes déposées sur les 60 millions de Livrets A ouverts atteignent 13,5 milliards d’euros depuis le début de l’année 2011, portant l’encours total de ce produit financier à 207,5 milliards d’euros.
Ce produit d’épargne liquide confirme ainsi sa réputation de «placement préféré des Français». Sa popularité vient de son taux élevé de rémunération, qui a été rehaussé au 1er août à 2.25%, et aussi de sa fiabilité, puisque ce livret réglementé est garanti par l’Etat : même si la banque chez qui vous avez ouvert votre Livret A venait à faire faillite, l’Etat s’engage à vous dédommager.
Le Livret A : une fausse bonne affaire ?
Or selon ce chercheur, le Livret A «ne peut malheureusement pas jouer le rôle de « refuge » en cas de crise majeure et de faillite des États» : non seulement ce n’est pas un placement sûr, mais il contribuerait même à détériorer le pouvoir d’achat des consommateurs.
«La garantie des dépôts n’est qu’une illusion»
La fiabilité du Livret A repose sur le Fonds de garantie des dépôts, géré par l’Etat et chargé de rembourser les clients en cas de défaut de leur banque. Or, ce Fonds de garantie des dépôts dispose de moins de deux milliards d’euros, soit 30 euros par Français. Cet «organisme français d’indemnisation des déposants en cas de faillite de leur banque» est censé garantir aux épargnants un dédommagement de 100 000 euros par compte et par établissement… On voit mal comment.
Ce que les gens mettent de côté et stockent sur leur Livret A n’est donc pas vraiment à l’abri…
Néfaste pour le pouvoir d’achat
L’État augmente officiellement le taux de rémunération du Livret A en fonction, entre autres, de l’augmentation de l’indice des prix à la consommation.
Or, l’indice des prix à la consommation en France, selon Eurostat, a augmenté de 2,8% rien qu’entre août 2010 et août 2011. Soit nettement plus que la hausse de 0,25% de rémunération du Livret A au 1er août.
La dernière augmentation du taux de rémunération du livret A ne compense donc pas la hausse des prix à la consommation.
De plus, les prix à la consommation risquent de continuer à monter. Les experts prévoyaient à la mi-juillet une augmentation de l’ordre de 2,6% cette année…
Une aubaine… pour l’Etat
L’Institut Molinari conclut : «En matière de Livret A, ne faudrait-il pas plutôt parler de ‘prélèvement’ opéré par l’État grâce à l’inflation que de rendement ?»
Source : Institut économique Molinari
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