lundi 30 juillet 2012

La BCE ne règle en rien la mécanique fatale qui condamne l’euro à l’explosion



La « bombe nucléaire » Target 2


Pour éviter l’effet potentiellement inflationniste des rachats d’obligations souveraines par la BCE du programme dit « SMP » ((Securities Markets Programme), celle-ci a en effet décidé, sous la présidence de M. Trichet en 2010, d’opérations officiellement dites « de stérilisation »


La qualification d’« opérations de stérilisation » présentées comme telles par la BCE est totalement fallacieuse, puisque :


- d’une part, les banques placent (ou ne placent pas) ce qu’elles veulent sur ces prétendus dépôts dits « de stérilisation »,


- d’autre part, le problème de manque de liquidités est devenu tellement aigu dans certains pays que la BCE et l’Eurosystème en sont venus à accorder des opérations de refinancement quasiment à guichets ouverts, fondées sur des garanties (les « collatéraux ») dont la qualité est de plus en plus voisine de zéro, et cela d’ailleurs à la grande fureur de la Bundesbank allemande.


En dépit du nom dont la BCE les a affublées, les opérations de


« stérilisation » ne stérilisent rien du tout puisque ce sont au fond les banques qui décident du volume de la masse de liquidités.


Excès de liquidités
                                  Quand les milliards ne servent plus qu'à allumer la cheminée


Cette augmentation constante des liquidités au bilan de la BCE est potentiellement très grave.


S’il arrivait que les banques, perdant leur frilosité, réinjectent ces masses dans l’économie, une flambée d’inflation en découlerait.


Cette question est par ailleurs suspendue au problème structurel posé par la zone euro, qui tient au fait que toutes les injections de liquidités dans un pays de la périphérie se traduisent très rapidement par un transfert vers l’Allemagne (et aussi les Pays Bas ou le Luxembourg) et par un nouvel assèchement des liquidités dans les pays de la périphérie.


Il s’agit ici de la « bombe nucléaire » dénommée Target 2 et qui constitue l’une des raisons essentielles de l’explosion à venir de la zone euro. La défiance vis-à-vis des pays du sud et les écarts croissants de compétitivité entre les pays ont pour effet de transformer en cercle vicieux fatal le système de transferts automatiques et sans contrôle de fonds entre les États de la zone euro.


Les rachats d’obligations souveraines des pays du sud par la BCE ne peuvent que repousser les échéances mais ils ne règlent strictement en rien la mécanique fatale qui condamne l’euro à l’explosion.


C’est pourquoi les agissements de M. Draghi, et des autres dirigeants européistes qui l’entourent, sont proprement insensés puisque la seule conclusion qui en découlera à terme est la ruine des contribuables, un chômage intenable et des économies exsangues, sans pour autant empêcher l’inéluctable explosion de l’euro.


source : u-p-r.fr

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