mardi 31 janvier 2012

Le maintient de la Grèce dans l' euro coute de plus en plus cher , Bruxelles en plein Déni de réalité.



Le maintient de la Grèce dans l'euro coutera quinze milliards d'euro de plus aux contribuables européens. le parlement allemand pourrait opposer son véto.


Les politiciens européens perdent contact avec la réalité. La Grèce est brisé, et pourtant, Bruxelles veut envoyer à ce pays des milliards de nouveaux prêts, solution contre laquellle il ya une opposition croissante au sein du gouvernement de coalition à Berlin. Les efforts de sauvetage sont désespérément embourbés par les chamailleries habituelles des 27 membres.


Une crise de l'euro, un sommet de plus et un cordon de policiers anti émeutes devant le parlement à Athènes. Puis une bousculade de journalistes frénétiques, quand l'investisseur américain George Soros utilise des mots sombres pour parler de la zone euro. «L'alternative est tout simplement trop effrayante à envisager," soupire t il.


Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble, membre de la coalition de la chancelière Angela Merkel, a une expression sombre. Il devient rapidement évident que Schäuble aurait préféré une tournure différente des évènements. Les négociations avec les créanciers privés d'Athènes vont bien, dit-il, et il souligne qu'il est très optimiste sur le fait que la Grèce puisse être sauvé.
Mais plus tard, Olli Rehn, commissaire de l'UE chargé des finances, délivre un message très différent aux journalistes. Il concède qu'Athènes a besoin d'argent encore une fois, mais qu'il ne peut pas encore révéler à quel point. Néanmoins, il ajoute, qu'il est probable que les pays donateurs devront revoir à la hausse leur contribution.


Une fois encore, l'Europe discute d'un plan de sauvetage de la Grèce, et le résultat ne sera pas différent de ce qu'il a été dans le passé. La chancelière allemande Angela Merkel s'oppose à prêter de l'argent à Athènes depuis le début 2010, mais le plan de sauvetage pour la Grèce finit quand même par etre mis en place. Un an plus tard, elle rechigne à nouveau, le second pret est malgrès tout adopté. Maintenant, elle essaie de protéger les coffres de la zone euro une fois encore, bien que personne à Berlin ou Bruxelles n'est prêt à parier qu'elle aura plus de succès cette fois ci.


Les politiciens européens continuent de batailler contre la réalité à coup de milliards fictifs qui finiront inexorablement par ètre monétisés par la BCE. Tout le monde sait que la Grèce ne peut pas rembourser ses dettes massives, s'élevant maintenant à plus de € 350 milliards. Mais au lieu de réduire efficacement son fardeau financier, les politiciens européens ont l'intention d'approuver de nouveaux prêts pour le gouvernement d'Athènes et de continuer à se battre contre la dette en emettant des dettes nouvelles. «Si la Grèce veut rester dans la zone euro, nous devons la soutenir» , a déclaré le chancelier autrichien Werner Faymann.


A Bruxelles rien de nouveau


Bien que les préteurs jurent en coeur leur amour de la rigueur germanique, la résistance se développe en Europe. À Athènes, les partis politiques et les citoyens se battent contre de nouvelles mesures d'austérité qui transformerait leur ralentissement économique en cauchemard recessioniste. Et en Allemagne, le principal pays donateur, les hommes politiques au sein des deux partis de la coalition Merkel, la CDU et le Parti libéral démocrate (FDP), ne croient pas que la majorité des parlementaires voteront pour une aide supplémentaire à la Grèce. "Notre position n'a pas changé», explique Horst Seehofer, le président du parti de la CDU bavaroise : "Il n'y aura pas de fonds supplémentaires sans réformes structurelles en grèce."


L'effort pour sauver la Grèce est clairement en train de tourner en rond, et il n'ya aucun signe du moindre progrès sur le terrain budgétaire.


Ironiquement, cela fait trois mois que les dirigeants européens ont cru que les choses étaient en voie d'améliortion. les créanciers privés de la Grèce étaient censés abandonner la moitié de leurs créances, et les pays de l'UE avaient prévu une autre aide de € 130 milliards. Ces efforts étaient censés ramener le niveau d'endettement du pays de plus de 160 % du PIB à un niveau plus tolérable de 120 % en 2020.


Mais ces espoirs ont été vite douchés. A l'automne l'économie grecque s'est contractée beaucoup plus vite que les politiciens européens l'avait cru, et maintenant le pays est à court de fonds une fois de plus. Les représentants de ce que l'on appelle la troïka, composé de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI), estime le manque à gagner à environ € 15 milliards, ce qui signifie que la Grèce doit désormais € 145 milliards au lieu des € 130 milliards initialement budgétés. "Nous ne pensons pas que les fonds supplémentaires puisse être recueillis uniquement auprès de créanciers privés», disent des sources au sein de la troïka : Doux euphémisme, aucun créancier privé après avoir été contraint d'abandonner près des trois quarts de ses créances ne prètera à la Grèce à nouveau sans garantie de la zone euro.


La seule autre option est de redistribuer le fardeau grec. Selon le programme actuel, le FMI est responsable pour environ un tiers de la dette grecque, et les Européens pour les deux tiers. Mais l'obtention de nouvelles lignes de trésorerie est de plus en plus difficile. Un grave conflit surviendra quand de l'argent supplémentaire sera demandé.




Le gouvernement allemand estime que le secteur financier devrait porter une grande partie de la charge supplémentaire. Si des fonds supplémentaires venaient à etre nécessaires, les banques devraient tout simplement contribuer davantage, or elle auraient déja fait faillite si la FED ne les avait pas recapitalisées fin 2011.


Les représentants des banques sont en désaccord total. Ils ont déjà augmenté leur contribution à plusieurs reprises, et maintenant, ils soulignent que ce n'est pas seulement aux institutions privées qui détiennent des obligations du gouvernement grec d'éponger les pertes. La Banque centrale européenne, détiens jusqu'à € 55 milliards en titres grecs. "Pourquoi la BCE ne participerait elle pas également à une décote des obligations grecques ?" se demande le PDG de la Deutsche Bank, Josef Ackermann.


Mais les gardiens de l'orthodoxie monétaire de l'Europe rejettent avec indignation ces propositions : «Si nous faisions cela, nous prendrions en charge une portion de la dette d'un pays", explique un banquier central. "Et les traités européens nous empèchent de le faire."
Avec de tels arguments, les chiens de garde monétaires passent le "témoin indésirable" aux politiciens. Jeudi dernier, le commissaire des Affaires économiques et monétaires de l'Union européenne Olli Rehn a concédé que le "trou" dans le second plan de sauvetage ne pourrait être comblé qu'avec de nouveaux fonds publics. Cela n'a pas amusé Le gouvernement allemand du tout. "M. Rehn est complètement isolé" grognait un haut responsable du gouvernement à Berlin . Néanmoins, les dirigeants européens savent que les pays de la zone euro ne seront pas en mesure d'éviter de fournir de nouveaux fonds à la Grèce. "S'il n'ya pas d'autres options", dit le ministre luxembourgeois des Finances Luc Frieden, "le secteur public aura à fournir plus d'argent".


L'Europe poursuit sa folle stratégie de soutiens à la Grèce quel qu'en soit le coût potentiel. En attendant, il devient de plus en plus évident que cette méthode n'aide pas l'économie du pays à se remettre sur ses pieds. Bien que le gouvernement d'Athènes ait dépensé € 20 milliards de moins cette année qu'il ne l'a fait en 2009, son ratio d'endettement a encore grimpé, car l'économie grecque se contracte pour la cinquième année consécutive en 2012. Et presque tous les experts s'accordent à dire que le pays ne sera pas capable de se sortir de la crise par ses propres moyens.

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