Retour DSK très mauvaise nouvelle pour le PS

Pourquoi DSK gêne le PS

Il devait être leur champion, il est devenu leur boulet. Depuis l’annonce de l’abandon des charges contre Dominique Strauss-Kahn, les socialistes sont soulagés mais appréhendent son retour en France.

Un malaise général  


Persuadé que l’image de l’ancien directeur général du FMI est abîmée dans l’opinion, les socialistes trouvent leur « camarade » bien embarrassant.

Même s’il a été blanchi de l’accusation de viol, l’affaire du Sofitel et ce qu’elle a révélé des rapports de DSK avec les femmes et avec l’argent a terni sa réputation, et aucun socialiste ne souhaite être plombé à cause de cela. « Qu’il fasse des excuses et qu’il se taise », a carrément lancé l’un des candidats aux primaires, Arnaud Montebourg, qui utilise pour sa communication la même agence que Dominique Strauss-Kahn, Euro RSCG… Mais le député de Saône-et-Loire dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. Car le retour de DSK va, comme souvent depuis son arrestation en mai, interférer avec les primaires. Agacés de commenter ce feuilleton, les candidats aimeraient pouvoir tourner la page.
Aubry partagée


La maire de Lille est toujours restée en contact avec Strauss-Kahn et a souvent redit son amitié pour « Dominique et Anne ». Mais Martine Aubry ne supporte plus d’être ramenée à son « pacte » avec DSK et au fait qu’il avait été décidé, avant le 15 mai, qu’elle soutiendrait sa candidature. Depuis, la maire de Lille s’est lancée dans la course aux primaires, mais elle craint qu’avec le retour de son « allié », le camp Hollande lui recolle l’image de « candidate de substitution ». Elle ne sait pas non plus comment gérer son « amitié » avec l’ex-patron du FMI : si elle a été affectée par ce qu’il a vécu, elle n’est pas sûre qu’un DSK à ses côtés soit un atout pour sa campagne. En début de semaine, elle a ainsi pris quelques distances en affirmant partager « l’avis de beaucoup de femmes » sur « l’attitude » de DSK vis-à-vis d’elles. La petite phrase a froissé une partie des strauss-kahniens. « C’est ridicule, la défend Christophe Borgel. S’il y a une dirigeante qui n’a pas hésité à respecter la présomption d’innocence et qui a été fidèle en amitié, c’est Martine! »


Royal souffle sur les braises


La rivale d’Aubry a bondi sur l’occasion. « Moi, je ne change pas d’avis en fonction des opportunités politiques de telle ou telle clientèle électorale », a lancé Ségolène Royal en ciblant Aubry et en évoquant un « retournement de veste ». Au début de l’affaire, elle avait toutefois donné une interview dans « l’Express » où elle estimait qu’il « fallait être exemplaire dans sa vie privée ». Pour beaucoup, une allusion claire à DSK. Royal est aujourd’hui décidée à aller au bout des primaires, mais un doute subsiste sur ce qu’elle aurait fait si DSK avait pu se présenter. Ils devaient normalement se voir le 17 mai, et certains proches de DSK racontent qu’elle allait se retirer pour soutenir sa candidature.


Hollande fait sans lui  


François Hollande a toujours dit qu’il serait candidat que DSK se présente ou non. Aujourd’hui grand favori des sondages, Hollande en a assez qu’on lui rappelle qu’il a été le grand bénéficiaire du retrait de DSK. La majorité des strauss-kahniens, comme Pierre Moscovici ou Jean-Marie Le Guen, sont à ses côtés. Mais si DSK donnait son avis, il ne choisirait certainement pas Hollande. « On ne peut pas parler d’inimitié, mais Dominique n’a pas du tout apprécié son attitude », assure un proche de DSK. Lors d’une réunion où les socialistes étaient encore sous le choc de l’arrestation new-yorkaise, Hollande a été le premier à dire qu’il s’agissait d’un « événement privé » et que le PS devait « continuer à préparer » les primaires. « De toute façon, vous croyez que Dominique aura envie de se mêler de ces primaires? » grince un proche de DSK, amer de voir la famille socialiste rejeter celui qu’elle a longtemps porté aux nues.


source : http://www.leparisien.fr/dsk-la-chute/pourquoi-dsk-gene-le-ps-04-09-2011-1591440.php