Mondiaux. Le Français pulvérise le record de France du 200 m et termine troisième derrière Dix et Bolt.
Il était venu à Daegu sans véritables références mondiales, sinon celles glanées lors de la Ligue de Diamant. Triple champion d'Europe sur 100, 200 et 4x100 m il restait sur une disqualification pour faux départ il y a deux ans à Berlin en demi-finale du 100 m. Depuis, Christophe Lemaitre, le gamin de Culloz a gagné en culot, enchaînant les records sur 100 m (9''92) tout en continuant à choyer le 200 m qui est certainement la distance sur laquelle il s'exprimera le mieux. Peut-être perturbé par le faux départ d'Usain Bolt et par un couloir peu avantageux (le 8), il n'a pas donné sa pleine mesure sur 100 m.
Troisième, c'est le maxi
Tout le monde l'attendait au virage sur 200 m, à la sortie duquel il doit produire son accélération. En finale il s'est un peu déporté mais il a contrôlé pour sortir 4e dans la ligne droite, avaler le Norvégien Saidy Ndure et finir sur les talons de Walter Dix. « Troisième, c'est le maxi que je pouvais faire avec Bolt et Dix », reconnaissait-il. Au-delà de sa médaille de bronze, Christophe Lemaitre a marqué les esprits et pris rendez-vous pour l'avenir proche (les JO de Londres) et plus lointain… En pulvérisant le record de France (19''80 contre 20''16) et en approchant le vieux record d'Europe de l'Italien Pietro Mennea (19''72 établi… il y a 32 ans jour pour jour, en altitude à Mexico avec 1,8 m/s de vent favorable), il se pose désormais, à 21 ans seulement, comme le grand rival européen des sprinteurs jamaïcains et américains. « Le chrono et le record de France, c'est bien mais si j'avais été troisième sans le battre j'aurais quand même pris la médaille ! 19''80 c'est quand même incroyable. Je suis surpris car entre espérer avoir une médaille avec un bon chrono et le réaliser c'est tout de même différent », reconnaissait-il.
Il va devoir, maintenant, digérer tout cela. Pour se reconcentrer aujourd'hui sur le 4x100 m avec encore une petite chance de podium. Mais aussi pour éviter de céder, une fois revenu en France, à trop de pressions médiatiques. On a entendu Camille Lacourt, le champion de 50 et100m dos, regretter d'avoir cédé à certaines sollicitations qui l'ont empêché de préparer sereinement les Championnats du monde au mois de juillet. Il a dit avoir retenu la leçon. À moins d'un an des jeux Olympiques, Christophe Lemaitre est d'un métal plus précieux que le bronze pour le vendre à l'encan.
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