Tesla et Uber : avis de bulle sur les marchés
Même si les modèles d'affaires des géants d'Internet peuvent parfois justifier des valorisations extravagantes (Facebook et Google génèrent aujourd'hui des profits considérables), par peur de rater la prochaine poule aux œufs d'or, les investisseurs s'emballent parfois au-delà du raisonnable, comme nous le voyons avec Tesla, qui vaut plus que Ford, ou Uber, malgré ses pertes.
L'exubérance irrationnelle à son œuvre
Les chiffres sont assez stupéfiants : en 2016, Uber a généré un chiffre d'affaire de 20 milliards de dollars, une marge de 6,5 milliards, tout en trouvant le moyen de perdre 2,8 milliards ! Comment ne pas être stupéfait devant la capacité de Uber à prendre une commission de plus de 30% sur l'activité de ses chauffeurs, qui achètent eux-même la voiture, et plus encore sa capacité à dépenser plus de 9 milliards ! Les marchés continuent à la financer car le chiffre d'affaire a doublé en 2016, après avoir triplé en 2015 et qu'il y a un caractère auto-réalisateur à ce mode de fonctionnement, la taille finissant parfois par permettre de réaliser des profits extravagants quand il n'y a plus de concurrence.
Les chiffres de Tesla ne sont pas moins extravagants. L'entreprise vaut aujourd'hui plus que Ford (après avoir brièvement dépassé GM) alors qu'elle n'a vendu que 76 000 véhicules en 2016, contre plus de 6 millions pour Ford. Mais le plus incroyable est le fait que le premier a encore perdu plus d'un milliard de dollars l'an dernier, quand le second en gagnait plus de 10 milliards ! Bien sûr, la croissance est du côté de l'entreprise d'Elon Musk, mais la capacité des marchés, non seulement à accepter des pertes pendant si longtemps, mais à les financer et à valoriser de manière si extravagante les entreprises à la mode rappelle fortement les périodes qui ont précédé les krachs, en 1929 ou 2001.
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