Harcèlement à l'hôpital public : record de signalements au CHU d'Amiens
Hôpitaux : harcelement moral, méthode pour virer du personnel ?
Contributeur anonyme
Exclusif. L'association Jean-Louis-Mégnien a recueilli 200 signalements de personnels soignants « maltraités » au sein de l'hôpital public. 18 alertes du personnel ont été recensées au CHU d'Amiens.
Le campus santé est neuf, l'ambitieux projet de regroupement des sites, sur les rails. Mais derrière les chantiers résonne le cri d'alarme de certains personnels du CHU d'Amiens (Somme). Après Paris, c'est ici que l'Association Jean-Louis-Mégnien a enregistré le plus de dysfonctionnements. « Nous avons reçu 18 signalements de professeurs, médecins, cadres, infirmières, personnels administratifs qui sont en grande souffrance », souffle l'association.
La direction de l'hôpital ne cache pas « une situation financière difficile qui nécessite les efforts de tous », mais les griefs répertoriés sont d'un autre ordre : mise au placard, évictions, retraits des moyens de travail, vexations... « Il suffit que vous ne soyez pas d'accord sur un point pour être dans le collimateur. D'abord, on vous ignore, puis on vous retire tout, jusqu'à votre téléphone et votre ordinateur ! Vous vous sentez déclassé, humilié. Il n'y a pas de garde-fou pour stopper cela : le système est fait ainsi. Mon supérieur m'a dit un jour : Vous êtes une greffe qui n'a pas pris », confie un médecin.
Dominique*, praticien hospitalier, attend toujours le rendez-vous avec la direction demandé il y a deux ans : « A mon retour d'un arrêt de travail, j'ai été progressivement écarté. Les réunions et les formations se faisaient sans moi. On m'a effacé de l'organigramme. Je suis un filtre transparent. Le suicide, on y a tous pensé. Aujourd'hui, j'ai chassé l'idée de ma tête, mais à quel prix ? »
« Nous tombons des nues, assurent Danielle Portal, directrice de l'hôpital, et Pierre Kryst-Kowiak, président de la commission médicale d'établissement. Nous n'avions pas connaissance que des praticiens s'estimaient en situation de harcèlement. Il y a bien eu une plainte, mais elle n'a pas abouti », expliquent-ils. « Je prends ces informations très au sérieux », ajoute Pierre Kryst-Kowiak, qui, de fait, va accentuer le volet prévention du projet social de l'établissement en cours d'élaboration.
Source(s) : Le Parisien.fr via Contributeur anonyme
Information complémentaire :
Crashdebug.fr : « Pression », « course à la rentabilité » : malaise chez les soignants…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire