L'effarante réaction des médias au Brexit
Onze années après leur large défaite au référendum sur le traité constitutionnel européen, la plupart de nos médias ne semblent avoir absolument rien appris. La couverture du Brexit est aussi outrancière, biaisée, à courte vue et sentencieuse. En se débattant de la sorte dans les sables mouvants politiques, cela annonce sans doute la fin prochaine du monstre institutionnel qu'est l'UE. Analyse à courte vue, insultes et totalitarisme Contrairement à ce qu'ils croient, le champ de ruine laissé par le vote historique de libération du 23 juin ne sera pas la Grande-Bretagne (même si le futur de l'Ecosse semble remuant), mais bien plus celui de tous ces eurobéats eurobêtas qui ne parviennent pas à se rendre compte que l'UE n'est plus qu'un zombie, dont la mort est désormais constatée, même si elle continuera sans doute à bouger pendant quelques années, avant de disparaître dans les poubelles de l'histoire. Les prévisions catastrophistes des conséquences du Brexit ne se réaliseront pas. D'abord, Londres ne semble pas décidée à quitter l'UE avant deux ans. Ensuite, il est risible d'entendre parler de droits de douane sur les exportations britanniques alors que l'UE est sans doute la zone commerciale la plus ouverte du monde… Ensuite, le dumping fiscal du Royaume Uni, qui a annoncé le passage de l'IS à 17%, devrait motiver toutes les multinationales pour rester, d'autant plus qu'elles seront à la manœuvre pour limiter le plus possible les conséquences de la sortie de l'UE pour leurs montages logistiques, financiers et fiscaux. Bien sûr, on ne peut pas exclure quelques remous, mais la conjoncture comporte quelques puissants vents porteurs, entre des taux au plus bas, des prix des matières premières plus bas également et une pression austéritaire bien moins forte. Et avec la baisse de la livre, Londres aura un bon dopant supplémentaire pour ses exportations, l'effet légèrement inflationniste sur les importations ne posant guère de problèmes dans le contexte actuel. Bref, on peut penser que la croissance tiendra outre-Manche. Certaines questions des médias font doucement rire. Les interrogations sur la difficulté à venir, étudier ou même vivre en Grande-Bretagne sont ridicules. D'abord, Londres ne faisait pas partie de Schengen et cela n'avait pas freiné la circulation des personnes, malgré des procédures plus lourdes. Et les visas, si jamais Londres en exigeait pour les citoyens des pays de l'UE, ne sont pas un frein rédibitoire. Même Erasmus ne sera pas forcément touché puisque le dispositif européen n'est pas restreint à l'UE, et couvre la Turquie… Enfin, il est aussi possible pour les citoyens des pays européens de s'installer en dehors de l'UE, même si cela nécessite des autorisations. On peut penser que dans bien des domaines, les changements seront à peine notables une fois que Londres aura quitté l'UE. Malheureusement, la façon de couvrir le Brexit est extraordinairement biaisée. Si le Figaro donne la parole à Jean-Louis Bourlanges, qui dénonce fantasmes et populisme, Jean-Pierre Chevènement et Natacha Polony offrent une couverture équilibrée, comme en 1992. L'Immonde prétend organiser un débat sur le sujet tout en publiant une seule tribune souverainiste (à nouveau Jean-Pierre Chevènement) contre une dizaine de pensums eurobéats (de BHLà Barnier, en passant par Fillonou Pervenche Beres). Une forme d'autisme démocratique qui démontre que les commandants du Titanic européen semblent croire qu'ils sont dans un bateau plus solide que l'iceberg des peuples européens, qu'ils pourraient dompter comme ils avaient réussi à faire après 2005. Mais la donne a changé depuis le 23 juin. Chose amusante, ce traitement digne d'un régime totalitaire ne marche pas, comme on le voit dans les pays européens depuis des années. Mais une partie des élites persiste à refuser d'écouter, continuant à afficher un mépris bien peu démocratique à l'égard de ces peuples qui refusent d'aller plus loin dans cette direction qui échoue depuis si longtemps. Le point de rupture démocratique approche. |
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