Une procrastination criminelle
Trop de journalistes s'en tiennent à une description au premier degré de ces accords, répétant comme des perroquets les éléments de langage de dirigeants qui en finissent par ressembler à ceux de ces dictatures où le déni de la réalité est devenu un sport national. Le président de l'Eurogroupe a déclaré que « nous sommes parvenus à une vraie avancée sur la Grèce (…) cela va plus loin que ce que j'aurais cru possible il n'y a pas si longtemps », ce qui permettra d'augmenter encore de 10 milliards d'euros cette dette dont on sait déjà qu'Athènes ne pourra jamais la rembourser intégralement. Comment peut-il répéter pour la énième fois qu'il s'agit d'une vraie avancée, après tant de sommets qui avaient proclamé la même chose, et qui ont pourtant encore nécessité de nouveaux sommets ?
Le problème est que ces accords ont un prix, colossal. D'abord, une misère sociale dont on peut penser qu'il s'agit d'une forme de crime contre l'humanité, tant cette austérité aveugle et violente a provoqué de ravages dans ce beau pays. Ensuite, un prix politique avec une forme sournoise d'oblitération de la démocratie, où l'on demande aux Grecs de voter et où leurs dirigeants les trahissent, Tsipras ayant violé les vote de janvier 2015, où il promettait souveraineté et fin de l'austérité, et celui de juillet contre le plan de la troïka, accepté peu près, à peine modifié, dans un scénario qui rappelle celui du TCE en France, en ce jour anniversaire du « non » au référendum de 2005... Et aujourd'hui, il continue à accepter des plans d'austérité délirants, dont on sait déjà qu'ils ne pourront pas fonctionner.
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