vendredi 13 novembre 2015

Impôts Élections : L'exécutif En Mode Bateau Ivre

Seul Le FN peut sauver Hollande en 2017

Le très grand « n’importe quoi »



Les choses se sont brusquement éclaircies ces dernières 24 heures, c’est-à-dire qu’elles sont devenues totalement incompréhensibles pour le commun des mortels, le pauvre contribuable, le vulgaire électeur. Nous sommes entrés, à pieds joints, dans le très grand «n’importe quoi»

D’abord, Manuel Valls, Premier ministre et, par là-même, chef de la majorité dite « de gauche » qui règne sur ce pays depuis plus de trois ans et demi, nous a fait comprendre que, pour lui, la droite et la gauche c’était si ce n’est « kifkif bourricot » du moins « blanc bonnet bonnet blanc » pour reprendre la jolie formule de Jacques Duclos. Il souhaite désormais que les listes du PS et des Républicains fusionnent après le premier tour des régionales quand le Front National risque d’emporter la région.

Le fameux « Front républicain » qui voudrait que les candidats du PS ou de la droite traditionnelle se retirent avant le second tour pour éviter une triangulaire qui provoquerait une victoire de l’extrême-droite était déjà difficile à admettre pour bien des électeurs, de droite comme de gauche.

Ses partisans rappellent qu’au second tour de la présidentielle de 2002, les électeurs de gauche ont voté pour Jacques Chirac afin d’éviter la victoire de Jean-Marie Le Pen. Mais ils oublient : 

1) que Jospin ne pouvait pas se maintenir puisqu’à la présidentielle seuls les deux premiers du premier tour peuvent se maintenir, ce qui n’est pas le cas pour les régionales et 

2) que tout le monde savait que Jean-Marie Le Pen n’avait strictement aucune chance de l’emporter. Il y a donc une imposture à évoquer ce « front républicain » à propos de 2002.

D’ailleurs, aujourd’hui Valls propose beaucoup plus que « le Front républicain » puisqu’il ne s’agit plus seulement que le 3ème se retire mais bien que gauche et droite « fusionnent » après s’être étripées pour le premier tour ce qui signifie que, si cette liste « bâtarde » l’emporte, l’exécutif de la région sera partagé entre droite et gauche, autant dire totalement paralysé.

Valls se dévoile donc enfin. Pour lui, l’important n’est pas d’avoir telle ou telle conception de la politique, de défendre telle ou telle politique mais bien tout simplement d’être, de se maintenir ou de s’accrocher au pouvoir, quitte à mettre son drapeau dans sa poche et à avaler son chapeau. Les électeurs de gauche apprécieront.

Ensuite, on vient d’apprendre aussi que le ministre de l’Economie de ce gouvernement, c’est-à-dire le personnage-clé du régime, l’homme chargé, en principe, de faire redémarrer notre économie moribonde, de juguler le chômage galopant, de redonner un minimum de compétitivité à nos entreprises en faillite, n’était ni un socialiste, ni un social-démocrate, ni un social-libéral mais un libéral pur jus, sans rien de social ni de socialiste. Manuel Macron lui-même, en personne, vient de l’avouer, de le reconnaitre, de s’en vanter.

A dire vrai, on se doutait un peu que l’ancien banquier de Rothschild n’était pas un révolutionnaire préparant «le Grand soir» et « les aubes enchanteresses » avec un couteau entre les dents et que, contrairement au président de la République (qui l’avait pourtant nommé à Bercy), il n’avait pas comme « seul ennemi » la finance. Mais de-là à proclamer haut et fort qu’il est un libéral et fier de l’être, ce qu’aucun responsable de la droite la plus dure n’ose laisser entendre depuis des décennies, il y a un immense pas dans l’art de la provocation qui ne peut que surprendre très défavorablement la classe ouvrière dans son ensemble.

Certains feront, sans doute, remarquer que Marine Le Pen ayant, dans sa dédiabolisation du parti de son père, adopté un programme économique « plutôt de gauche », il est presque normal que, pour mieux la contrer, les héritiers de Jaurès, Blum et compagnie se présentent désormais en libéraux pur et dur. Mais cela devient bien compliqué pour l’électeur « de basse », celui qui fait les majorités.

Enfin, cerise sur le gâteau, François Bayrou, ce pitre attendrissant qui réapparait de temps en temps, sans électeurs ni programme mais avec encore un réel pouvoir de nuisance, vient de nous faire savoir que sa haine de Sarkozy était toujours telle qu’une fois de plus il préférait tenter de faire élire Hollande plutôt que d’apporter à l’ancien président le peu de voix qui lui reste dans sa gibecière.

En nous avouant que si Sarkozy l’emportait sur Juppé lors des primaires de la droite (et du centre) il se présenterait pour une énième fois à l’élection présidentielle en 2017, il ne vient pas en aide à son ami le maire de Bordeaux mais il proclame tout simplement : « Plutôt Hollande que Sarkozy ! » Car, avec les quelques pourcents qu’il grappillera à Sarkozy au premier tour, il risque de lui faire rater la qualification pour la finale. Comme Chevènement (ou Taubira) avait fait éliminer Jospin en 2002.

Cette fois, ce sont les électeurs centristes qui risquent de ne plus bien comprendre. Il est vrai que cela fait longtemps qu’ils ne prêtent plus aucune attention au patron solitaire du MoDem.

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