Le duel
La déclaration de Jean-Marc Ayrault n'a pas été convaincante.
Le premier ministre a donné l'impression qu'il s'exprimait plus pour tacler son ministre du redressement productif que pour défendre l'accord conclu avec Mittal.
La charge d’Ayrault est mal passée.
"Ayrault a humilié Montebourg, le moment était gênant", assure un député :
"C'était assez rude"
"Il a été inutilement dur.
S'il voulait qu'il s'en aille, il ne s'y prendrait pas autrement".
Moins d’une semaine après s’être fait recadrer par le premier ministre, Arnaud Montebourg se voit massivement soutenu par les sympathisants de gauche, selon un sondage CSA pour BFMTV, paru jeudi.
Pas moins de 71 % des sympathisants de gauche souhaitent son maintien au gouvernement.
Au total, 48 % de Français souhaitent qu’il reste au gouvernement, 36 % préférant qu’il parte.
Hollande lâche Ayrault
François Hollande n’a pas apprécié le désaveu du Premier ministre. Et il reçoit samedi matin à l’Elysé un Arnaud Montebourg furieux et tente de déminer la situation.
Le ministre menace de partir, mais le chef de l’Etat veut éviter une démission, car Arnaud Montebourg séduit l’électorat le plus à gauche.
Le ministre du Redressement productif pose alors deux conditions à son maintien dans le gouvernement
-réhabilitation du repreneur potentiel
- maintient de la solution de la nationalisation temporaire.
Il quitte le palais présidentiel avec l'engagement d'un communiqué de Matignon dans l’après-midi.
En fin de matinée, Jean-Marc Ayrault et Arnaud Montebourg s’entretiennent par téléphone (échange "très houleux").
Le passif entre les deux hommes est profond. Arnaud Montebourg répète qu’il veut démissionner.
Matignon dégaine son communiqué à 15 heures.
Le Premier ministre y salue l’action de son ministre qui n’a pas "ménagé sa peine".
-"Ce n’est pas ce que je voulais, car ni le repreneur ni la nationalisation ne sont évoqués ! ", lance Arnaud Montebourg" .
Edouard Martin dissuade Montebourg de démissionner
« Moi, je dis bravo , il a mouillé sa chemise », a dit Edouard Martin, délégué CFDT du site.
Ses proches, mais aussi le délégué CFDT d’ArcelorMittal, Edouard Martin, tentent de dissuader Arnaud Montebourg de démissionner.
Enfin ce dernier obtient gain de cause de l’Elysée. Il pourra rectifier le tir sur TF1 et parler de repreneur "sérieux" et surtout brandir l’arme de la nationalisation.
Une petite revanche sur Jean-Marc Ayrault....
Une fracture...
Montebourg apparaît comme une victime du tournant
libéral imposé par François Hollande.
A l’Assemblée, le ministre en difficulté a été ovationné sur les bancs de la gauche.
Tout comme la sénatrice PS Marie-Noëlle Lienemann l’avait été à
l’université d’été du PS à La Rochelle, en août, quand elle avait évoqué la « renationalisation de Florange ».
Face à la violence de la crise, tous les socialistes savent qu’il faut
en venir à des solutions radicales. Face à des patrons voyous, il faut employer les grands moyens. » « Entre favoriser une
nationalisation transitoire ou se laisser berner par un groupe mondial au vu et au su de 65 millions de Français, moi, j’ai
choisi », lance un conseiller ministériel.
Ayrault assiégé
Ces lignes divergences se sont exprimées au grand jour et de façon non coordonnée. Ajoutez à cela le caractère fougueux d'Arnaud Montebourg, celui très terne de Jean-Marc Ayrault, et le résultat est un vrai pataquès.
Montebourg mis le feu avec son verbe, Ayrault s'est retrouvé piégé.
François Hollande, en se hissant sur une camionnette aux côtés des syndicalistes de Florange le 24 février, a fait de ce site un symbole.
Aujourd'hui, le président Hollande traine ce symbole comme un boulet.
1 commentaire:
La République est dirigée par des "putains", pourquoi des "putains", tout simplement parce qu'une prostituée vend son cul pour du pognon et que beaucoup de nos politiciens ont vendu leur cul et le cul de la France à des proxénètes financiers. Ce sont ces proxénètes de la finance qui mettent sur les trottoirs de la France les putains de la politique pour en tirer un maximum de bénéfices.
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