Une débilité utile !
Les textes ne disent peut-être pas comment parvenir à l’équilibre budgétaire mais ils le considèrent comme une fin en soi : voilà ce qui est critiquable et que contestent aussi bien Mélenchon et ses amis que de nombreux économistes. Le TSCG impose noir sur blanc aux Etats qui y sont soumis un déficit structurel inférieur à 0,5 % du PIB. Ce qui est une ânerie et une négation même de toute politique macro-économique. L’endettement est nécessaire quand il sert l’intérêt général et quand il permet d’investir pour l’avenir. Aujourd’hui, il serait par exemple nécessaire aux Etats de s’endetter pour financer la transition écologique. Si le déficit des Etats apparait particulièrement énorme c’est que, contrairement aux entreprises ou aux ménages, les règles de la comptabilité publique exigent l’inscription au budget de toutes les dépenses de l’Etat dans l’année. Bref, faire de l’équilibre budgétaire une règle gravée dans le marbre est, d’un point de vue strictement économique, une débilité.
Moins de recettes = plus de dettes
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L'indécence des neo cons
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Endettement privé !
Ce qui devient le moteur de la demande, en économie néo-libérale, c’est l’endettement des ménages. Donc si on veut s’attaquer à la dette, il faut s’attaquer au libre-échange et au capitalisme actionnarial. C’est ainsi qu’il faut comprendre la critique de la gauche radicale et de nombreux économistes à ce TSCG : ils s’attaquent à la maladie (qui est le néo-libéralisme) pas seulement aux symptômes qu’elle crée (la dette). Les néo-socio-libéraux, dans une grande hypocrisie, font exactement le contraire. Ils cachent soigneusement les raisons véritables de l’explosion de la dette qui remettraient en cause toute l’idéologie qu’ils défendent depuis tant d’années et poussent de cris d’orfraie sur les symptômes. Pour une seule raison : la dette est une excuse parfaite pour justifier des réformes qui mettent à bas l’Etat social (destruction des services publics, des acquis sociaux, etc...). Il suffit de voir ce qui se passe en Grèce pour s’en convaincre.
Mais ce TSCG va bien au-delà de l’imposture économique. Il pose également un problème démocratique majeur en validant la surveillance des budgets des Etats par une instance non élue. Ceci est d’ailleurs dans la droite lignée de toutes les attaques à la souveraineté des peuples que les européistes néo-libéraux mènent depuis des années. Rappelons-nous quand même du Traité de Lisbonne qui piétinait magistralement l’avis du peuple français consulté quelques mois plus tôt par réferendum. Ce n’est pas seulement un scandale, c’est de l’aveuglement. Comment peut-on penser un seul instant pouvoir construire une Union Européenne au chausse-pieds en imposant traités et réformes au mépris de l’avis du peuple ? C’est absurde.
L' Euro sème la violence
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Alors voilà, faudrait-il continuer à avancer dans la mauvaise direction sous prétexte qu’on avance dans la mauvaise direction depuis des années ?
Parce que l’unique argument des pro-européens (qui soit dit en passant ne sont pas « plus » européens que ceux qui votent contre les traités néo-libéraux) est toujours celui des « petits pas » : en clair, il faut voter pour le traité car il faut approfondir « l’Europe » petit à petit. Sinon « ce sera pire ». Mais si on fait le bilan des 25 dernières années, ce ne sont pas de petits pas qui ont été réalisés, ce sont de gigantesques pas en arrière.
Régression et répression
L’histoire de l’Union Européenne est d’abord celle d’une immense régression : une régression démocratique, une régression politique, une régression économique, une régression sociale et une régression humaine. Cet argument, une nouvelle fois utilisé à propos de ce traité par la droite et la « gauche de droite », est par conséquent aujourd’hui purement et simplement indéfendable. Ce que l’économiste Frédéric Lordon résumait non sans un certain humour dans son dernier papier :
« Il faut engranger tous les progrès même quand ils sont modérés pour construire les conditions des grandes avancées de demain » serinent aussi bien le PS que Cohn-Bendit qui, lorsqu’il est question d’Europe, feront toujours passer pour des progrès les pires régressions, comme celui du TSCG – on se demande jusqu’où, sous couleur « d’avancée », il faudrait que l’Union européenne aille dans l’ignoble pour que "Dany le rouge" finisse par dire « ah non là tout de même, stop ».
A l’Europe de la Sécu privatisée et du travail des enfants, tu t’arrêtes Dany, ou on continue ? »
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