mercredi 3 octobre 2012

Olivier Delamarche : on reviendra aux fondamentaux avec le CAC à 2000 points !




La descente aux enfers… 
Les risques s’intensifient et le CAC 40 n’a aucune raison d’arrêter sa chute à 2 400 points. En effet, les raisons pour qu’un tel scénario catastrophe se produisent sont très nombreuses.

1/ Les risques de contagion persistent : maintien des risques de défaut de souverains budgétairement fragiles de la Zone euro ; situation d’accès à la liquidité tendue pour certaines banques européennes.

2/ Une récession qui devient réalité compte tenu du désengagement persistant du secteur public et du secteur privé en Europe et aux Etats-Unis ; et compte tenu du ralentissement économique dans les zones émergentes.

3/ Crise du financement du déficit extérieur américain qui arriverait plus vite que prévu avec un changement du modèle de croissance chinoise qui se mettrait en place dès les années 2012-2014 et non pas, comme on l’anticipe de temps à autre, dans la seconde moitié de la décennie.

4/ Une course à la liquidité (dans le prolongement des évolutions réglementaires) qui conduirait encore nombre d’acteurs à des ventes forcées.

5/ La fin d’une certaine culture actions : 
– moins d’investisseurs institutionnels de long terme ;
– un marché actions aux mains des hedge funds et du trading haute fréquence ;
– investissement en actions considéré comme un investissement financier à objectif de revenus et non un investissement de plus-value ou de croissance. On peut se référer d’ailleurs aux travaux très pointus et très originaux d’Arnaud Motte (gérant d’actifs et chercheur) sur ce sujet (la valorisation des actions est repensée).

Si ce scénario 3 se réalise… où pourrait donc chuter le CAC 40 ?

▪ Où se situe le plancher de l’enfer pour le CAC 40 ? 
Rappelons-nous de deux niveaux historiques :

- 1 880 points : niveau des années 1994-1995 qui correspondait à la digestion du krach obligataire de 1994 et au début du long cycle haussier 1995-2000 ;
– 1 520 points : niveau de fin 1990, marqué par la première guerre du Golfe et par les conséquences inflationnistes de la réunification allemande (prémices des futures crises du “système monétaire européen” de 1992-1993).

Vous me direz que si on retouchait de tels niveaux, ce serait complètement irrationnel et aberrant. Certes, j’en conviens. Mais je suis toujours surpris de constater que beaucoup de spécialistes sont étonnés par les réactions violentes des marchés. 
Or le propre des marchés, c’est d’exagérer, de surréagir et de se déconnecter de ce que l’on appelle les fondamentaux.

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