vendredi 28 septembre 2012

Ayrault 2012 sur la voie de Juppé 1995


L'image de Jean-Marc Ayrault : l'essentiel réside ailleurs...

Ce n'est pas tant le premier ministre qui semble inadéquat, que la politique qu'il incarne, empêtrée dans des contradictions qu'aucun charisme individuel ne suffirait plus à dissimuler. L’impasse méthodologique et conceptuelle dans laquelle est enfermé le gouvernement Ayrault sur la question du TSCG et, au-delà, sur la politique économique en général :

« Dans un mouvement paradoxal où se mêlent une très inintentionnelle lucidité et une sorte de panique rhétorique qui sent l’extrémité, Jean-Marc Ayrault a trouvé malin de considérer que les opposants au TSCG sont des partisans de « la sortie de l’euro » . Eternelle menace du quitte ou double, de l’ordre des choses ou bien du chaos, qui dit la misère argumentative où l’européisme se trouve rendu. Il faut vraiment être au bout du bout de l’incapacité politique pour en venir à ce genre de propos sans réaliser qu’on ne s’y prendrait pas autrement pour rendre délibérément haïssable la construction monétaire européenne, et donner très fort l’envie d’essayer le « chaos » — qui n’en est pas un : c’est juste un autre ordre que le leur. Que Jean-Marc Ayrault se rassure : depuis deux décennies, l’idée d’une solidarité profonde entre le fléau néolibéral et la monnaie unique a fait de grand progrès dans l’esprit public. Opposants au TSCG = partisans de la sortie de cet euro ? Mais tout à fait Jean-Marc !


Encore quelques déclarations de cette farine et l’idée subséquente d’en finir avec tout ça et d’en sortir pour de bon commencera à avoir l’avenir pour elle. » 



Jean-Marc Ayrault, erreur de casting ?


Hier soir, le Premier Ministre, en difficulté dans l’opinion et au sein de sa majorité, a inauguré la nouvelle saison de Des Paroles des Actes. Combatif, il a cherché à rétablir son autorité tout au long de l’émission, mais il n’a pas vraiment levé le doute qui subsiste sur son choix pour Matignon.

Un gouvernement en grande difficulté


La situation actuelle rappelle celle du gouvernement Juppé en 1995 : l’arrivée d’une nouvelle équipe, qui avait promis plus de justice pendant la campagne électorale, et qui décide de mettre en œuvre un plan d’austérité pour respecter ses engagements européens dans un mauvais contexte économique, d’où un effondrement dans les sondages. Mais 2012 est pire que 1995 car le pays est en récession, le chômage va rapidement battre des records et la chute est encore plus brutale.

Mais outre le problème de contexte, s’est très rapidement posée la question du profil du nouveau président et de son premier ministre, qui semblent tous deux un peu trop apathiques face à l’urgence de la situation. Bien sûr, ils succèdent à un omni-président agité qui concotait une annonce par jour pour occuper le terrain, qu’importe que ces annonces soient mal ficelées ou ne règlent rien. Mais du coup, le tempo apparent de l’équipe au pouvoir apparaît en décalage avec la situation.


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