dimanche 29 juillet 2012

L' Allemagne et la Grèce à bout de patience pour des raisons diamétralement opposées



Rendez nous le Deutsche Mark !
Une majorité des Allemands pensent que leur pays serait en meilleure situation sans l’euro, selon un sondage paru ce dimanche, alors que le ministre de l’Economie a répété ses doutes sur le maintien de la Grèce dans la zone euro.
Selon le sondage Emnid pour l’hebdomadaire Bild am Sonntag, 51% des Allemands pensent que l’économie de la première puissance européenne serait dans une meilleure situation si elle ne faisait pas partie des 17 pays de la zone euro. 29% pensent que la situation serait pire.
Le sondage montre également que 71% des Allemands demandent que la Grèce sorte de la zone euro si elle ne tient pas ses promesses d’austérité.


Se venger sur la Grèce
Le ministre allemand de l’Economie Philipp Roesler a de son côté estimé dans un entretien au journal qu’il y avait «des doutes considérables sur le fait que la Grèce tienne ses promesses de réformes».
«La mise en oeuvre (des réformes, NDLR) est hésitante. Aucune administration fiscale fonctionnelle n’a encore été mise en place. En outre, il n’y a eu pratiquement aucune avancée dans la privatisation des biens publics promise», a déclaré Roesler.
«Si la Grèce ne remplit pas ses obligations, il n’y aura plus d’argent. Le pays sera alors insolvable», a-t-il ajouté.
«Le programme d’aide est déjà très accommodant. Il n’y a pas de place pour de nouvelles concessions», a déclaré le ministre.


A Athènes, c'est le tiers monde...


Une jambe gonflée. Des plaies ouvertes qui laissent entrevoir ici et là une musculature. Des plaies non soignées et un début de gangrène. Des plaies laissées à l’air libre, purulentes. Mais l’homme marche, boitillant, sans paraître se plaindre. 
Le risque prochain de perdre sa jambe 
ne semble pas le perturber. Sa vie ne semble rien valoir pour la troïka.


Trop. En 2010 déjà, un autre mendiant était dans des conditions comparables. C’était son bras entaillé qui laissait entrevoir son triceps. Sans trucage. Analyse anatomique en pleine rue, en plein jour, dans le quartier de Kerameikos. Depuis, chaque jour à Athènes est un croisement de ces misères provoquées par les mordorandums. Déformations physiques volontairement présentées pour espérer quelques pièces de monnaie. Ou misères cachées par fierté mais bien trop visibles.


Un tour en voiture à Athènes expose cette misère à chaque feu rouge. Ici, un migrant amputé des 2 bras avec un gobelet en plastique autour du cou pour y déposer quelques pièces. Là un retraité -sans retraite- qui vend des mouchoirs.
La troïka revient. L’Allemagne ressort le Grexit du placard. Barroso a décidé de se pointer hier à Athènes pour une visite de courtoisie, « Je suis là en ami ». Qu’il aille au diable. Il n’ira pas voir les miséreux. 


Il n’ira pas voir les quartiers d’Athènes en perdition. Les petits commerçants en faillite. Les petits retraités en larme lors des manifestations des 2 dernières années. 
Il n’ira pas visiter les commerces fermés, les hôpitaux publics en souffrance où les grévistes héroiques de l’aciérie en grève depuis plus de 8 mois. 
J’aimerai qu’il se fasse enyaourter par ceux dont la vie est devenue intenable. Pire, j’ai parfois envie que tout se casse la gueule. Vite. Un reboot. Comme la fin de FightClub. Zou, tout pète et on repart à zéro. La théorie du chaos appliquée. Le théorème du boulanger à son paroxisme. Et on replantera des patates et des tomates. Retour à la case départ sans passer par la banque. Et tout le monde au même point.
Ahènes a eu raison de mes dernières forces. Je ne peux plus voir un écran en peinture sans avoir des nausées. Je ne veux plus me balader dans cette Athènes transformée en champs de ruines sociales. Je n’y vois que misère, j’en oublie ses bons côtés. Je ne vois plus que la noirceur. J’ignore ses splendeurs. Je ne veux plus lire les annonces, l’arrivée de la troïka, les nouvelles mesures, le nouveau mémorandum.

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