lundi 11 juin 2012

La Drachme n'est plus un tabou en Gréce et en Europe



Cela n'est plus un tabou et sans être une fatalité, l'abandon par la Grèce de l'euro pour revenir à la drachme ou une monnaie hybride s'est ancré dans tous les scénarios.


En avertissement, la chancelière allemande Angela Merkel, les présidents américain Barack Obama et français François Hollande ont montré aux Grecs la croisée des chemins: voie de la rigueur ou sortie de l'euro.


Dimanche prochain, ils retournent aux urnes pour confier le pouvoir à la droite ou à la gauche radicale, aux discours opposés mais truffés d'ambiguïtés sur la route escarpée à emprunter.


Le leader conservateur Antonis Samaras promet une "renégociation" du "mémorandum", le plan de rigueur scellé avec les prêteurs internationaux en contrepartie d'une massive aide internationale de 347 mds d'euros.


Le chef du parti de la gauche radicale Syriza, Alexis Tsipras veut lui son "annulation". Et chacun affirme, en profession de foi, que la mise en oeuvre de son programme n'aura aucun effet sur le maintien dans la zone euro.


Sauf que les scénarios d'un "D-day", le jour où pourrait réapparaître la drachme, qui s'était effacée en 2001 devant l'euro, circulent dans les capitales et les banques à travers le monde.


Qu'ils l'estiment "catastrophique", le mot grec choisi par l'ex-premier ministre Lucas Papademos, ou "préférable", tel l'économiste "prophète" américain Nouriel Roubini, les experts sortent les calculettes.


Une bataille de chiffres est lancée à coups de milliards d'euros - de 150 à 350 mds d'euros, selon la Barclay's, la DeKaBank ou l'UBS - sur le coût direct de ce "Grexit" (acronyme anglo-saxon formé par l'hebdomadaire The Economist en mêlant les mots "Greece" et "Exit" pour sortie), sans précédent et non prévu par les traités européens.


La facture finale, beaucoup plus lourde pour les contribuables européens et les Grecs, résulterait d'une équation à multiples inconnues liées à la gestion de l'opération et à l'onde de choc dans la zone euro.


Un scénario bouclé début juin par le géant bancaire allemand Deutsche Bank détaille ce que pourrait être une période à hauts risques suivant une cessation de paiements par la Grèce "aussi tôt que fin juin ou début juillet".


Il n'existe pas de "risque zéro" d'une sortie de l'euro, selon ce document obtenu par l'AFP dans les milieux bancaires à Athènes. Les risques sont associés à un jeu d'hypothèses basé sur l'issue du scrutin de dimanche.


En cas d'une coalition "faible" menée par la droite, avec une participation des socialistes, le risque est jugé "modéré". Il devient "élevé" avec une coalition de gauche radicale ou un nouveau blocage politique, comme le 6 mai dernier.


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