samedi 24 mars 2012

Réchauffement climatique : pour les inondations côtières il faudra attendre



Avec l' augmentation des températures globales et la fonte des calottes polaires , l' élévation du niveau des mers apparait comme inéluctable.
Mais le pronostic de l'engloutissement sous l’eau des régions côtières de la Terre dans 100 ans relève plus d’un scénario catastrophe que de la réalité, considèrent les scientifiques de l’Université de Colombia, qui viennent de publier récemment un article à ce sujet dans la revue Nature. Leur point de vue est commenté par les experts russes. 
Les climatologues parlent souvent d'une possible "attaque" de l’océan à l'échelle mondiale. A cause de la fonte des glaces, son niveau augmente, et l’eau commence à empiéter sur la terre. Mais les chercheurs de l'Université de Columbia tentent de relativiser. Selon eux, il n’y aura pas de déluge le siècle suivant. Même si la calotte glaciaire de la Terre, composée de l'Arctique , l'Antarctique, et du Groenland, a commencé à fondre au cours de ces 10 dernières années, elle ne diminue pas suffisamment vite pour que le niveau de l’océan puisse croître de quelques mètres en un siècle.


Toutefois, il est difficile de prévoir exactement de combien va croître le niveau des eaux dans l’océan d’ici à l'an 2100. Les estimations diffèrent fortement : certains disent que l’eau va monter de 10 cm, les autres parlent de 1,5 m. Les scientifiques russes considèrent qu’en 100 ans, le niveau de l’océan va augmenter d’à peine quelques dizaines de centimètres. Actuellement, le niveau d’eau augmente de 2,5 à 3 mm chaque année, considère Alexandre Danilov, directeur adjoint de l'Institut de l'Arctique et l'Antarctique. La raison de cette augmentation, ce n’est pas uniquement la fonte des glaces, mais aussi la hausse de la température de l'eau dans les mers à cause du changement climatique.


« Etant donné que n’importe quel corps se dilate avec le réchauffement, c’est à cause de ce réchauffement qu’augmente le niveau de l’eau dans l’océan », estime Danilov. « C’est un processus régulier que nous observons au cours du 20e siècle ».


Si l'eau dans l'océan s'élève d'un mètre, la ville de Saint-Pétersbourg, la péninsule de Yamal dans l'Arctique russe, l'Allemagne du Nord, les Pays-Bas, le delta du Nil et du Gange seront inondés, affirment les océanographes. Et toutes les parties de la terre, qui se trouvent actuellement près du niveau de la mer, seront menacés d’inondation, considère Alexandre Danilov.


« Nous avons peur pour Venise, et certaines îles, qui se trouvent très bas par rapport au niveau actuel de l’océan Pacifique », poursuit-il. « ll s’agit des îles Marshall, îles Cook et des Maldives dans l'océan Indien. Dans la partie côtière de la péninsule de Yamal, il y a beaucoup de zones côtières, qui risquent également d’être inondées ».


Toutefois, il s’agit sans doute du pire scénario, qui ne risque pas de se réaliser, rassure le géographe Nicolaï Ossokine, spécialisé également dans l’étude des glaciers.


« Les observations sur l'état de la calotte glaciaire dans l'Antarctique nous amène à la conclusion qu’il n’y a pas de fonte rapide de la banquise », constate-t-il. « Il n’y a donc pas de volume d’eau suffisamment important pour faire augmenter le niveau des océans ».


Il ne faut pas oublier que la nature apporte elle-même de l'équilibre dans son fonctionnement. Nikolaï Ossokine rappelle qu’avec la hausse des températures de l’air, le processus de l’évaporation de l’eau de l’océan s’accélère également. Et cela ralentit le processus de croissance du niveau d’eau dans les mers et les océans du monde.


Il ne faut pas paniquer à propos de la montée des eaux dans l’océan, estiment les scientifiques. Il serait plus important de prêter une attention particulière à l’augmentation du nombre de tsunamis et typhons puissants. Il y a un an, un violent séisme, suivi par un tsunami a dévasté le Japon en tuant des dizaines de milliers de personnes. Le bilan du tsunami de 2004 dans l'océan Indien était encore plus effrayant – 270 000 personnes ont été tuées. Et parmi les typhons, le plus dévastateur, c’est « Katrina », qui s’est abattu en 2005 sur la Nouvelle-Orléans.


Ce genre d’interactions violentes entre l'atmosphère et l'océan risquent d’être très nombreuses au cours du 21e siècle, alertent les scientifiques. Et cela signifie que l'humanité devra s'adapter aux changements de la nature pour mieux se défendre contre les « attaques » de l'océan. Il s’agit, par exemple, de construire des dispositifs de défense plus robustes pour se protéger contre les catastrophes naturelles.


source : ruvr.ru