dimanche 26 février 2012
Abstention du PS sur le MES à l'assemblée : la gauche française mérite mieux que ça !
Les parlementaires du parti socialiste en s'abstenant lors du vote (crucial) du MES ont choisi de se mettre la tète dans le sable. Coincés entre le Front de Gauche qui voit en Bruxelles la fin du "social à la française" et la logique libérale de l'UE , impuissants à solutionner leurs contradictions internes nées lors du référendum de 2005 sur la constitution européenne, la gauche française est durablement mise en échec dès qu'il s'agit d'exprimer une position claire et tranchée à propos de la construction européenne. La ratification du texte de loi légalisant le Mécanisme européen de stabilité (MES) à l'assemblée nationale a révélé le malaise du parti Socialiste. Certians à gauche, parlent d'un erreur qui risque d'ètre lourde de conséquenses.
Que François Fillon n'ait pas de mots assez durs pour qualifier ce vote "ni-ni" sur une question aussi sensible est à relativiser. l'UMP cherchera jusqu'en mai 2012 tous les argument possibles afin de démontrer aux français que le PS n'est pas plus responsable aujourd'hui qu'hier.
Mais ce qui est plus grave pour la rue de Solferino, c'est que la gauche elle même ne comprends pas cette attitude.
Les socialistes, afin de faire la "sinthèse" avec le trublion de leur aile gauche, Jean Luc Melenchon ont finalement optés pour l'abstention à propos du MES. C'est la même position que le groupe parlementaire socialiste avait déja adopté en Septembre 2011, concernant le Fonds européen de stabilité financière, le FESF. Ils sont pour la solidarité européenne, ont-ils argumenté, mais sont opposés à l'Union Budgétaire. Sauf qu'il n'était pas question d'harmonisation budgétaire lors de cette cession parlementaire : son éventuelle ratification ne sera à l'ordre du jour qu'après les présidentielles de 2012 et encore, faudra t il au préalable modifier notre constitution nationale. Le PS a craint que voter "oui" sur la question du MES engage François Hollande sur sa politique future, le candidat du PS pour 2012, a expliqué qu'il comptait renégocier ce qui a été signé à Bruxelles depuis 2010. Un raisonnement assez compliqué à comprendre, vu que c'est la parole de la France dont il est question, et non une politique "sarkozienne" qui serait suceptible d'ètre à tout moment remise en question.
Une abstention qui sent l'hypocrisie à plein nez : ou on est pour, ou on est contre. Dailleurs la gauche de la gauche ne tiens pas un autre language : dites "oui" ou "non" mais dites le !
Cette position, hautement politico-tactique, n’a pas dissuadé une vingtaine de parlementaires socialistes de se prononcer contre le traité. Henri Emmanuelli et Julien Dray, pour citer les plus connus ont dit "non". il est troublant de constater qu’Arnaud Montebourg, le beau démondialiseur, a voté..."oui" : comprenne qui pourra !
Exprimé differemment, la consigne de s'abstenir du PS n'a été d'aucune utilité. Personne au PS n’a eu le courage de voter pour, un peu difficile à comprendre pour le parti du traité de Maastricht, accord européen majeur tant défendu par Mitterand. Ca ne les a pas empéché d'aller tous s'incliner sur sa tombe avant les primaires, incohérence, encore et toujours.
votez Hollande, Sarko m'a mis le fisc au cul
Chez EELV, pourtant farouchements européens ont frise le ridicule : la consigne de vote des verts était de ne pas voter, sauf que Noël Mamère et deux autres députés écologistes ont voté...non.
Le MES a finit par ètre adopté par 261 "oui" contre 24 "non" (à 70% des mélenchonistes et la droite souverainiste), 133 députés se sont abstenu. La palme de la veulerie revient à François Bayrou : il était absent lors du vote ce jour là : comme c'est commode et surtout...irresponsable.
La gauche française est plus divisée que jamais sur les questions européennes, certes c'est pas nouveau mais 10 ans d'oppostion aurait du permettre de clarifier les choses dans la sérénité, loin des immédiatetés auquelles sont contraints ceux qui ont en charge de gouverner.
Qui peut affirmer à gauche, sans risque d'ètre contredit, ce que sera l'attitude du PS et de son candidat François Hollande vis à vis de Bruxelles en 2012 ? : mettra t il fin au centralisme décisionnel elyséen (le coup d'état permanent dénoncé par F.Mitterrand) ? Est-il fédéralo compatible ou attaché au concept chiraquien de "confédération d'états nations" ? Secouera t il la zone euro en osant renégocier ce que son prédecesseur aura signé ? Bien malin celui qui pourra le dire.
merci François on y serait jamais arrivé sans toi
En refusant d'adopter une ligne claire à propos de Bruxelles, on redoute que la gauche finisse par favoriser l'impensable : Une réélection de Nicolas Sarkozy.
Si un tel président, qui gouverne au jour le jour dans l'improvisation la plus totale venait à réaliser l'exploit inouï d'ètre réélu dans de telles conditions, il le devra beaucoup au Parti Socialiste. Un boulevard politique s'ouvrirait alors pour Jean Luc Melenchon...