Macron : les vieilles idées dépassées de la nouvelle star politique
Et si la bulle du microcosme parisien n'en était pas une ? Après tout, plusieurs milliers de personnes sont venues à Lille écouter la nouvelle star politique. Les audiences qu'il draîne interrogent, même si, à ce stade, cela ne préjuge pas, heureusement, ce qui sera fait dans les urnes. Car celui qui se présente comme un candidat anti-système en est en fait la synthèse du pire.
Le pire du passé à peine remaquillé
A Lille, la nouvelle star de la politique s'est risquée à un grand écart absolument hallucinant dans ses hommages, allant de Pierre Mauroy et Martine Aubry, à Jean-Louis Borloo, en passant par Xavier Bertrand ! Il a évoqué le Général de Gaulle et sans doute le pire de ses opposants, François Mitterrand, tout en donnant la parole à Jean-Paul Huchon et Jean-Paul Delevoye, ancien ministre de Jacques Chirac. Bref, Macron mange à tous les râteliers. En bon fils politique de François Hollande, il fait une synthèse totalement indigeste qui a plus à voir avec le gloubiboulga de son enfance. Sa jeunesse peut camoufler ces énormes ficelles pour le moment, mais cela ne durera pas longtemps.
Non content de ne rien inventer sur la synthèse façon premier secrétaire du PS, son passage à Berlin nous montre qu'il n'a rien inventé non plus sur le fond. Au grand bonheur des eurofanatiques incapables de se remettre en cause, il a ressorti la petite soupe rance selon laquelle « il n'y a qu'au niveau européen qu'on créera des champions. On peut faire un Google européen, un Google français n'existera jamais ». Manque de chance, aucun Google européen n'existe, alors qu'il existe des champions français dans la nouvelle économie : Blablacar, Meetic, Venteprivée… Comme le dit Eric Verhaege, encore un qui ne propose que son impuissance et par conséquent l'allégeance à Berlin.
Et il ne veut tellement plus rien faire qu'il ose dire que « l'Europe est le seul moyen crédible de protéger nos populations » après des décennies qui ont démontré l'inverse et où les eurofanatiques n'ont cessé d'évoquer et promettre cette protection qui n'est jamais venue dans aucun domaine. Bref, il nous ressort le plus ridicule du discours du centre mou. Et pour couronner le tout, il s'est à nouveau permis des propos méprisants en évoquant « l'alcoolisme et le tabagisme (du) bassin minier ». Avec un tel candidat, pas étonnant que son porte-parole se sorte d'un débat contre François Ruffin par un gros mensonge. Quand le fond n'a aucune importance, on peut raconter absolument n'importe quoi.
Mais alors, pourquoi le candidat est-il si haut dans les sondages, au point d'attirer des personnes venues de sphères pourtant très éloignées ? D'abord, il convient de relativiser car on sait que les sondages de janvier n'ont qu'une valeur limitée et que la bulle hivernale pourrait bien exploser. Néanmoins, par-delà le profond rejet que m'inspire ce personnage, malheureusement, il faut aussi prendre en compte le paysage politique, bien peu réjouissant, qui s'offre aux Français. Entre les fossiles du PS, le père fouettard ou l'entreprise politique familiale Le Pen, ne sommes-nous pas exposés au risque qu'un tel candidat finisse par gagner, même s'il est le choléra face à différents bacilles de la peste ?
Espérons que, dans la dernière ligne droite, les Français se rendent compte qu'il n'est qu'une variante un peu plus libertaire de son mentor en partance pour la retraite, avec les mêmes défauts, auquel il ajoute une arrogance crasse qui dépasserait celle de Sarkozy s'il venait à être élu en 2017. Reste à espérer qu'il soit renvoyé à ses études et que le vainqueur soit moins pire que lui, ce qui n'est pas évident…
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