Le crépuscule de François Hollande
Hier, le président de la République a fait ses derniers vœux à la nation, alors qu'il est le premier président à renoncer à se représenter devant un bilan calamiteux et une opinion publique impitoyable. Assez offensif, il a défendu son bilan, mais ce qui frappait dans cet adieu, c'est à quel point il était centré sur lui et non la France et les Français, oubliant une nouvelle fois ce que devrait imposer sa fonction.
Un président distant, superficiel et impuissant
Finalement, ces vœux étaient cohérents avec le livre « Un président ne devrait pas dire ça », qui l'a achevé politiquement. Bien sûr, on peut penser que des journalistes ont mieux à faire que de rapporter toutes ses vacheries prononcées dans le cadre d'entretiens au caractère ambigu, ramenant le chef de l'Etat au rang de candidat de Secret Story, dont toutes les paroles sont exposées, même si cela n'en était pas l'intention, la politique façon trou de la serrure… Mais François Hollande est responsable d'avoir accordé ces entretiens et fait ces déclarations, dont il ne pouvait pas ignorer qu'elles risquaient de finir sur le papier, même si ceux qui les ont retranscrit ne grandissent pas la politique de la sorte.
Ce faisant, comme Sarkozy avant lui, il a cédé à la peoplisation de la politique, pensant d'abord à lui qu'aux Français, comme il l'a exprimé pour ces vœux. Et la défense de son bilan, alors qu'il refuse de le défendre devant les électeurs, était bien superficielle, pour ne pas dire grossière. Quel culot de se vanter de la baisse du nombre de chômeurs alors non seulement que la baisse ne concerne que la catégorie A et que la hausse se poursuit sur le total des catégories A, B et C, et que même sur la catégorie A, il y a un demi-million de chômeurs de plus depuis 2012 ! Quel culot de parler du redressement des comptes publics, après avoir repoussé de 4 ans les objectifs qu'il avait vendus en 2012 !
Les vœux de François Hollande ressemblaient plus à la complainte d'un fautif qui a du admettre la punition de ne pas pouvoir se représenter, mais qui cherche encore à sauver la face d'une manière un peu grossière. Ce faisant, il a fait apparaître une bien peu protocolaire distance avec ses concitoyens, devenus des « vous » extérieurs. Il est temps de passer à un autre.
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