dimanche 14 février 2021

Mali/Barkhane : les « colonnes jihadistes fonçant sur Bamako » en 2013, une fake news !

Depuis 2013 la France est en guerre au Mali pour un coût d’environ 1 milliard d’euros par an avec la perte de 50 soldats. Au départ, François Hollande et ses généraux ont expliqué qu’une grande menace s’abattait sur le Mali puisque 2 colonnes de jihadistes se dirigeaient vers Bamako. On nous a donc fait croire que des hommes faméliques très mal armés représentaient une menace au Mali ! Rappelons qu’il y a 3640 km qui séparent Bamako de Marseille ainsi que tout un pays désertique et bien armé qui ne laisserait pas faire une telle menace – Algérie – mais c’est surement un détail. Bien entendu, l’armée française a décidé d’agir pour « sauver » le peuple malien, par pur humanisme ! On apprend aujourd’hui que cette double colonne est un pur mensonge, une bonne fake news comme les états et les médias savent si bien construire pour manipuler les peuples, dépenser leur argent et tuer leurs enfants. Dans le livre de Jean-Christophe Notin (2014), La guerre de la France au Mali, aux éditions Tallandier, l’auteur affirme que c’est faux, qu’aucune preuve de cette menace jihadiste n’existe. Ceci nous rappelle d’autres tristes affaires qui ont conduit le monde dans le chaos actuel : la fausse fiole d’anthrax de Powell, les faux assassinats des couveuses koweïtiennes… Ceci n’a pas empêché les colonnes de Libération de mentir et diffuser ce mensonge sous la plume de Bernard Guetta – en deux colonnes lui aussi – comme vous pouvez le constater dans l’article ci-dessous datant du 16 janvier 2013. Fake news et encore des fake news officielles aux conséquences dramatiques aussi bien du côté français que malien ! Effectivement, le bourbier dans lequel l’armée s’est enfoncée dure depuis 8 ans pour un objectif assez flou puisque rien ne s’arrange, les attaques des Maliens se multiplient sur les soldats français. La présence d’une armée d’occupation ne peut d’ailleurs qu’exacerber les tensions et la haine envers la France. Cette haine facilitera bien entendu le recrutement des groupes armés… Enfin, vous remarquerez le choix des mots : ce mensonge criminel n’est pas considéré par les auteurs de l’article comme une fake news mais comme une « légende » ! Le récit des conditions dans lesquelles l’armée française est intervenue au Mali en janvier 2013 est une construction politique assez éloignée de la réalité des faits, notamment sur l’urgence de la menace. Un sommet entre la France et les pays du Sahel doit se tenir lundi 15 et mardi 16 février à N’Djamena, la capitale du Tchad, avec la participation d’Emmanuel Macron et des chefs d’État de Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et Burkina Faso. Ce sommet, qui fait suite à celui de Pau en janvier 2020, pourrait être l’occasion d’annonces sur l’évolution de l’opération française Barkhane, alors que la France est engagée militairement au Mali depuis plus de huit ans. Les experts en communication parlent de storytelling, une histoire que l’on raconte pour convaincre le public, quitte parfois à prendre quelques libertés avec les faits. C’est le cas du récit fondateur de l’intervention militaire française au Mali : en janvier 2013, des « colonnes de jihadistes » se ruaient vers la capitale Bamako et l’armée française les a stoppées dans l’urgence. La réalité s’avère beaucoup plus nuancée, d’autant que l’opération française était en préparation depuis plusieurs années… Loin de nous l’idée de crier au complot ou aux fake news, mais simplement de ne pas se contenter de reproduire la version officielle des débuts d’une affaire dans laquelle, huit ans plus tard, la France est toujours engluée. Dans un livre paru en 2014, La guerre de la France au Mali (Tallandier), Jean-Christophe Notin a été le premier à mettre en doute la thèse officielle, en s’appuyant notamment sur ses sources au sein de la DGSE. Depuis lors, aucun élément nouveau n’est venu le contredire et prouver l’existence de « colonnes de jihadistes ». « Pas plus que les avions de reconnaissance, aucun satellite français comme américain, n’a jamais pris de mouvements massifs en flagrant délit. Jamais un conseiller n’a déposé sur la table du président de la République les clichés fatidiques », affirme Jean-Christophe Notin. « Ce n’est pas sur la foi de preuves concrètes, mais d’un faisceau de présomptions que la France a déclenché son opération la plus importante depuis la guerre d’Algérie », assure l’historien-documentariste Jean-Christophe Notin Faisceau de présomptions. Si ces photos ou vidéos existent, il suffirait de les rendre publiques aujourd’hui, l’argument du « secret-défense » n’étant plus recevable depuis que l’on voit le patron de la DGSE diffuser des images provenant de sources humaines. À l’exception des « rapports affolés de l’armée malienne, les autorités françaises n’ont jamais disposé d’aucun élément tangible » montrant ces colonnes de pick-up. « Ce n’est pas sur la foi de preuves concrètes, mais d’un faisceau de présomptions que la France a déclenché son opération la plus importante depuis la guerre d’Algérie », assure l’historien-documentariste. Cela ne signifie pas qu’il n’y avait alors aucune menace. Fin décembre 2012, le renseignement français constatait en effet que « les jihadistes commencent à bouger ». Depuis le début de l’année, ils tenaient… […] Image d’illustration : © Kak  Jean-Dominique Merchet  l’Opinion 12 février 2021
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