jeudi 1 septembre 2016

Macron, la grenouille et le contreplaqué

Macron, la grenouille et le contreplaqué

Hier, celui qui était encore totalement inconnu du grand public il y a à peine plus de deux ans, a annoncé sa démission du ministère de l'économie. Il a eu droit à une demi-heure de publicité sur TF1 à 20 heures. Que penser de ce coup de théâtre politique, à huit mois des présidentielles ?



Traître, ou complice ?

Il faut lire le papier d'un chroniqueur de L'Obs,pourtant sans doute pas hostile a priori à un tel personnage, pour bien mesurer à quel point la prestation de Macron était désastreuse. Sur un plateau trop grand pour lui et pour beaucoup trop de temps à remplir pour sa pensée, nous avons eu droit au pire de la politique : 30 minutes de brassage de vent, sans le début d'une idée, tout en esquivant toutes les questions pouvant fâcher. Emmanuel Macron n'avait rien à dire, et sur 30 minutes, cela se voit ! Pour un peu, un ordinateur bien programmé aurait été plus inspirant que l'ancien locataire de Bercy qui nous a deversé un tombereau de contreplaqués si fins qu'on voyait à travers toutes les grosses ficelles de communication que les Français détestent, sur le devoir ou le service de la France…

La langue de bois de l'apprenti menuisier était un peu légère pour cacher qu'il ne s'agit que d'une grenouille qui se prend pour un bœuf. Dans une équipe ministérielle, quelques saillies peuvent faire illusion, mais tout seul pendant trente minutes sur TF1, il semblait tout sec, sans idées, tout nu et petit, sans rien à dire en fait. S'il roule pour lui, il a plus donné l'impression d'être une Trabant qu'autre chose. Il pourrait alors rejoindre le cimetière de ces espoirs oubliés de la politique. Une baudruche peut-elle rassembler une armée ? Certes, l'époque est souvent superficielle, mais là, difficile de voir en lui le chef de quoique ce soit. Qui pourrait-il entrainer si ce n'est quelques cadres de grandes métropoles ? Ce Brutus des temps modernes semble décidément un peu léger, boursouflé par les médias.

Bien sûr, a priori, cette annonce semble affaiblir plus encore un président de la République qui n'en avait pas besoin, et qui semble plus mal parti que n'importe qui avant lui. Et la thèse d'une traitrise de sa création semble plus que crédible. Cependant, quelques détails interpellent. D'abord, l'annonce de Macron tombe à peine après celle de Montebourg, dans une chorégraphie un peu familière, l'un à la droite du président, et l'autre à sa gauche. Ensuite, il ne faut pas oublier que Hollande a travaillé au cabinet du très machiavélique Mitterrand. Peut-on imaginer que cela soit coordonné pour occuper l'espace politique en couvrant les ailes du roi de la synthèse, qui y trouverait un moyen de concurrencer la primaire des Républicains, avant de se présenter en seule synthèse possible pour les socialistes ?


En voyant l'ectoplasmique prestation d'Emmanuel Macron hier soir, on penche plutôt pour la grenouille qui se prend pour un bœuf, un Brutus sans consistance ni substance. Mais la nullité générale du président de la République peut aussi suggérer une opération plus complexe, mais pas mieux réussie.

Aucun commentaire: