mardi 5 juillet 2016

Moment détente : « L'université d'été du PS annulée par peur de violences ? »

Moment détente : « L'université d'été du PS annulée par peur de violences ? »

C’est marrant, on dirait qu’ils n’ont pas la conscience tranquille… Eh bien puisqu’on parle du PS, on a appris ce dimanche la mort de Michel Rocard, alors sachez que c’est un homme que je respectais, car même s’il était « libéral, il avait du courage, et c’est le seul homme politique français qui avait publiquement expliqué l’arnaque sur notre dette nationale. Pas étonnant qu’il ait été en désaccord avec François Mitterrand qui s’était lui aussi couché devant l’oncle Sam, comme son digne successeur à savoir François Hollande

Le premier secrétaire de la formation politique craint que la contestation sociale ne s'invite lors de ce rassemblement. Il envisage aussi une suspension.

Alors que la Belle Alliance populaire a rassemblé ses troupes clairsemées samedi 2 juillet, Jean-Christophe Cambadélis a peur que la protestation sociale provoquée par la loi travail ne provoque des rassemblements protestataires lors des prochains rendez-vous du Parti socialiste. Le premier secrétaire du PS va donc proposer de « reporter », de « suspendre », l'université d'été du PS et de ses alliés prévue à Nantes en août, au motif de risques de violences.

« Je pense que, devant les risques de violences à Nantes, où dans tout autre endroit où se tiendrait l'université d'été de la Belle Alliance populaire, il vaut mieux reporter, suspendre, l'université de cet été. C'est ce que je ferai comme proposition aux acteurs de la Belle Alliance populaire », a-t-il déclaré dimanche sur France 3. « On en discutera pour trouver une autre date qui permette de faire les choses avec plus de sérénité », a affirmé le premier secrétaire du PS et député de Paris.

Les anti-NDDL veulent se mobiliser

Nantes est une ville où la contestation se nourrit aussi du projet controversé d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Le gouvernement veut relancer les travaux après le soutien du référendum du 26 juin. Le 18 juin, un collectif d'opposants de diverses obédiences, dont des « zadistes » occupant la zone de construction du futur aéroport, s'est ainsi promis de « rendre impossible cette université d'été ». « On nous menaçait de violences sur nos militants, on menaçait de saccager l'ensemble de la ville », a fait valoir Jean-Christophe Cambadélis.

« Les idées fusent déjà, on projette des blocages, on imagine une occupation de la ville, une manif monstre, une université d'été du peuple avec des discussions et des ateliers », ont-ils écrit dans un communiqué publié le 22 juin sur Indymedia Nantes. Samedi, les organisations syndicales de Loire-Atlantique opposées à la loi El Khomri ont annoncé un projet d'« un grand meeting intersyndical » à Nantes le 26 août.

Depuis le début de la contestation contre le projet de loi, des manifestations ont dégénéré plusieurs fois en affrontements entre des groupes de casseurs et la police, notamment à Rennes et à Nantes. Des locaux du PS, de la CFDT, mais aussi de la CGT ont été vandalisés.

Plus tard dans l'année ?

Sur Twitter, la maire de Nantes Johanna Rolland (PS) a salué « une décision responsable qui répond à (sa) demande ».

« Pas surpris », mais « choqué qu'en France, dans une ville comme Nantes, on ne puisse plus organiser un débat (...) parce qu'on est sous la menace d'acteurs violents », a dit le député écologiste « réformiste » de Loire-Atlantique François de Rugy. Il a estimé « sans doute prudent d'agir ainsi ». Président de l'UDE (Union des démocrates et des écologistes), principal partenaire du PS dans la BAP, le secrétaire d'État Jean-Vincent Placé a également approuvé la décision du premier secrétaire : « Depuis le début, je dis que Nantes, c'est compliqué à cause du calendrier (...), sauf si on arrête Notre-Dame-des-Landes. » Il préconise pour sa part une « université d'automne » à Dijon, en octobre.

« Rupture avec les Français »

Interrogé, le maire PS de Dijon François Rebsamen a simplement indiqué qu'il « partage(ait) la décision » de Jean-Christophe Cambadélis et en discuterait avec lui lundi après-midi. Pour le député PS Yann Galut, critique de la loi travail, « l'annonce du report ou de la suppression de #Nantes par Cambadelis montre l'état de rupture du gouvernement avec les Français ».

Jean-Christophe Cambadélis avait créé la surprise en février en annonçant la délocalisation de l'université d'été de La Rochelle à Nantes. Son souhait était alors d'inscrire dans l'espace la volonté du PS de se dépasser dans la Belle Alliance populaire. Selon une source proche du premier secrétaire, il y avait aussi « le fait qu'à Nantes il y a un travail commun entre écologistes et PS... un bon symbole ».

Dans les rangs des Républicains, le report de l'université du PS a suscité des réactions acides. « Jusqu'où vont-ils aller dans le ridicule ? Un parti qui ne se réunit plus n'est plus un parti », a taclé le secrétaire général adjoint LR Éric Ciotti.

 

Source : LePoint.fr

Informations complémentaires :

Crashdebug.fr : Ce gouvernement a peur

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