Critique de l'austérité et de l'anarchie financière
Bien sûr, les critiques exprimées par certains économistes du FMI ne sont pas nouvelles. Mais dans cette époque qui cède tellement à l'ultralibéralisme, il est réconfortant d'entendre des voix alternatives dans ce qui est pourtant un des temple de l'ultralibéralisme, par les politiques qu'il a souvent imposé. Déjà, il y a trois ans et demi, Olivier Blanchard avait critiqué les politiques d'austérité, en soulignant notamment leur effet récessif profondément sous-estimé. En effet, alors que les modèles estimaient qu'un ajustement budgétaire de 1% du PIB provoquait une baisse du PIB de 0,5%, soit un multiplicateur de 0,5, il avait montré qu'il était plutôt entre 0,9 et 1,7. Cette nouvelle critique prend une tonalité plus politique en notant que « l'ultralibéralisme creuse les inégalités et que ses bienfaits sont exagérés ».
Cet article critique aussi l'anarchie financière, sanctifiée par le dogme de la libre-circulation des capitaux : « ils estiment que si certains capitaux favorisent la croissance, les méthodes utilisées sont sujettes à caution (…) les transferts de certains capitaux peuvent alimenter la volatilité financière et augmenter les risques de crash ». Bien sûr, cette critique n'est pas nouvelle. Elle avait été largement exprimée par Joseph Stiglitz dans son livre de 2001 « La grande désillusion » et était un des éléments fondamentales de ma critique de l'anarchie néolibérale, début 2009. Naturellement, le moine soldat de l'ultralibéralisme, le rédacteur en chef des Echos, Nicolas Barré, s'en est étouffé, se demandant « Le FMI aurait-il perdu la tête », démontrant, si cela était nécessaire, l'ouverture d'esprit des ultralibéraux.
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